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Publié la semaine dernière, l’article intitulé « Pourquoi une voiture électrique perd de l’autonomie en hiver ? » serait-il de nature à décourager le passage à la mobilité électrique ? Ce n’était pas l’objectif en tout cas. S’il fallait rééquilibrer le discours, alors voici une liste de raisons, non exhaustive et à compléter par vos soins en commentaires, qui milite pour l’abandon des modèles thermiques simples, véritablement dépassés aujourd’hui ou en passe de l’être.
En expliquant pourquoi l’autonomie d’un véhicule électrique baisse en hiver et comment la préserver un minimum, peut-être que l’image est donnée d’un engin compliqué à dompter et à fuir absolument. Ce n’est pas le cas ! Globalement, au quotidien et dans la plupart des cas, rouler en voiture électrique n’est pas plus compliqué que d’utiliser un frigo. C’est bête, et c’est simple, finalement un frigo ! On s’en sert intuitivement : pas de questions à se poser ! Et pourtant, il y a quand même bien des règles à savoir et à respecter le concernant.
La première est de laisser la porte ouverte le moins longtemps possible et de ne pas répéter l’opération trop souvent pour ne pas rompre la chaîne du froid et risquer l’intoxication. Pas question de se demander ce qu’on va manger ce soir en regardant pendant 5 minutes ce qu’il y sur les étagères réfrigérées. Les viandes doivent être déposées au plus près du compartiment congélateur s’il y en a un. Il faut nettoyer très régulièrement l’intérieur de l’appareil, en particulier le bac à légumes qui est reconnu comme porteur de germes et bactéries si les aliments conservent de la terre, par exemple, avant de les déposer. Il convient d’employer pour cela un produit adapté. Les végétaux ne doivent pas être laissés dans un sachet plastique (quasi) hermétique pour éviter leur putréfaction. L’hiver, si le réfrigérateur se trouve dans une pièce qui n’est pas ou peu chauffée, et qu’il s’agit d’un modèle avec congélateur mais équipé d’un seul compresseur pour tout l’ensemble, vous perdrez tous vos surgelés. S’il faut déplacer l’appareil, bien l’arrêter plusieurs heures avant l’opération et attendre également avant de le redémarrer une fois qu’il occupe sa nouvelle place.
Finalement, pas si évident que ça de bien utiliser un réfrigérateur ! Et pourtant, nous le faisons tous majoritairement sans soucis. C’est la même chose pour une voiture électrique !
De plus en plus, les voitures thermiques simples, – diesel ou à essence -, arrivent dans une zone de turbulences qui leur est spécifique. Nombre de pétroliers estiment pourtant que d’ici 2040, avec 150 millions de VE en circulation dans le monde pour un parc qui atteindrait 2 milliards de véhicules légers, la consommation de pétrole ne fléchirait que de 1%.
Il reste donc tant que ça de réserves exploitables dans le sous-sol !? L’emploi des dérivés de l’huile de dinosaure pour la mobilité pose des problèmes importants très divers qui, si l’histoire avait privilégié la technologie électrique plutôt qu’à combustion, et que l’on essayait tout de même de les introduire aujourd’hui auprès des automobilistes, on assisterait à une véritable levée de boucliers. Pollution, émission de gaz à effet de serre, dépendance énergétique, conflits, équilibre géopolitique, extraction de plus en plus coûteuse et risquée, recherche de produits de substitution par forcément doux pour l’environnement, détours parfois importants pour le ravitaillement, inhalation de produits toxiques en faisant le plein du réservoir, chaussures souillées en remontant dans la voiture, etc : à ces problèmes en rapport direct avec l’exploitation du pétrole s’en ajoutent encore d’autres indépendamment de ce produit.
Si de plus en plus de nations, de collectivités, d’organismes et de citoyens militent pour le développement des véhicules électriques, c’est d’abord pour les problèmes environnementaux en grande partie causés par l’exploitation du pétrole pour la mobilité.
Sans trop entrer dans les détails, et même s’il existe des équipements de dépollution, il subsiste toujours à l’échappement un minimum de polluants, notamment lorsque le moteur est encore froid. Parmi eux : le monoxyde de carbone qui cause chaque hiver de trop nombreux décès accidentels avec des chaudières mal réglées ; les oxydes d’azote, irritants respiratoires qui sont responsables des pluies acides et de la formation d’ozone à l’origine du smog ; les hydrocarbures à l’origine de cancers. Un pot catalytique trois voies transforment en grande partie, lorsqu’il est actif, ces 3 polluants en CO2. Une réduction sélective des oxydes d’azote est désormais effectuée avec la technologie SCR qui les transforme, grâce à l’AdBlue, en eau et diazote inoffensifs.
Sur les diesel seulement, on trouve en plus du dioxyde de souffre, très irritant pour les muqueuses et les voies respiratoires, et impliqué dans les pluies acides. Même avec les dispositifs les plus performants accessibles aujourd’hui, la dépollution d’une voiture essence ou diesel n’est pas complète, et ne le sera sans doute jamais, à moins de pouvoir emprisonner pour collecte puis traitement les polluants qui subsistent encore.
Les moteurs diesel, tout comme ceux à injection directe d’essence, émettent en plus des particules. Les filtres montés pour bloquer ces dernières sont montrés du doigt, principalement parce que les très fines suies qu’ils laissent passer sont justement celles qui sont responsables des problèmes respiratoires, dont l’asthme chez les enfants. Même en faible quantité, les microparticules ont une forte capacité à s’insinuer profondément dans notre organisme, au point d’être aussi la cause de maladies neurodégénératives.
Là encore, l’élimination complète de ces déchets au niveau même de la voiture semble peu probable. Il faudrait pouvoir les stocker pour les éliminer ensuite, de façon industriel. Polluants et particules peuvent également être émis indirectement lors de la production l’électricité qui alimente les VE. Mais ce n’est pas une fatalité, grâce aux énergies renouvelables, et les rejets sont décalés à l’extérieur des zones urbaines. Par ailleurs, l’extraction du pétrole, de plus en plus coûteuse et risquée, et sa transformation, posent des problèmes environnementaux dont la production électrique peut s’affranchir.
Le CO2 est pointé du doigt dans le dérèglement climatique. C’est lui qui est pris comme référence dans le calcul du bonus-malus gouvernemental et dans nombre de programmes qui se mettent en place dans le monde pour tenter de limiter le plus possible la hausse des températures sur la planète.
La tache n’est pas simple pour les constructeurs, puisque l’un des moyens pour se débarrasser de la plupart des polluants à l’échappement s’est longtemps limité en une transformation qui produit justement du CO2 supplémentaire.
Continuer à miser à l’avenir sur les moteurs thermiques qui ne pourront jamais s’affranchir en totalité des émission de polluants, particules et CO2 n’est juste pas judicieux.
Dès le primaire, depuis déjà pas mal d’années, les élèves sont sensibilisés aux problèmes posés par les moteurs thermiques. Est-ce simplement cela, ou seulement la révolution des nouvelles technologies, ou les 2 : les jeunes générations se désintéressent progressivement de l’automobile. Elle ne représente plus vraiment un statut pour eux. Ce sont aujourd’hui les smartphones, tablettes et autres objets connectés qui jouent ce rôle.
Les pétroliers en ont-ils conscience ? S’il doit y avoir une voiture électrique dans un jeune foyer, elle peut bien être électrique, puisqu’il ne s’agit plus de faire vroum vroum pour exister ! Même si les nouvelles technologies s’embarquent aussi bien dans les modèles thermiques et électriques, elles arrivent dans une sorte de bulle de progrès qui leur est commune avec les VE et la conduite autonome. En jouant avec un smartphone, il est plus logique de demander à une voiture d’aller se ravitailler en énergie puis d’aller se garer seule lorsqu’elle s’alimente en électricité. La charge à induction permet en particulier cela.
Le recours massif au pétrole a créé d’importants déséquilibres dans le monde. Des villages et des peuples ont été déplacés pour le passage d’un pipeline ou l’installation de puits de forage. Des tensions existent entre différents pays, et parfois même entre une compagnie pétrolière et des autochtones.
Pour les premiers, il s’agit de disposer toujours de la quantité nécessaire de brut à un prix acceptable sinon toute l’économie nationale s’arrête ; pour les autres, c’est la survie sur une terre ancestrale qui est menacée. Des exemples !? Le peuple Ogoni contre Royal Dutch Shell et le gouvernement nigérian ; Pétrobras en Amazonie, pour ne citer que ces 2 situations.
Certes, l’exploitation du lithium, du graphite et des terres rares peut très bien mener à quelques travers similaires. C’est déjà un peu le cas ici ou là ! Aujourd’hui, le monde sait ce qu’il en coûte de s’y laisser glisser, et des institutions mondiales sont désormais bien en place pour les traquer et éviter de dupliquer des scénarios néfastes.
Et si la dépendance pétrolière était finalement une arme aussi puissante et dévastatrice que l’armement nucléaire ?
Dans un monde instable, où de puissantes nations peuvent être gouvernées par des personnages fantasques, ni vraiment compétents ni vraiment scrupuleux, un mot ou une décision de trop, et c’est l’approvisionnement international qui peut être remis en question dans nombre de pays.
Ce risque serait bien moindre avec un recours massif aux énergies renouvelables produites à l’intérieur des territoires. Les voitures thermiques n’ont aucun pouvoir sur le développement de l’éolien, du solaire et de l’hydraulique. Les VE, si ! De grands décideurs privés et publics l’ont bien compris, qui font la promotion des deux, de concert.
Schiste bitumeux, pétrole de schiste, voilà des produits de substitution au pétrole qui posent des soucis environnementaux encore plus grands.
Les biocarburants de première génération ont vite fait comprendre qu’exploiter des terres vivrières allait immanquablement causer de graves problèmes au niveau des populations, dès lors que les prix des produits alimentaires courants s’envolent. Avec la troisième génération, encore dans les cartons, le pétrole pourrait bien avoir trouvé un produit convaincant de remplacement.
Franchement, à l’ère des voitures autonomes, est-ce que le rituel de ravitaillement dans une station-service ne fait pas tache !? On entend souvent que recharger une voiture électrique est contraignant.
Dans un usage quotidien qui permet de régénérer les batteries la nuit, ça ne prend que quelques secondes pour le branchement, et pas beaucoup plus le lendemain matin avant de repartir. Il serait intéressant de mener une grande enquête auprès des automobilistes pour savoir combien de temps ça leur coûte pour réaliser le plein, en comprenant le déplacement, l’attente à la pompe et celui pour régler. D’autant plus que parfois il faut faire la queue une première fois au bureau pour le prépaiement, et une seconde pour obtenir la facturette. Dans certains cas, il est nécessaire d’effectuer un détour de 10-15-20 kilomètres et plus, quand au quotidien on n’a pas l’occasion de passer devant une station-service.Et s’il y a des bouchons, que ce soit en région parisienne ou dans d’autres envahies par les touristes, l’heure peut largement y passer.
Que dire de l’odeur de gazole qu’on embarque dans l’habitacle avec ses chaussures parce qu’il y avait une flaque grasse juste devant la pompe ? Si l’on fait le plein en essence, alors le conducteur inhale du benzène et autres aromatiques, dont certains sont connus pour être cancérogènes. Même s’ils ne l’étaient pas, est-ce agréable ?
Un problème de santé publique qui n’est pas lié au pétrole, c’est le bruit. Plusieurs études ont mis en évidence diverses pathologies dues au bruit du trafic routier. Cela va de la dépression aux AVC, en passant par la nervosité, des problèmes de sommeil, d’attention, de rythme cardiaque, etc.
Suivant l’exposition, le recours aux véhicules électriques ne changera pas toujours beaucoup la donne, du fait que le bruit des pneus sur l’asphalte est parfois, voire souvent, celui qui domine, en particulier au-dessus de 30-40 km/h. Mais en revanche, les accélérations rageuses, en VE, c’est sans le concert des chevaux moteurs !
Dans les zones 30, le gain contre le vacarme est important. Au volant ou en passager, l’ambiance à bord d’une voiture électrique est plus conforme aux actuelles attentes de calme et de confort. Pas besoin d’écouter le moteur pour changer de rapport, puisqu’il n’y en a pas. La musique à bord s’apprécie ainsi davantage. Pas besoin d’hausser la voix pour se faire entendre.
Avec la mise en place de plus en plus de zones à circulation restreinte, les véhicules diesel sont bannis toujours plus souvent, soit uniquement sur leur date de mise en circulation, soit lors des pics de pollution.
Ce sont principalement les émissions de particules qui ont poussé les pouvoirs publics à légiférer en ce sens. Mais voilà que la présence de ces éléments à l’échappement des voitures à injection directe d’essence commence à faire du bruit.
Il y a désormais une incertitude, dès l’achat d’une voiture neuve diesel ou à essence, sur l’utilisation qu’on pourra en faire dans quelques années et sur son prix de revente en occasion. Est-il rassurant d’effectuer un long parcours pour rejoindre une destination qui interdira peut-être l’accès à l’engin que l’on conduit ? La roue tourne très vite, parfois, au nom de la santé publique.
Le développement durable amène à chercher une plus grande maîtrise de la consommation électrique, de sa diversité, et de la propreté de ses sources. Que viennent faire les voitures ici !? Les thermiques, rien du tout ! Mais les électriques sont désormais la clé d’architectures d’alimentation domestique (V2H), des bâtiments, et de soutien du réseau de distribution (V2G).
Pour faire court, les batteries des voitures sont rechargées lorsque le réseau n’est pas très sollicité, souvent lorsque le tarif est au plus bas. Aux heures de pointe, si les véhicules ne sont pas utilisés, il est possible de puiser dans leurs accumulateurs pour limiter sa facture énergétique, et même pour gagner un peu d’argent. En outre, ce système permet de se dépanner en cas de coupure du courant.
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