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Si Volvo est à fond vers une électrification totale de sa gamme, la marque n’en est pas à son coup d’essai. Coup d’œil dans le rétro !
À l’instar de nombreux constructeurs, Volvo s’investit toujours plus sur la route menant vers l’électrification totale. Après ses premiers modèles 100 % électriques, devenus EX40 et EC40, la marque a lancé le EX30, un petit SUV urbain. Dans quelques semaines, ça sera au tour du grand EX90 d’arriver sur le marché. Aussi, la marque suédoise ne se limite pas qu’à son seul plan produit et repense entièrement la durabilité et la traçabilité autour de la voiture électrique. Aux matériaux écoresponsables largement employés à bord s’ajoute le passeport batterie, avant l’entrée en vigueur de la réglementation européenne prévue pour 2027. Bref, la marque suédoise prend son engagement très au sérieux.
Mais Göteborg n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine. Depuis la première étude au milieu des années 70 à la C30 Electric, en passant par l’ECC, Volvo a étudié de près plusieurs concepts de voitures électriques. Nous les avons rencontrés lors d’une visite privée du musée World of Volvo récemment inauguré dans la ville natale de la marque.
À lire aussiEssai – Volvo EX30 : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestÀ l’aube des années 70, le monde a été secoué par le premier choc pétrolier. Face à la situation, les constructeurs se sont alors penchés sur des solutions alternatives, à tous le moins plus économiques. C’est notamment à partir de là qu’a débuté le développement de nouvelles technologies pour permettre aux véhicules de moins consommer. Dans l’indifférence générale, certains fabricants ont toutefois imaginé des motorisations électriques pour s’affranchir de l’or noir devenu intouchable (à remettre dans son contexte). Ça a été le cas de Suzuki avec le Carry Van Electric, mais aussi de BMW avec une 1602 Elektro-Antrieb spécialement développée pour les Jeux Olympiques de Munich de 1972. De son côté, Volvo a imaginé un étonnant concept de voiture électrique répondant au nom de Elbil, pour voiture électrique en suédois, suite à la déclaration de son PDG de l’époque Pehr G. Gyllenhammar : « Qui ne veut pas aujourd’hui d’une petite citadine électrique et élégante ? » Des mots forts pour ce qui a donné naissance à petite voiture de 2,68 m de long et dessinée à l’équerre.
La Volvo Elbil a été financée par Televerket, la société nationale des télécommunications en Suède, pour permettre au personnel de l’entreprise de se déplacer et de distribuer le courrier. Pour ces missions, celle qui se fait aussi appeler Electric Prototype, était animée par une machine électrique de 13 ch et alimentée par un pack composé de douze batteries 6 V au plomb. Une configuration très traditionnelle à l’époque. Cependant, son champ d’utilisation était très limité avec une autonomie de seulement 50 km et une immobilisation de 10 h pour faire le plein d’électrons.
C’est peu dire que sa carrière a donc été très confidentielle, avec seulement… deux exemplaires (une citadine quatre places et un utilitaire deux places) uniquement réservés à Televerkt. Mais la citadine a aussi été un outil de communication important pour Volvo, qui insistait sur l’importance de charger l’Elbil avec de l’électricité verte et de mettre en avant la sécurité avec la présence de ceinture trois points, inventée par Volvo à la fin des années 50.
À l’instar de BMW, il a fallu attendre le début des années 90 pour voir revenir la marque dans le segment des voitures électriques. C’est avec l’ECC que Volvo s’est exprimée au salon de Paris en 1992. Ce concept se distinguait par sa motorisation : on y retrouvait une technologie hybride composée d’une machine électrique de 95 ch et d’une turbine à gaz.
Développée par le Volvo Monitoring and Concept Center basé en Californie, la berline pouvait donc être rechargée sur une prise de courant classique, ou en faisant tourner son dispositif au gaz. En fonction des situations, la turbine pouvait épauler le moteur électrique pour améliorer les performances : le 0-100 km/h passait de 23 s en mode EV à 12,5 s. De son côté, l’autonomie pouvait passer de 85 km à près de 670 km lorsque le tandem hybride était utilisé. Hélas, l’entrée en vigueur de la norme Euro 1 a tué le bébé dans l’oeuf.
Pourtant, Volvo avait tout imaginé pour son concept-car. Ses rondeurs, qui préfiguraient la Volvo S80 à l’heure des cubiques 850 et 940, sa calandre fermée et ses roues pleines lui permettaient d’afficher un Cx de 0,23. Aussi bien qu’une Volkswagen ID.7 bien d’aujourd’hui. À noter que ses formes ont aussi fortement inspiré la pas si hideuse Emme Lotus 422T du milieu des années 90. Le châssis intégralement réalisé en aluminium permettait de réduire le poids à 1 580 kg. Enfin, l’habitacle était intégralement réalisé à partir de matériaux recyclés et dotés d’un faible impact environnemental lors de la production, à l’image de pièces issues d’anciennes Volvo ou de matières naturelles comme le liège. En bref : un cahier des charges qui continue d’exister dans le département recherche et développement de la marque !
Après ces premiers essais restés lettres mortes, Volvo s’est lancé pour la première fois dans le grand bain de la voiture électrique en 2011, au tout début de l’ère que nous connaissons aujourd’hui. Pour cela, c’est le Volvo C30 que la marque a décidé d’électrifier, en lui greffant une batterie de 24 kWh (22,7 kWh de capacité utile) sous le plancher. Le système de climatisation était assuré par un réchauffeur fonctionnant sur le réseau électrique haute tension de la voiture ou au bioéthanol.
À lire aussiBatteries des voitures électriques : Volvo prend de l’avance sur une future réglementation européenneLa batterie alimentait une machine électrique de 111 ch pour 220 Nm de couple, lui permettant d’assurer un 0-100 km/h en 10,9 s et de viser les 130 km/h. En matière d’autonomie, la marque annonçait une valeur de 150 km. Cependant, la recharge n’était possible qu’avec une prise domestique, nécessitant une immobilisation de 10 h à 8 h en fonction de l’intensité du réseau. Essayé en 2012 par Yoann, le fondateur d’Automobile Propre, le coupé n’était toutefois pas disponible à la vente. En partie financée par Energimyndigheten, l’autorité en charge des énergies en Suède, le Volvo C30 Electric était exclusivement proposé à la location pour les entreprises publiques ou pour l’administration du pays. Au final, 350 exemplaires auront fini par voir le jour.
Lors de la conférence des Nations Unies sur la protection de l’environnement en 1972, Pehr Gyllenhammar, a déclaré : « En tant que constructeur automobile, nous faisons partie du problème et nous devons donc faire partie de la solution ». Voilà qui signé le top départ de la marque suédoise dans sa course à l’électrification afin de réduire les émissions polluantes liées au transport automobile. Si le parcours n’a pas été de tout repos, Volvo est désormais engagée à fond dans le développement de technologies toujours plus propres.
Outre sa gamme de voitures électriques qui va s’étoffer au fil des années, la marque a déployé un investissement massif d’un milliard d’euros dans son installation de Torslanda, devenue en 2021 la première usine automobile climatiquement neutre en carbone. Le prochain centre Mobility Innovation Destination, où seront imaginées les technologies automobiles de demain, sera, lui aussi, construit avec la durabilité au centre des attentions.
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