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Il y a quelques années, General Motors a fait de grandes promesses sur les véhicules électriques. Aujourd’hui, Paul Jacobson, directeur financier du groupe, reconnaît ouvertement les difficultés rencontrées par l’entreprise pour augmenter les capacités de production.
Fin 2020, General Motors promettait 30 véhicules électriques pour 2025. Le constructeur américain s’est même imaginé être capable de vendre plus de modèles que Tesla. GM a notamment misé sur les grandes capacités de ses batteries Ultium dont l’autonomie maximale a été relevée à 724 km. Depuis ces grandes annonces, le groupe américain est confronté à des problèmes d’assemblage sur les modules des batteries et la production et les ventes des véhicules électriques ne sont pas à la hauteur des attentes.
Paul Jacobson, directeur financier de General Motors, a joué la carte de la transparence à l’occasion d’une conférence avec les investisseurs du groupe. Selon Reuters, l’homme a « ouvertement reconnu les difficultés rencontrées par l’entreprise » et a souligné que « la gamme de véhicules électriques de l’entreprise a été affectée par des difficultés au niveau de l’assemblage des de batteries ». Mary Barra, grande patronne du groupe américain, avait déjà fait des allusions dans ce sens il y a quelques semaines.
La situation a même poussé General Motors à fermer temporairement son usine d’assemblage de batteries dans l’Ontario, au Canada. Durant deux semaines en juillet, l’activité de l’usine a été stoppée « en raison de pénuries » sur certains matériaux. Selon le géant de l’automobile américain la lenteur de la fabrication des batteries Ultium a un impact sur la disponibilité des modèles électriques actuels et suscite aussi des inquiétudes au sujet du déploiement de l’ensemble de la gamme de véhicules électriques prévue par GM.
Certains modèles électriques annoncés récemment comme le Chevrolet Blazer, l’Equinox ou le Cadillac Escalade IQ pourraient ne pas voir le jour avant un petit moment. General Motors avait pourtant de l’ambition. Le groupe a même récemment breveté un système de récupération d’énergie grâce à la chaleur de la batterie. Une technologie baptisée « Ultium Energy Recovery » qui pourrait être capable de récupérer de l’énergie à l’extérieur et à l’intérieur de la voiture.
Sans surprise, les difficultés rencontrées dans la production des batteries Ultium ont freiné les ventes des véhicules électriques du groupe. Les deux modèles phares n’atteignent pas les résultats escomptés. Au cours du premier semestre 2023, seulement 2 316 unités du Cadillac Lyriq se sont écoulées. C’est très faible et largement en-dessous des attentes du groupe. Les ventes du modèle régressent même par rapport à 2022. L’année dernière, 8 195 unités du Lyriq ont été vendues.
À lire aussiCadillac Lyriq : une autonomie de 502 km validée par l’EPAMême chose avec le GMC Hummer 100 % électrique pour lequel seulement 65 exemplaires ont été vendus. Il faut bien reconnaître que le Hummer électrique n’est pas donné. Le prix d’entrée dépasse les 80 000 euros. L’année dernière, GMC disait avoir reçu 77 500 réservations pour son gros modèle. Sans parler du coût de la recharge qui coûte un bras. Avec ses 212 kWh de capacité exploitable, le GMC Hummer électrique embarque une batterie monstrueuse. S’il était disponible en France, il faudrait compter 120 euros pour une recharge complète sur le réseau Ionity.
Actionnaire majoritaire de Cruise, une société spécialisée dans les technologies de conduite autonome, General Motors assure que l’entreprise entre dans une nouvelle phase d’expansion. Paul Jacobson explique que Cruise « a surmonté de nombreux défis technologiques » et vise à atteindre un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars d’ici 2025. C’est la petite note positive qui doit rassurer les investisseurs. Il en faut bien une, surtout qu’il y a à peine un an, GM perdait 5 millions de dollars par jour à cause de Cruise.
À lire aussiUne voiture électrique autonome bloque un camion de pompier en pleine intervention à San FranciscoAvec 400 véhicules déployés à San Francisco, Cruise prend enfin son envol et génère des revenus. Pour certains analystes, il s’agit même de « l’un des programmes les plus ambitieux au monde en matière de taxis autonomes ». Selon le groupe américain, la société spécialisée dans les véhicules autonomes pourrait même générer jusqu’à 50 milliards de dollars de revenus annuels d’ici à 2030. Mary Barra, PDG de General Motors, assure que la marque sera bientôt rentable. D’ici là, il faut retenir les investisseurs.
Valentin Cimino
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