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Le Mercedes Vision V est un concept car de prestige qui annonce la nouvelle plateforme vouée aux vans et utilitaires. Nous l’avons rencontré à Stuttgart.
Et si c’était l’avenir du luxe ? En ces temps où les SUV chassent les berlines de notre imaginaire, une autre grammaire de l’aisance et du confort émerge. Le futur est peut-être à des lounges surélevés et connectés.
Le concept Mercedes Vision V, révélé à Shanghai et que nous avons rencontré en avant-première en Allemagne, en est l’une des traductions. Cet engin conçu pour quatre passagers préfigure le développement d’un nouveau segment, celui des vans de luxe à destination d’entreprises, d’hôtels ou de navettes.
Il annonce aussi le prochain Classe V, ainsi que l’arrivée d’une plateforme inédite pour les véhicules électriques commerciaux de Mercedes. Au menu : 800 volts et autonomies jusqu’à 500 km. Reparlons-en un peu plus loin.
Ce Vision V est d’abord une mise en bouche esthétique. Il témoigne d’une volonté de distinguer davantage les vans des utilitaires. Il révise ainsi des canons venus des berlines, coupés et sportives.
On remarque ainsi la rampe de leds reliant les optiques effilées. La signature lumineuse en étoile rappelle astucieusement le logo, comme sur la récente CLA. La calandre lumineuse et brillante semble une réminiscence des « Sonderklasse » des années 1960 à 1980. Les bossages sur le capot courant jusqu’à l’intérieur de l’habitacle sont une référence à la 300 SL des années 1950.
Marchons vers les flancs. La livrée anthracite donne l’impression de se trouver face à un monolithe. Les vitrages fumés, les roues pleines de 24 pouces et l’usage des chromes renforcent cette étrange sensation. L’engin mesure 5,48 m de long (pour 2,10 m de large) et l’on se sent peu de chose à ses côtés.
La poupe surprend aussi. Le pavillon – couvert de panneaux solaires — descend en pente douce vers l’arrière. Le hayon est encadré par une rampe lumineuse constituée de 450 lamelles écarlates. Les designers ont également tenté de gommer la différenciation classique entre tôle et vitres à l’aide d’inserts noirs.
Les différences culturelles entre la Chine et l’Europe sont nombreuses. L’une d’elles concerne l’image reflétée par les vans. En République populaire, nombre d’hommes (ou de femmes) d’affaires ont adopté ce mode de transport.
Il s’agit, par exemple, de se rendre à l’aéroport dans des mégalopoles embouteillées. Ou d’aller chercher des VIP à l’hôtel. À la fois bureaux mobiles ou zone de repos, ces salons roulants brillent par leur atmosphère lounge, le confort de leurs sièges et l’expérience numérique avec force écrans et détails luxueux. Parmi les références, on trouve le Zeekr 009, le Hongqi HQ9 ou le Xpeng X9.
Chez nous, une première tentative a eu lieu avec le Lexus LM, lancé en 2023. Cet engin s’est écoulé à 650 exemplaires sur notre continent l’an dernier. Ce n’est pas un raz de marée, mais une niche. Et un bon moyen de se faire connaître auprès de clients au fort pouvoir d’achat…
Ouvrons à présent la porte coulissante. Le Vision V se passe de montant B (peu de chance que cela arrive en série…), laissant un espace libre immense. La distinction entre les passagers avant et arrières s’effectue grâce à une cloison coulissante. Elle peut être transparente ou opaque, au gré des envies des passagers.
Boiseries sombres, cuirs blancs et aluminium se combinent. Au plafond, on remarque la présence d’un « lustre ». Sur la contreporte, derrière une vitre, figurent les pièces ciselées d’un échiquier. La tour, la reine et le fou se feront des misères sur la tablette centrale amovible habillée d’une grille.
Les deux fauteuils confortables sont habillés de cuir Nappa traités façon « omega » sur une architecture en alu. Ils sont bien évidemment configurables à l’infini.
« Nous voulions changer l’aspect que nous connaissions jusqu’ici des vans, explique Till Varailhon, responsable des intérieurs au centre de design de Mercedes à Nice, auteur de ce Vision V. Nous voulions gagner de l’espace, atteindre un niveau de luxe jamais connu auparavant. Nous avons travaillé sur une bipolarité. Nous voulions garder notre ADN Mercedes avec des matériaux luxueux et en travaillant les formes d’une façon simple, tout en introduisant des nouvelles technologies ».
L’un des éléments numériques est l’écran souple de 65 pouces. Par défaut, il est placé sous le plancher, même s’il peut transmettre des jeux de lumières à travers des hublots. Il coulisse ensuite, en position basse, par exemple pour donner un effet « cheminée ».
On peut encore le relever pour afficher l’écran sur une hauteur maximale en qualité 4K. Les fenêtres obscurcies reflètent les couleurs, faisant complètement oublier le monde extérieur et ses contingences. La sono est assurée par 42 haut-parleurs répondant aux standards Dolby Atmos. Une manette permet de jouer aux jeux vidéos. On pourra aussi organiser une réunion en vision si l’on se sent d’humeur plus pro.
Pas de jaloux à l’avant. Le Superscreen court sur toute la longueur entre les deux portes et les matériaux sont tout également soignés.
Cette plongée dans l’univers du luxe aussi pour objectif d’en révéler davantage sur ses prochains véhicules commerciaux. Mercedes lancera l’an prochain sur le marché ses vans et utilitaires basés sur la plateforme VAN.EA. Le constructeur allemand a déjà révélé quelques éléments clés de cette architecture.
Premier point : les modèles. La plateforme portera les futurs Sprinter, Vito et Classe V. Il s’agit donc des utilitaires et vans électriques les plus maousses de la gamme allemande. Une déclinaison nommée VAN.CA portera les versions thermiques.
Deuxième point : le « 800 volts ». Pour les véhicules électriques, la plateforme est prévue pour fonctionner avec une tension nominale élevée. Ceci permet d’alléger le câblage, mais aussi d’accélérer les temps de recharge. On devrait passer sous les 30 minutes pour un 10-80 %. Les véhicules devraient aussi être disponibles avec un chargeur AC 22 kW. Un bon point pour les flottes, qui rechargent principalement à petite allure de nuit.
Troisième point : la flexibilité. VAN.EA est conçu autour de trois éléments. La structure avant sera commune à tous les véhicules. Elle portera la machine électrique. La partie centrale proposera plusieurs longueurs (et donc plusieurs empattements), en fonction des besoins des clients. Différentes capacités de batteries seront proposées dans un casing standardisé. Le modèle arrière pourra être équipé d’un moteur électrique supplémentaire pour proposer des déclinaisons 4-roues motrices.
Quatrième point : la différenciation. La plateforme sera proposée en deux déclinaisons. La première, VAN.EA-P sera dévolue au transport de personne. Elle portera notamment le système d’exploitation MB.OS lancé avec la nouvelle berline CLA. La seconde, VAN.EA-C sera vouée aux véhicules commerciaux. Elle autorisera les modifications par des tiers (ambulances, frigorifiques, camping-cars…).
Cinquième point : l’autonomie. Sur la version « van » (VAN.EA-P), Mercedes annonce des valeurs maximales « au-delà de 500 km ».
De manière plus prosaïque, le prochain Classe V devrait offrir d’autres configurations. Notamment des versions destinées à accueillir davantage de passagers. Nous en saurons plus l’an prochain.
À lire aussiLe groupe de transport routier Jacky Perrenot reçoit son premier camion électrique (et ce n’est pas un Tesla)… que le Mercedes Vito devait son appellation à la ville espagnole de Vitoria-Gasteiz, au Pays Basque espagnol. C’est là que cet utilitaire (et sa version « passager », le Classe V) sont assemblés depuis les années 1990.
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