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Il ne devrait pas être nécessaire d’opposer entre eux véhicules thermiques et électriques, tellement il est évident qu’on ne pourra jamais suffisamment dépolluer les premiers. Seulement voilà que le prix du pétrole, qui devait être un allié au boom de l’électromobilité du fait d’une hausse attendue en croisant le fameux peak-oil, s’installe en adversaire redoutable dès lors que le litre de gazole redescend en dessous de l’euro symbolique.
Pour les constructeurs qui proposent une offre branchée, et pour les automobilistes sur le point d’abandonner un vieux diesel contre une Nissan Leaf, une Renault Zoé, une Peugeot iOn ou une BMW i3, le contexte reprend un certain flou.
Petite précision qui a son importance : en dépit de ce que l’on peut entendre ou lire dans nombre de médias, le diesel n’est pas un carburant en France, même si, par exemple, en Belgique, c’est ainsi que l’on nomme ce fluide qu’officiellement nous appelons chez nous gazole ou gasoil. Un petit rappel qui ne change rien au problème, certes, mais qui a le mérite de tenter d’éviter un certain appauvrissement de notre langue, et de ne pas accepter une mode que quelques pétroliers ont lancée plus ou moins consciemment en affichant systématiquement « Diesel » sur les pompes de ravitaillement concernées.
Déjà, cet été, le litre de gazole était affiché dans quelques stations-service à moins de 1 euro le litre. Désormais, c’est une généralité qui semble s’installer dans la durée. Même en juillet 2009, lorsque la barre symbolique de l’euro n’était pas franchie, la situation était très différente, avec un scénario tarifaire à la hausse. Alors qu’on estimait il y a quelques mois encore que le prix des carburants ne pouvait que s’envoler toujours plus haut, le maintien grand ouvert des robinets de pétrole par les pays producteurs inonde littéralement un marché dont la demande est bien inférieure. Résultat : alors qu’il est urgent de préserver une ressource en particulier indispensable sur le long terme au marché pharmaceutique, l’Opep semble vouloir nous gaver comme des oies d’un produit dont on arrive de mieux en mieux à se passer au moins partiellement.
Désireux de conserver de hauts revenus, les pays de l’Opep ne souhaitent plus fixer de plafond de production. C’est donc la grande braderie pour maintenir un flux financier nécessaire à la poursuite de quelques projets pharaoniques en cours ou à venir. Le baril à 100 dollars, c’était la grande crainte de ces dernières années, dans un contexte de boom continu de la croissance asiatique, et plus particulièrement chinoise. A l’été 2008, le tonneau étalon avait même dépassé les 130 dollars. Aujourd’hui, il s’échange contre seulement 37 petits billets verts ! Quelques pays producteurs l’envisagent prudemment bien plus bas courant 2016, jusqu’à 26 dollars, par exemple, pour l’Arabie Saoudite ! Et la barre symbolique des 100 unités ? Jetée à l’horizon 2040, selon un scénario qui reste très aléatoire !
On ne peut nier que la situation actuelle permet à nombre d’entreprises en France de bénéficier d’un certain effet de levier qui pourrait se répercuter positivement sur le pouvoir d’achat des ménages. Ce serait oublier un peu vite que, s’agissant des transports, le pétrole s’inscrit comme un véritable fléau sanitaire et écologique. A ceux qui prétendaient, il y a peu encore, que les constructeurs avaient la solution pour se débarrasser à la fois des particules, des polluants et des gaz à effet de serre à l’échappement des moteurs diesel, le scandale qui ternit l’histoire de Volkswagen depuis quelques semaines apporte une réponse sans doute assez déstabilisante.
Avec un maillage en bornes qui devient de plus en plus rassurant, avec une offre qui tend à se diversifier à mesure que les constructeurs lancent de nouveaux modèles branchés, avec des voix qui s’élèvent toujours plus fortes pour dénoncer des habitudes néfastes pour la santé publique et l’environnement, avec l’implication croissante et toujours plus médiatisée d’acteurs cohérents au service du développement de la mobilité durable, avec les aides de l’Etat et de quelques collectivités publiques, et surtout avec de plus en plus d’électromobiliens qui témoignent de leur satisfaction à utiliser au quotidien leurs nouveaux engins, il y a peu de risque que la marche des véhicules électriques s’arrête.
Si la hausse du prix du baril du pétrole ne constituera pas un frein capable d’entraver définitivement le développement de la mobilité électrique, elle déposera tout de même quelques sérieux ralentisseurs sur son parcours ! Elle emportera ainsi la bonne volonté des automobilistes prêts à se laisser convaincre que s’équiper d’engins à batterie de traction sera bénéfique à leur budget à moyen et long termes. Pour eux, un gazole meilleur marché appelle à la prudence avant d’abandonner une technologie qui est devenue rassurante avec le temps. Et c’est dommage ! Car c’est cette catégorie qui forme la plus grosse part des automobilistes, et dont on attend les actes de conversion pour bouleverser les différents marchés des véhicules neufs.
Les nouvelles générations et nombres d’automobilistes ont bien senti le vent tourner au détriment des voitures thermiques classiques. Face à cette intuition, le contexte économique actuel n’appelle pas vraiment à prendre, sans certitudes, des risques majeurs pour s’équiper. Cette situation tend à dérouler le tapis rouge sous les roues des modèles hybrides rechargeables, dont les ventes ont fait un bond important en 2015, entraînées par l’apparition de modèles particulièrement séduisants et l’arrivée sur ce marché de constructeurs jusque-là un peu en retrait dans la bataille de l’électrification des flottes.
Combien de fois avons-nous entendu que ramener la fiscalité du gazole à celle de l’essence risquerait de poser de lourds problèmes pour le quotidien des ménages modestes. Le temps ne serait-il pas justement venu de passer à l’acte, sans douleur !? Et pourquoi ne pas aller encore plus loin en sanctionnant clairement la technologie diesel ? Il ne faut pas oublier que, même pour un prix au litre identique, le budget en carburant est toujours plus léger du côté des véhicules alimentés au gazole qui consomment globalement moins. On a tendance à l’oublier !
Petit à petit, les restrictions de circulation vont peser de plus en plus lourds et de plus en plus tôt sur les véhicules à moteur thermique. Acheter une voiture à essence ou un diesel neuf aujourd’hui n’est sans doute pas un bon choix, même avec un carburant meilleur marché. Quand arrivera le temps de revendre le véhicule, il n’est pas impossible qu’il soit boudé par les automobilistes qui rechercheront des modèles peu ou pas soumis à des interdictions d’accès.
En 2016, la faculté à convaincre et à faire envie d’utiliser les véhicules plus vertueux sera primordiale pour accompagner le lancement toujours en cours de la mobilité électrifiée. Dans les concessions, les vendeurs en charge des véhicules branchés devront tous être à la hauteur de ceux qui ont accumulé de bons chiffres tout au long de cette année qui s’achève. Les utilisateurs satisfaits peuvent être convaincus qu’ils ont une mission à remplir : partager leur enthousiasme pour une mobilité plus douce. Il y a encore de la place à prendre dans ce domaine, à côté des pionniers qui saisissent inlassablement leurs bâtons de pèlerins pour démontrer que les voitures à batterie peuvent aussi permettre de voyager loin et bien plus proprement !
En vœux pour la nouvelle année, est-il possible de souhaiter que tous les automobilistes exploitent leur capacité à être visionnaires afin de promouvoir et utiliser au quotidien toutes les formes de mobilité durable. Le prix du litre de carburant ne doit pas laisser s’effacer l’intérêt général qui passe par un souci permanent de l’environnement et de la santé publique. Des avancées majeures sont à venir prochainement, au service de nos habitudes de déplacements qui se débarrasseront un peu plus de leurs impacts négatifs. Assistées de supercondensateurs, des batteries plus performantes rechargées avec des sources renouvelables ; le tout monté sur des structures en matériaux recyclés réalisées au sein de chaînes de production moins consommatrices en eau et énergie : voilà le parfait cocktail pour s’affranchir peu à peu du recours massif à l’huile de dinosaure !
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