Essai : Zeekr 7X, un nouveau challenger de poids face au Tesla Model Y

Le Zeekr 7X est donc le frère du Smart#5 puisque conçu sur la même plateforme chinoise Geely. Que vaut la plus puissante version Privilege AWD de 630 ch ?

Avec le Zeekr 7X et le Smart#5, le constructeur chinois Geely entend bien mettre à genoux le Tesla Model Y, référence des SUV électriques sur le marché européen. Pour cela, les deux modèles fabriqués dans la même usine chinoise partagent la même base technique, mais adoptent une philosophie différente. Smart mise sur le côté baroudeur, tandis que Zeekr vise plutôt l’esprit SUV routier. 

Un Zeekr 7X moins cubique que son cousin germanique

Le Zeekr X arbore un style sobre et effilé qui se rapproche davantage de celui du Tesla Model Y ou du Xpeng G6. Sa garde au sol moins élevée (17,3 cm contre 19,7 cm) favorise aussi son coefficient aérodynamique (0,247) au détriment de ses capacités en tout terrain. Le SUV affiche aussi des dimensions plus généreuses, notamment en longueur où il gagne presque 9 cm pour atteindre 4,79 m.

Un habitacle spacieux et tiré à quatre épingles

Malgré son empattement identique (2,90 m), le Zeekr X affiche un volume de coffre inférieur (539 contre 630 litres), ce qui lui permet d’offrir encore plus d’espace aux places arrière où les sièges sont également chauffants et inclinables. À l’avant, les passagers bénéficient de sièges en cuir Nappa électriques chauffants, ventilés et massants. Les rangements ne manquent pas avec des boîtes fermées pour les passagers arrière et des branchements à tout-va.

Comme tous les produits de chez Geely, la qualité de fabrication est remarquable avec des assemblages rigoureux, une peinture de qualité et des joints épais. Comme sur le Tesla Model Y, le Zeekr 7X accroît sa capacité d’emport grâce à un frunk (coffre avant) de 66 litres sur les modèles Propulsion et 42 litres sur le modèle haut de gamme quatre roues motrices que nous avons essayé.

Un équipement au top

Dans sa version haut de gamme Privilège, le Zeekr 7X repose sur des jantes de 21 pouces et reçoit des optiques entièrement à LED avec des phares adaptatifs dits Matrix, ainsi qu’un immense toit vitré panoramique. L’équipement de série est archi-complet avec 11 caméras plus un radar pour offrir toutes les aides à la conduite possibles. L’ensemble audio compte quant à lui pas moins de 21 HP développant 2 160 W.

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L’instrumentation numérique de 13 pouces se double d’un affichage tête haute et l’ensemble multimédia comprend un écran tactile de 16 pouces avec un affichage à Mini Led et un processeur puissant. Navigation 3D, planificateur d’itinéraire et mise à jour en continu figurent au menu et il est possible de bénéficier d’Apple CarPlay ou Android Auto sans connexion filaire. Deux chargeurs à induction ventilés (de 50 W) se situent juste en dessous de l’écran pour recharger son smartphone. 

Zeekr 7X : puissance élevée et châssis évolué

Le Zeekr 7X se décline en trois versions. L’entrée de gamme à roues en propulsion reçoit un moteur arrière synchrone à aimants permanent de 421 ch associé à une batterie LFP (lithium fer phosphate) de 75 kWh. Le milieu de gamme exploite le même moteur avec une plus grosse batterie type NMC (Nickel Manganèse Cobalt) de 100 kWh. La version la plus huppée ajoute un second moteur sur le train avant pour délivrer jusqu’à 630 ch de puissance cumulée répartis sur les quatre roues motrices (4×4). Le châssis repose sur un châssis évolué avec une double triangulation à l’avant et un essieu arrière multibras.

La version Privilège 4×4 ajoute des suspensions pneumatiques permettant de rehausser la hauteur de caisse de 4,5 cm (sous 40 km/h) ou de la rabaisser de 2,5 cm à l’arrêt pour faciliter l’accès à bord.

Avaleur de ralentisseurs

Grâce à de nombreuses caméras et à ses surfaces vitrées assez grandes, le Zeekr 7X se manie bien en ville malgré son gabarit généreux. Le rayon de braquage de 11,6 m est meilleur que celui d’un Tesla Model Y (12,1 m), mais il faudra tout de même se méfier des parkings étroits, où la largeur conséquente du véhicule (1,93 m) risque de poser des problèmes. Attention aux jantes ! Les suspensions pneumatiques sur cette version Privilège propose trois lois de réglages et la possibilité de rehausser le véhicule. Mais les grandes jantes de 21 pouces génèrent tout de même quelques trépidations à faible allure même en mode confort.

Le Zeekr 7X autorise aussi un réglage de son freinage régénératif avec un mode iPedal pour s’arrêter sans toucher à la pédale de gauche. La récupération d’énergie n’est cependant pas aussi prononcée (même en mode high) que dans une Tesla et une certaine inertie se fait ressentir au lever de pied. La pédale d’accélérateur n’est pas non plus aussi réactive (même en mode sport) que dans un Model Y. Autre défaut propre aux voitures chinoises, les alertes de sécurité envahissantes. Mais un simple glissement de l’écran vers le bas permet d’accéder à des raccourcis personnalisés et donc de les déconnecter en une fraction de seconde. Bien vu !

Le Zeekr 7X n’est pas vraiment une Alpine

Sur route, en mode sport avec les suspensions raffermies, la prise de roulis est très contenue. Mais le Zeekr 7X reste nettement moins incisif en entrée de virage qu’un Model Y qui s’avère beaucoup plus léger. Comme son cousin de chez Smart, le Zeekr 7X affiche, en effet, une masse pachydermique de 2535 kg (contre 2072 kg pour un Model Y Grande Autonomie). Cette obésité nuit à l’agilité, mais aussi à l’endurance du freinage même si les gros étriers avant à quatre pistons font preuve d’un mordant rassurant. Bref, le confort prime sur le dynamisme et invite à privilégier les grands axes aux cols alpins.

Gros rouleur

Grâce à ses 630 ch, le Zeekr 7X Privilege AWD s’insère sur voie rapide comme une fusée. Le constructeur revendique 3,8 s sur le 0-100 km/h, soit de quoi rivaliser avec un Tesla Model Y Performance. La vitesse de pointe de 210 km/h est donc atteinte très rapidement (sur autobahn évidemment). Grâce aux vitres feuilletées et à la qualité d’assemblage sérieuse, les bruits d’air et de roulement sont bien calfeutrés et l’insonorisation semble un ton au-dessus de celle de la référence américaine. Les aides à la conduite fonctionnent bien et se montrent plus agréables que sur les Tesla européennes qui se déconnectent trop rapidement et sont dépourvues de capteurs dans le volant. Mais une fois de plus, le poids pose un problème pour la consommation gargantuesque.

Le constructeur revendique 19,9 kWh/100 km en usage mixte selon les normes WLTP (comme la Smart #5), soit 4,6 kWh/100 de plus que le nouveau Model Y Grande Autonomie. Un gouffre. L’autonomie maxi annoncée à 543 km est donc inférieure à celle d’un Model Y Grande Autonomie donnée pour 586 km avec une batterie pourtant nettement plus petite (79 kWh contre 100 kWh brut). Durant notre essai, nous avons affiché une consommation de 15 kWh/100 km en roulant cool et 27 kWh/100 km sur voie rapide (à 120 km/h, car nous étions au Portugal). Mais, si vous voulez profiter des reprises extraordinaires de ce véhicule ou que vous rester à gauche sur autobahn illimitée cela peut vite friser les 40 kWh/100 km. Bref, ce Zeekr 7X peut se montrer très gourmand sur voie rapide mais autorise entre 350 et 550 km de rayon d’action grâce à sa grosse batterie. 

Zeekr 7X : l’ogre des kilowattheures

Pour compenser sa gourmandise, le Zeekr mise sur une forte puissance de charge grâce à sa tension de fonctionnement deV. Le SUV chinois annonce des pointes à 480 kW pour faire un plein de 10-80 % en 16 min. Reste à trouver une borne capable de délivrer une telle puissance à ce jour. Sur du courant alternatif, le chargeur embarqué développe 22 kW, ce qui permettra aussi de charger en environ 5 h 00 sur une Wallbox de cette puissance.

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Un tarif lui aussi trop lourd

Affiché à 62 990 €, le Zeekr 7X se place 10 000 € au-dessus d’un Tesla Model Y Grande Autonomie 2025 (52 990 €) ou que l’ancienne version Performance bradée à 52 000 € en attendant le nouveau millésime. Même si le niveau d’équipement, la finition et le confort du Zeekr 7X sont supérieurs, la différence reste difficile à justifier pour un véhicule plus encombrant, moins agile et plus gourmand. Preuve que la marque américaine qui produit toutes ses pièces en interne avec une rationalisation des coûts inédite et son propre réseau de recharge conserve encore une petite longueur d’avance.