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Dans la stratégie du développement de sa gamme, Skoda lancera un SUV électrique à 7 places, qui se dessine aujourd’hui avec le Vision 7S. Nous avons pu le rencontrer en avant-première.
Depuis que les SUV ont remplacé les monoplaces et autres voitures familiales (en fait, ils ont tout remplacé), les modèles à 7 places ont rapidement fait les yeux doux aux familles nombreuses. L’offre est pléthorique (tout est relatif), mais reste essentiellement composée de moteurs thermiques, notamment diesel. Et du fait de leur configuration, les malus deviennent prohibitifs. Seules solutions, s’orienter vers une solution hybride ou hybride rechargeable, ou même électrique. Mais la cour est vide : le Mercedes EQB est le seul représentant disponible de ce segment.
Sinon, il faudra se montrer patient. Le Tesla Model X, une alternative déjà connue, devrait revenir en Europe un jour. L’option 7 places sur le Model Y n’a plus donné de nouvelles. Le Mercedes EQS SUV pourra accueillir sept personnes d’une famille aisée. Hyundai et Kia ont déjà exprimé leurs ambitions avec les Ioniq 7 et EV9, qui arriveraient en 2024 et 2023 respectivement. Enfin, c’est Skoda qui occupera le marché un peu plus tard avec un grand SUV annoncé pour 2026. Un descendant du Kodiaq, qui porte pour le moment le nom de Vision 7S. Rencontre !
À l’abri des regards indiscrets dans la campagne tchèque, le Skoda Vision 7S nous ouvre en avant-première ses portes sans montant central. Une première approche qui permet de prendre toute la mesure du SUV à 7 places original. Comme de coutume, Skoda ne se montre pas regardant avec les échelles de dimensions, et le SUV est grand. Très grand, puisqu’il affiche sous sa forme conceptuelle une longueur de 5,16 m, pour un empattement de 3,05 m. Voilà qui le place entre un BMW X7 et un Mercedes GLS, les véhicules les plus opulents du marché !
Il devance même le Range Rover, dont l’inspiration peine à se cacher dans ses lignes qui annoncent en filigrane celles du modèle de série. Une signature qui sera alors celle de la marque de Mlada Boleslav. Moins torturée, moins énergique, mais pas plus ennuyeuse, elle porte le nom de Modern Solid. Elle privilégie un traitement lisse des surfaces, qu’elle associe à la nouvelle identité de la marque, comme en témoigne le logo inédit en toutes lettres au centre du capot. Capot qui, avec ses épaulements, évoque aussi celui d’un Range Rover, alors que les optiques arrière en T sont troublantes de ressemblance. Le regard écarté avec les deux projecteurs supposés façon Kia Telluride encadre une large, mais fine calandre Teck-Deck, qui ne saurait cacher brièvement une fine signature de Byton M-Byte. Le style s’assagit et se fond désormais dans la masse. En tout état de cause, le Vision 7S reprend à sa manière les codes cosmétiques dans ce segment, qui pourrait le laisser penser parti à la conquête de l’Amérique.
À lire aussiEssai Skoda Enyaq iV 80x : autonomie et puissance au rendez-vousLe style est au service de l’aérodynamique avec des surfaces plates, des éléments affleurants (rien ne dépasse, exception faite des rétroviseurs caméra profilés), et des appendices aérodynamiques subtilement cachés comme par pudeur. Les fentes sont les portes d’entrée des circuits de ventilation, avec des conduites en direction des freins, d’autres vers la batterie. Les calories de cette dernière peuvent s’évacuer vers les portes, qui cachent des marchepieds qui permettent d’atteindre le toit plus facilement. Dans cet univers lisse, le SUV se permet toutefois le paradoxe de gros sabots de protection. Proéminents et tapageurs avec leurs sept fentes, ils annoncent la couleur. Mais ils étudient aussi l’utilisation de matériaux recyclés, l’une des volontés des équipes de la marque tchèque.
Ici, le Skoda Vision 7S utilise de la gomme de pneus recyclés, avec des placages plutôt durs au toucher. Ce qui n’est pas le cas avec le plancher de l’habitacle, dont la mollesse du matériau ne laisse aucun doute sur ses origines. Les avantages sont multiples : le revêtement est résistant aux rayures, aisément lavable et permet aux objets de rester en place. Mis en lumière par le puissant éclairage d’ambiance, les fragments issus du recyclage feraient passer ce plancher pour un sol étoilé. La sensation aérienne est renforcée par les sièges sans supports apparents, la console centrale semi-flottante et les volumes généreux à bord.
Les concept-car explorent l’inexplorable, en se débarrassant de toutes les contraintes habituelles, et chacun y va de ses propres innovations tout aussi conceptuelles. C’est dire qu’elles ne peuvent exister que dans une bulle imaginaire, et seront forcément confrontées aux réalités industrielles, réglementaires et financières. Celles du Vision 7S ? Sept places exotiques et une capacité à faire place nette à l’intérieur.
Ainsi, le Skoda Vison 7S embarque trois rangées de deux sièges, et la septième place est… un siège bébé. Dernier-né de la famille et au centre de toutes les attentions, l’enfant est installé sur la console centrale, dos à la route, au beau milieu de l’habitacle. Selon le fabricant tchèque, il s’agit de la place la plus sûre à l’intérieur d’une voiture. De plus, les passagers arrière peuvent avoir un œil permanent sur le bébé, alors qu’une caméra installée dans le montant arrière au centre permet de projeter l’image sur la tablette centrale.
Sous les touches rotatives (un module de commande qui se concrétisera en série), qui commandent la climatisation ou le système d’infodivertissement, se trouve une touche qui permet de basculer du mode Drive au mode Relax. À l’activation de ce dernier, les sièges avant pivotent vers le centre et ceux de l’arrière reculent pour offrir une vision vers l’écran central. Les pédales s’enfoncent jusqu’au fond, la planche de bord se range, alors que l’écran central de 14,6 pouces passe d’une position portrait (verticale) à paysage (horizontale). Une solution qui est déjà une réalité avec la BYD Han EV.
Le système d’infodivertissement propose alors plusieurs applications dédiées, avec des programmes de relaxation, des jeux, un coin lecture ou Netflix. Autant de fonctions qui peuvent être contrôlées avec un smartphone couplé au système embarqué, qu’il soit dans la main ou en charge sur la plaque à induction de la console centrale. Avec ces solutions, Skoda envisage de vous faire passer le plus de temps possible dans ses véhicules à l’avenir. Ou vous occuper lorsque vous passez par la case recharge, une opération rarement passionnante.
Cependant, la stratégie est contradictoire, et se confronte alors à la fiche technique. Les chronos en matière de recharge n’ont pas été communiqués, mais ce Vision 7S, qui repose sur la plateforme MEB, est capable de viser une puissance de recharge DC de 200 kW. Voilà qui le met dans la fourchette haute du panier électrique à l’heure actuelle (Mercedes EQS, BMW i4…), et qui devrait se montrer suffisamment à la hauteur pour remplir la batterie de 89 kWh dans les meilleurs délais. Selon le protocole WLTP, le Skoda Vision 7S serait capable de viser les 600 km d’autonomie sous sa forme actuelle. Voilà qui repousserait sur le papier les occasions de profiter vraiment de tous les divertissements numériques à bord. Mais qu’en restera-t-il sur le modèle de série ?
C’est la question qui reste en suspens après chaque présentation d’un concept-car, dont le rôle est de servir de laboratoire aux différents départements d’un constructeur, mais aussi d’entrouvrir la fenêtre sur l’avenir. En matière de style, le Vision 7S promet bien plus de douceur dans les lignes des prochains produits de la marque. Mais toutes les coquetteries que s’est permises le département design pourraient être sacrifiées sur l’autel des réalités industrielles et financières. Dommage, car, comme toujours, le mouvement Simply Clever cher à la marque bat son plein avec toutes les attentions utiles et intelligentes.
Au chapitre technique, il promet une longue vie à la plateforme MEB qui dispose visiblement de nombreuses ressources à faire valoir pour aller chercher le haut du panier en matière d’habitabilité. Reste à savoir si elle arrivera à évoluer avec le temps et, par exemple, libérer de l’espace sous le capot pour offrir un espace de rangement parfaitement utile dans une voiture à usage familial. D’après nos regards indiscrets, l’espace semble toujours bien occupé par les différents dispositifs mécaniques et techniques.
La fiche technique est aussi attirante et montre le potentiel d’évolution de la plateforme. Une puissance de recharge plutôt copieuse et 600 km d’autonomie, voilà qui paraît alléchant. À l’heure actuelle en tout cas. Car la concrétisation en série ne verra pas le jour tout de suite : il faudra attendre 2026 pour voir arriver le descendant électrique du Skoda Kodiaq. Il arrivera après les remplaçants à batterie du Karoq (2024) et du Kamiq (2025).
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