Avec l’Estafette Concept présenté à l’IAA de Hanovre, Renault propose sa vision du fourgon de demain : électrique évidemment, connecté, facile à utiliser, et donc rentable pour ses futurs opérateurs.
L’Estafette Concept regorge d’idées et d’innovations qui pourraient voir le jour dans une future version de série. Ce véhicule repose sur l’architecture en cours de développement chez Flexis (coopération entre Renault, Volvo AB et CMA-CGM) avec son plancher skateboard comprenant les batteries ainsi que le moteur électrique, son réducteur et son onduleur. Située à l’extrémité arrière du skateboard, cette motorisation entraîne les roues postérieures. Ce choix permet de disposer de volume à l’avant pour le braquage des roues. L’Estafette Concept, nous dit Renault, fait demi-tour aussi aisément qu’une Clio.
Pourtant, ses dimensions sont généreuses, 4,87 de long, 2,6 m de haut et 1,92 m de large. Le rapport hauteur/ largeur évoque les proportions de l’Estafette de 1959. La hauteur intérieure est suffisante pour que l’utilisateur se tienne debout dans le compartiment arrière. Celui-ci est accessible, depuis la place du conducteur, par une porte coulissante, mais également de l’extérieur grâce à une porte latérale ainsi qu’à l’arrière avec le rideau à enroulement vertical. Côté design, l’évocation de l’Estafette originelle laisse un peu l’observateur sur sa faim : pourquoi ne pas avoir repris la forme de la calandre ou les petites ailes rectangulaires au-dessus des passages de roues ?
Innovation et réalisme
Le soin accordé aux détails et la mise en place de solutions pratiques font penser que cette Estafette est plus qu’un pur concept : Heinz-Jürgen Löw, directeur des véhicules utilitaires de la marque Renault et président du conseil d’administration de Flexis souligne que « historiquement, nos concepts ne sont pas que de la science-fiction ». D’ailleurs, le lieu de production du futur modèle de série dérivé du concept l’Estafette est déjà défini, ce sera Sandouville aux côtés du Trafic en 2026. Parmi les innovations, notons les écrans extérieurs permettant d’afficher des informations destinées à l’utilisateur ou aux piétons et autres usagers de la route.
D’ores et déjà, le concept regorge d’idées pratiques aptes à faciliter la vie de son utilisateur et en assurer un usage rentable : outre la hauteur intérieure et les ouvrants, notons le plancher uniformément plat entre le poste de conduite et l’espace de chargement, l’accès à celui-ci par le vaste rideau arrière et deux marches et non des portes, les espaces de rangement, au nombre de sept, sous le siège conducteur et l’absence de siège passager offrent des solutions à de nombreux cas d’usage. L’absence de cloison fixe entre le poste de conduite et le volume de charge de 7,1 m³ facilitera le travail d’un livreur amené à réaliser une succession de livraisons urbaines. Après avoir fait pivoter son siège de 90 degrés sur la droite, le conducteur se retrouvera aisément en position debout en se penchant vers l’avant.
À lire aussi titreLe soin du détail intérieur
La planche de bord uniformément de couleur jaune comprend deux zones : le cockpit comprend un écran 7 pouces ainsi qu’un second écran de 12 pouces au centre de la planche, mais légèrement tourné vers le conducteur. Une série de widgets placés sous cet écran, et également à gauche du volant, permet d’accéder à de nombreuses fonctions plus aisément que par l’écran tactile. Celui-ci peut par ailleurs donner accès aux logiciels professionnels de différents métiers. Le véhicule s’intègre dans le système de l’entreprise et peut aider à adapter une tournée de livraison, aux derniers évènements survenus. Aux extrémités de la planche de bord, deux écrans verticaux de 10 pouces affichent les images des rétroviseurs caméras.
La forme en cylindre de la partie droite de la planche de bord permet notamment d’y fixer de nombreux modules ou équipements nomades et nécessaires à chaque métier. Un second cylindre se trouve dans la surélévation au-dessus du pare-brise. Le volume arrière comprend quatre étagères repliables pouvant accueillir des marchandises de tailles différentes. D’autres configurations sont de plus envisageables.
Les idées ne manquent pas dans cette Estafette Concept et quelques-unes d’entre elles atteindront probablement le stade de la série. Renault, comme ses principaux concurrents, sait désormais réaliser des transformations spécifiques directement dans ses usines. Parions que le futur véhicule de série évoqué par cette Estafette Concept disposera de nombreuses variantes et aménagements répondant aux besoins des différents clients. Rendez-vous fin 2026 pour cela.
