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Salon de l’Ademe à Laval : à la découverte des VÉhicules Légers Intermédiaires

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Entre le vélo, et la voiture ou le fourgon, il y a de la place pour toute une gamme de VÉhicules Légers Intermédiaires. Maxime Fontanier et moi-même sommes allés découvrir ces « Vélis » à Laval (53), au troisième salon de l’eXtrême Défi programmé par l’Ademe du 10 au 12 décembre 2024.

eXtrême Défi

Ingénieur spécialisé en transport et mobilités, Gabriel Plassat a lancé début 2022 pour l’Ademe le programme eXtrême Défi. En s’appuyant sur le succès du vélo à assistance électrique, l’agence a souhaité aider les startups à développer des solutions capables de faire « 1000 fois mieux » qu’une voiture au quotidien en transportant une, deux, voire trois personnes, ou un utilisateur avec une charge à l’arrière.

Un cahier des charges clairement en faveur de la sobriété et de l’accessibilité au plus grand nombre a été établi : 10 fois moins coûteux, 10 fois plus durable, 10 fois plus léger, 10 fois plus simple, 10 fois moins puissant, et à l’usage aussi rapide en ville malgré une vitesse limitée à 25 km/h concernant les assimilés vélos à assistance électrique, 45 km/h pour les quadricycles légers, et 80 km/h avec les plus lourds.

Parmi les partenaires du programme, des industriels, des universités et écoles d’ingénieurs, des laboratoires et les pouvoirs publics prêts à apporter des ressources et des financements. En mutualisant un maximum d’éléments, les dizaines de véhicules à deux, trois, quatre roues et plus, sont appelés à accéder aux marchés de la mobilité.

Les essais via l’association In’VD

Auparavant, les prototypes montés en France sont expérimentés plus particulièrement dans des territoires ruraux et péri-urbains. C’est justement une des missions que s’est fixée à travers son programme « Vitamines 12 » l’association In’VD (Association Innovation véhicules doux) qui avait déployé un large stand au salon de Laval.

Localisée dans le département de l’Aveyron où les routes peuvent présenter des profils à fort dénivelé sous des conditions météorologiques très diverses, la structure a déjà permis d’essayer ces VÉhicules Légers Intermédiaires ou Vélis sur une distance cumulée supérieure à 80 000 km. Gratuitement, des infirmiers, agriculteurs, enseignants, retraités, personnes en recherche d’emploi, etc. peuvent expérimenter pendant un à trois mois deux engins de la flotte de l’association.

Avant de s’élancer pour un minimum de 600 km à parcourir sur la période, les testeurs suivent une journée de formation pour la prise en main et une conduite en sécurité. Ensuite, ils notent dans un carnet sur la durée du prêt les sensations ressenties, le regard des autres sur leur passage, et les différentes conditions de roulage. Les éléments sont ensuite analysés par l’Ademe et le laboratoire ESO du CNRS d’Angers (49).

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Pour qui les Vélis ?

Parce qu’ils permettent d’embarquer avec soi deux enfants, des Vélis entrent directement en concurrence avec des vélos cargos à assistance électrique, en particulier ceux du genre longtail, pour remplacer une ou voitures dans les familles.

Les modèles de type fourgon pourront intéresser nombre de professionnels, depuis les commerçants et artisans qui se déplacent en ville sur des distances modérées, jusqu’aux industriels pour des usages en sites fermés. Il est aussi question d’équiper des zones touristiques. Une réflexion très actuelle, par exemple à Belle-Ile-en-Mer, dans le Morbihan, où l’association In’VD était invitée le week-end suivant le salon de Laval.

Dans la ville mayennaise, le programme de l’eXtrême Défi comptait sur les trois jours des conférences et des ateliers à destination de tous les professionnels concernés et/ou intéressés par les Vélis. Toutefois, plusieurs animations étaient accessibles au grand public, à commencer par la diffusion en soirée du mardi 10 décembre 2024 du film « La nouvelle aventure mobile », suivi d’un échange avec le vélo-reporter Jérôme Zindy.

Le lendemain après-midi, les Vélis ont paradé dans Laval, avant de revenir à l’Espace Mayenne où le hall d’exposition et la piste des essais en extérieur ont été ouverts à tous.

Du classique à l’originalité

Comme le montre la vidéo de Maxime Fontanier, les visiteurs étaient accueillis à l’entrée de l’espace intérieur d’exposition par les Bento et Duo de Mobilize. Le modèle pour deux était présenté déshabillé, avec la batterie et le moteur visibles. Le genre s’y prêtant, les Vélis exploitent parfois des technologies bien surprenantes. Ainsi avec le Scorpio d’AirNAM.

Développé pour la catégorie L1e des vélos à assistance électrique, il est cependant muni de quatre roues, dont les deux à l’arrière sont directrices en actionnant un volant. Sa principale originalité est de reposer sur une structure qui est gonflable, tout comme sa carrosserie. Ainsi, il est donc incassable, pliable, prenant moins de place pour le transporter. Des cellules solaires permettent d’effectuer de petits déplacements quotidiens gratuitement.

Mobilize Bento et Duo
Mobilize Duo
Mobilize Duo
Mobilize Bento
Quadricycle électrique de Circle
Quadricycle électrique de Circle
AirNAM Scorpio

Le véhicule de Circle est bien plus classique, de type quadricycle à deux places. Son moteur Valeo de 15 kW reçoit son énergie de six modules de batterie amovibles pesant chacun 10 kg, pour une autonomie totale de l’ordre de 140 km. Disponible dès l’année prochaine, son modèle commercial cible les flottes des collectivités locales.

Un engin pendulaire pour 2026

Dans la même travée, entre ces Vélis, nous avons découvert le Dual de ÆMotion, un engin pendulaire : « Il y a quatre roues, mais il est homologué comme un MP3. Ce véhicule de moins de 80 cm de large va s’incliner dans les virages, jusqu’à plus de 35 degrés ». Comme il est fermé et muni d’une ceinture de sécurité, le Dual, que l’on peut utiliser sur les voies rapides, se conduit sans casque ni gant.

S’il a l’apparence du polystyrène, le bouclier est réalisé en polypropylène expansé (PPE). Il s’agit d’une sorte de mousse en plastique recyclable qui reprend sa forme après un choc éventuel. Deux versions seront proposées. Accessible sans permis, celle limitée à 45 km/h embarque un moteur de 7 kW alimenté par deux batteries amovibles de chacune 2,2 kWh de capacité énergétique.

Dual de ÆMotion
Dual de ÆMotion

La déclinaison dotée d’une puissance de 15 kW sera équipée d’une batterie fixe permettant d’obtenir une autonomie jusqu’à 150 km. Dans cette version, l’engin pourra être conduit avec un permis B et une formation de sept heures. Le Dual serait proposé dès 2026, sous la forme d’une location à longue durée contre un loyer mensuel de 200 euros, après un apport de 3 000 euros. « Franchement, je trouve ça très pertinent », a apprécié Maxime Fontanier.

Animation sur la piste des essais

Bien d’autres Vélis étaient exposés dans le bâtiment. Utilitaires ou pour se déplacer à deux, trois et même davantage avec le transport scolaire, un certain nombre d’entre eux étaient plus proches du vélo à assistance électrique que de l’automobile. En témoignait ce moteur Cyclee de Valeo dont les entrailles étaient exposées.

Véhicule électrique OuiCycle
Moteur électrique Cyclee de Valeo
Moteur électrique Cyclee de Valeo
Au salon eXtrême Défi de Laval
Véhicule électrique BSR Freeride
Véhicule électrique de Karbikes
Au salon eXtrême Défi de Laval
Véhicule électrique Supercycle

Si quelques stands concentraient plus particulièrement l’attention des visiteurs, c’est à l’extérieur, autour et sur la piste des essais, qu’il y avait le plus d’animation. L’engin qui a sans doute le plus étonné et peut-être le moins convaincu ceux qui l’ont testé à Laval, c’est ce vélo muni d’un tapis roulant sur lequel il faut marcher pour mettre en route l’assistance électrique. Une fois l’habitude prise, sans doute est-il plus facile de l’exploiter.

Le désir de découvrir les Vélis était tel qu’il y avait de véritables engorgements pour accéder et ressortir de la piste. S’il était difficile de tester les accélérations en raison d’un tracé assez court et de la circulation, les sinuosités offraient l’avantage de constater le fonctionnement des modèles pendulaires ou plus articulés que d’habitude au niveau des suspensions.

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Diversité

Quelques engins qui étaient exposés à l’extérieur sont déjà disponibles. Ainsi le Woodybus que j’avais découvert à Nantes pour Cleanrider au début de la présente année 2024. Mais aussi la Weez de Eon Motors, rapidement repéré par Maxime Fontanier : « Elle est commercialisée depuis mars 2023. Son gros avantage est de vous offrir un volume de 600 litres dans le coffre pour une longueur de 3 mètres ». Et vous pourrez lire son essai samedi matin sur Automobile Propre !

Au salon eXtrême Défi de Laval
Au salon eXtrême Défi de Laval
Au salon eXtrême Défi de Laval
Quadricycle électrique Avatar
Au salon eXtrême Défi de Laval

A la manière des BMW i3, elle présente des portes antagonistes. Ses quatre moteurs, un pour chacune des roues, développent une puissance maximale combinée de 12 kW. L’ensemble est alimenté par un pack LFP (lithium fer phosphate) d’une capacité de 11,5 kWh, pour une autonomie annoncée à 100 km. La Weez est proposée à 15 890 euros dans la version utilitaire, et 16 890 euros dans la déclinaison destinée aux particuliers.

À côté d’elle se trouvait l’Avatar qui emploie, comme le Dual de ÆMotion, du PPE pour sa carrosserie. Le châssis est cependant en acier sur ce véhicule à la fois léger et spacieux, munis de cellules photovoltaïques sur le haut de ses portes papillon. Le moteur d’une puissance inférieure à 15 kW reçoit son énergie de quatre batteries amovibles dotant ce véhicule d’une autonomie de l’ordre d’une centaine de kilomètres. Son tarif tournerait autour des 12 000 euros.

Rapide découverte de la Bagnole de Kilow

Parmi les modèles qui ont connu un gros succès sur la piste, la Bagnole de Kilow que Maxime Fontanier a pu essayer : « Cette mini Jeep a un look très sympa. Elle existe en deux versions, l’une limitée à 45 km/h et l’autre à 80. Plus large et plus basse qu’une Citroën Ami, elle est dotée d’un meilleur centre de gravité ».

Quadricycle électrique La Bagnole de Kilow
Quadricycle électrique La Bagnole de Kilow
Midipile 9:23 et La Bagnole de Kilow

Le moteur de 15 kW est alimenté par deux batteries de chacune 6 kWh. Parce que les cellules ne sont pas soudées, les packs sont facilement réparables. Pesant moins de 450 kg, ce quadricycle offre de 75 à 135 km d’autonomie. La disparition du bonus environnemental de 900 euros pour ce modèle fait grimper le montant du chèque à signer de 9 900 euros TTC à 10 800. Avec 1 000 euros supplémentaires, il est possible d’ajouter des portières.

Nous sommes repartis enthousiastes de Laval : « Voir des petites startups essayer de faire des vrais véhicules populaires français, économes et abordables, c’est ça qu’on attend de l’automobile française — la 4 L et la 2 CV électriques —, plutôt que des SUV de plus de deux tonnes à plus de 50 000 euros et qui s’adressent à une clientèle aisée ».

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