AccueilArticlesPrésidentielle : 5 propositions pour booster la voiture électrique

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Dacia Spring et Renault Twingo ZE
Dacia Spring et Renault Twingo ZE

Association nationale de promotion du véhicule électrique, l’Avere-France a dressé une liste de 22 actions à suivre pour bien négocier le virage déjà engagé vers la voiture électrique à l’approche des élections présidentielles.

Pour l’Avere-France, qui porte le programme Advenir facilitant le déploiement des infrastructures de recharge en France, 2030 sera une année charnière. Cette échéance est dans le viseur des politiques européennes et nationales pour faire baisser de façon très importante l’impact de la mobilité individuelle sur le dérèglement climatique et la santé publique.

Les 22 actions identifiées par l’association sont regroupées en 5 grandes propositions sur lesquelles le futur président de la République pourra s’appuyer. Il s’agit en particulier de réussir le virage électromobile sans provoquer de fracture sociale.

1 – La mobilité électrique pour tous

Les 5 premières actions sont regroupées autour de cette première proposition : « Assurer l’accès à la mobilité électrique pour tous en gommant les surcoûts à l’achat des véhicules neufs et d’occasion et en régulant le marché des véhicules thermiques d’occasion ».

Si tous les partenaires de la filière électromobile jouent bien le jeu, les véhicules électriques pourraient coûter moins cher que leurs équivalents thermiques d’ici 2027. Et ce, sous l’effet de la baisse des prix sur les batteries, et des économies d’échelle à venir. En attendant, « il est essentiel que l’État maintienne un haut niveau de soutien en faveur de la mobilité électrique sur l’ensemble du quinquennat », assure l’Avere-France.

L’organisme plaide en particulier pour les entreprises qui, tout en étant secouées par l’actuelle crise sanitaire, doivent faire face à des exigences pour le renouvellement de leurs flottes. En plus des aides financières, la mise en place d’un guichet unique faciliterait les démarches suite à l’acquisition de VE et du matériel pour les recharger.

Revaloriser les aides

Les modèles d’occasion devraient être mieux pris en compte dans les primes à l’achat, en particulier au bénéfice des professionnels, mais aussi sur les territoires concernés par les ZFE (Zones à faibles émissions). Pour éviter la fracture sociale, l’Avere-France estime aussi que la prime à la conversion devrait être revalorisée, et que le niveau du bonus applicable aux entreprises devrait être aligné sur celui des particuliers.

Du côté des collectivités, l’association souhaite un alignement de la fiscalité qui leur faciliterait le recours à la location longue durée afin de satisfaire aux objectifs fixés par la loi d’orientation des mobilités (Lom).

En cinquième action, l’Avere milite pour le développement d’un fonds d’investissement qui servirait à doper la recherche et développement sur les batteries (meilleures densités énergétiques, recharge plus rapide, empreinte carbone plus basse, etc.).

De façon complémentaire, la recharge bidirectionnelle et son application V2X seraient encouragées, aussi bien techniquement, que fiscalement. Il s’agit de créer les conditions qui décideraient les propriétaires de VE à participer au soutien du réseau électrique.

2 – Accès à la recharge publique pour tous

L’Avere-France formule ainsi sa deuxième grande proposition : « Assurer l’accès à la recharge publique pour tous tant en quantité qu’en qualité et prix, et aider à l’accès à la recharge privée en facilitant les démarches et réduisant les coûts induits ».

La simplicité de régénération des batteries est au cœur de la réussite du développement électromobile. Mais le réseau n’est toujours pas satisfaisant. Parmi les leviers à actionner, le renforcement du crédit d’impôt pour les contribuables. En France, son plafond est de 300 euros (75 %) pour l’acquisition et la pose d’un système de recharge, contre 1 500 et 900 euros respectivement en Belgique et Allemagne, par exemple.

L’association souhaite que des planifications soient dressées pour accélérer l’accès à la prise dans les copropriétés et le logement social. Elle attire plus largement l’attention sur la recharge privée, que ce soit au domicile ou sur le lieu de travail, permis par un contrat vert d’approvisionnement en électricité.

Recharge ouverte au public

Pour les rédacteurs du document intitulé « Présidentielle 2022 : Quinquennat décisif pour atteindre les objectifs de 2030 », la recharge ouverte au public doit aussi être densifiée. Ils pointent l’insuffisance des réseaux, et appellent à un renforcement sur les autoroutes et les autres grands axes nationaux par des hubs qui profiteraient en particulier à l’itinérance, au transit, aux taxis et VTC.

L’État devrait être à la manœuvre pour un maillage efficace et cohérent. Les territoires sont également ciblés par l’Avere-France qui envisage la généralisation de dispositifs facilitateurs. Ainsi les bornes à la demande, afin que les électromobilistes puissent avoir accès à un point de recharge à proximité de chez eux.

L’organisme pense aussi aux véhicules de catégorie L (vélos, scooters, quadricycles, etc.) pour lesquels des prises devraient être disponibles dans des lieux comme les gares, aéroports, parkings en ouvrage, etc.). Ces sites, et d’autres comme les entrées de métro, gagneraient également à recevoir des zones d’attente spécifiques aux taxis et VTC à faibles émissions.

En dixième action, l’Avere-France se tourne vers l’hydrogène, en soulignant l’importance d’adopter des schémas directeurs pour le développement des stations dédiées.

3 – Formation et information

Réussir la transition vers la mobilité électrique, c’est aussi « promouvoir les actions de formation et de reconversion des acteurs et d’information du grand public pour éviter la fracture sociale ». L’association en fait sa troisième grande proposition.

Pour cela, elle envisage des campagnes de sensibilisation dans les ZFE avec promotion des nouvelles solutions de mobilités (location free floating, autopartage électrique, vélos assistés et autres engins de déplacement personnel motorisés, taxis volants électriques sur l’eau, etc.).

L’Avere réclame une action au niveau des auto-écoles pour leur équipement en voitures et deux-roues électriques. Mais aussi en pensant à une révision des formations théoriques et pratiques afin qu’elles intègrent les spécificités de conduite des électriques et hybrides rechargeables (recharge, usages, coût total d’acquisition, etc.).

Les particuliers pourraient bénéficier d’un chèque location électrique, à l’image du dispositif qui a permis de rénover les vélos. Le montant serait variable, plus généreux pour les personnes en difficulté.

4 – Électrifier le fret routier et la logistique urbaine

En quatrième grande proposition, l’Avere-France cible le transport routier de marchandises et la logistique urbaine où l’offre en véhicules électriques à batterie ou à pile hydrogène n’est pas encore satisfaisante.

Les systèmes spécifiques de recharge ne sont pas non plus suffisamment développés. Il ne s’agit pas de se limiter à des points statiques. Il est question d’inclure les scénarios de régénération en roulant, que ce soit par caténaires ou induction. La France pourrait lancer des appels à projets en la matière.

Elle devrait en outre mettre en place de nouveaux dispositifs d’aides (bonus écologique augmenté, suramortissement pérennisé, prêt à taux zéro, taux réduit de CSPE) à destination des transporteurs.

L’association insiste également pour que soit électrifiée la logistique du dernier kilomètre, en imaginant des soutiens distinctifs, et le report vers des solutions légères (vélo cargo, carriole, etc.). Cette avant-dernière proposition comprend un focus sur les autobus électriques.

5 – Développement de tout un écosystème

Les 4 dernières des 22 actions visent à « faire de la France la championne de l’Europe en matière de décarbonation des transports en s’appuyant sur le développement de compétences, de production et de réalisations ».

Ce qui passe par une véritable mobilisation des constructeurs en automobiles, des fabricants de bornes de recharge, des énergéticiens, des collectivités, et des décideurs politiques. L’électromobilité doit épouser davantage encore les principes de l’économie circulaire.

Le recyclage des batteries, ainsi que la fabrication en France et en Europe en sont des éléments incontournables. À la clé, une croissance durable dans une filière d’excellence génératrice d’emplois et d’innovation. L’Avere-France explique en outre dans son document de 27 pages en quoi une TVA plus avantageuse pour la mobilité rechargeable est essentielle.

Et vous ? Quelles seraient vos propositions pour accélérer l’adoption de la voiture électrique ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ;)

Source : Avere-France

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