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Les annonces se bousculent concernant le lancement de nouvelles offres de recharge. Le point en chiffres et en dates sur cette frénésie soudaine.
Pour que l’électromobilité se développe au rythme souhaité par la Commission Européenne, qui propose la fin de la vente de véhicules thermiques en 2035, il faut que ces trois conditions soient remplies a minima : des voitures avec une autonomie suffisante (disons entre 400 et 500 km réels), une capacité de recharge rapide (ce qui techniquement concerne autant les constructeurs automobiles que les opérateurs de recharge) et enfin un réseau de recharge dense et bien réparti sur le territoire.
Je vous épargne le débat toujours vivace, mais un peu rabâché sur « quel est le critère le plus important », chacun ayant son idée bien arrêtée sur le sujet.
Toujours est-il, toute l’industrie s’emploie à satisfaire ces exigences, et les choses évoluent assez rapidement dans le bon sens. Les voitures acceptent des débits de recharge de plus en plus élevés, certaines même ayant adopté une architecture 800 volts pour accélérer encore le processus. Côté autonomie, ça progresse aussi, même si cela semble plus laborieux, la moyenne de l’offre aujourd’hui gravitant plutôt autour de 286 km réels, si l’on met de côté les Tesla, Lucid Air et autres Mercedes EQS 450+, qui restent encore des exceptions coûteuses.
Et puis il y a les opérateurs de recharge. Et là, on dirait que c’est presque Noël avant l’heure, tant les annonces se bousculent au portillon, pardon, sous le sapin. Qu’elles émanent de fabricants, d’opérateurs déjà établis ou de nouveaux arrivants, les nouveautés dans le domaine ont de quoi rendre optimiste. A fortiori quand on sait que la plupart visent un avenir très proche, avec des déploiements éclair dans les mois à venir.
Essayons de récapituler afin d’y voir un peu plus clair dans cette déferlante de projets, et d’établir une chronologie.
9 stations en France – 2022
Bien connu en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, le réseau de recharge ultrarapide Fastned est désormais installé dans l’Hexagone où il vient de lancer ses quatre premières stations. 5 autres ouvriront leurs portes dans les prochains mois. Les stations Fastned ont une caractéristique originale aujourd’hui, mais qui devrait être totalement banale dans quelques années – heureusement –, celle de proposer des bornes de recharge alignées dans le sens de circulation (comme des pompes à essence) et couvertes par un toit.
Potentiellement 6 000 bornes en Europe – 1er semestre 2022
C’est l’annonce que l’on n’avait pas vue venir et qui secoue le secteur depuis cet automne. Après une période de tests menée depuis le 1er novembre sur 10 stations-pilotes aux Pays-Bas, Tesla devrait prochainement ouvrir son réseau de Superchargeurs aux autres marques de voitures électriques. À l’heure actuelle, le plan d’expansion n’a pas encore été communiqué. Mais Tesla devrait rapidement ouvrir d’autres Superchargers en Europe et dans le monde si l’expérience menée aux Pays-Bas est concluante. On peut cependant miser sur une ouverture progressive mais rapide à l’issue de cette période de test, disons au cours du premier semestre 2022.
50 stations en France – Été 2022
Nouvelle filiale de DBT, R3 prévoit le déploiement de 50 stations à charge rapide en France d’ici à l’été 2022. La première a été inaugurée ce lundi 6 décembre sur un site Norauto situé près de Lille. 50 stations en 6 mois ce n’est pas rien quand on sait qu’il a fallu plusieurs années à un Ionity par exemple pour atteindre le même nombre. Mais DBT bénéficie d’un accord avec des réseaux de grande distribution qui va lui faciliter grandement la tâche en termes d’implantations et de foncier. Une annonce très chaleureusement accueillie, notamment par le fait que ce réseau acceptera le paiement par carte de crédit sans contact et sans abonnement. ENFIN !
2 000 bornes en France – 2023
Autre plan de développement aussi rapide qu’ambitieux, celui de Carrefour, qui va déployer plus de 2 000 points de charge dans ses magasins d’ici 2023. Un projet de 138 millions porté par l’opérateur néerlandais Allego et ses partenaires.
300 stations en France – 2023
Chez Total, on n’a plus de pétrole, mais on a des idées. Ainsi le géant des hydrocarbures se recycle-t-il lentement mais sûrement vers la fourniture d’électricité pour les électromobilistes. Cet investissement concerne plus de 150 stations-service d’autoroute qui lui appartiennent. TotalEnergies fixe des objectifs à court, moyen et long terme, avec comme premier point de mire la fin de l’année. Fin 2021, il promet qu’il aura ainsi équipé 60 stations d’autoroute de bornes de recharge haute puissance.
600 bornes en Europe – 2024
Le constructeur japonais, pionnier de la voiture électrique avec la proverbiale Leaf, vient d’annoncer qu’il allait déployer 600 bornes de recharge dans 18 pays européens, avec pour objectif d’équiper 70 % de son réseau de concessionnaires d’ici 2024.
2 500 stations en Europe – 2025
Le consortium Ionity met le turbo et prévoit d’installer 7 000 bornes sur plus de 1 000 stations d’ici 2025. Il en compte 1 526 actuellement, réparties sur 385 stations à travers 24 pays d’Europe. Si l’on se livre à un petit calcul, il est intéressant de constater que, outre la densification du réseau, les stations de recharge vont accueillir chacune un nombre moyen de bornes multiplié par presque 2, puisqu’il va passer de 4 actuellement à 7 dans ce nouveau déploiement. Cette extension drastique du réseau concerne bien exclusivement l’Europe, terrain de prédilection du consortium.
35 000 bornes en Europe – 2030
Contre toute Atlante, euh pardon, attente, le groupe Stellantis, que l’on accuse parfois d’avancer à reculons sur l’électrification, y est allé aussi de son annonce récemment. À l’horizon 2030, le futur réseau européen devrait être constitué de 35 000 points de recharge répartis dans environ 9 000 sites. Soit presque 4 points de recharge par station. En 2025, ils devraient déjà être 5 000 disponibles dans plus de 1 500 établissements.
1 000 bornes en France – 2030
Il n’y a pas que les grands groupes qui investissent. C’est aussi l’affaire des start-up comme Electra, une jeune pousse française, qui a récemment levé 15 millions d’euros pour lancer son réseau haut débit de 1 000 bornes de recharge ultrarapide en France à l’horizon 2030 ciblant notamment les villes et agglomérations, souvent délaissées par les grands opérateurs.
Voilà pour l’essentiel des annonces les plus récentes (j’espère que je n’oublie personne, mais je compte sur vous pour me corriger), faites dans le dernier semestre, et même pour la plupart dans les dernières semaines, et qui ne tiennent pas compte du déploiement continu de réseaux plus épars comme les recharges à destination ou chez les concessionnaires. Si tout ce petit monde tient ses promesses, cela représente plusieurs dizaines de milliers de bornes de recharge disponibles en Europe avant la fin de la décennie, dont une bonne partie dans les 2 ou 3 ans qui viennent.
Un foisonnement de projets concrets, datés et chiffrés, qui en dit certainement beaucoup sur un emballement prévu du marché, sa rentabilité escomptée à moyen et long terme, et le début d’une vraie concurrence. Et qui augure le meilleur pour des déplacements sans contraintes et sans stress en véhicule électrique.
Vous allez voir qu’entre les stations alignées dans le sens de marche et abritées de Fastned et les bornes à carte bleue sans contact et sans abonnement de R3, les opérateurs vont finir par arriver à réinventer un truc dingue : le confort et la facilité d’utilisation des stations-service. C’est fou, non ?
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