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Au sein du groupe Stellantis, toutes les marques ne sont résolument pas décidées à présenter leur nouveauté au même moment. Alors que nous avons déjà pu prendre le volant du nouveau Peugeot e-3008, Opel ne lève officiellement le rideau sur nouveau Grandland qu’en cette fin du mois d’avril. Cousin technique direct du SUV de la marque au Lion, le Grandland repose lui aussi sur la plateforme STLA Medium, pouvant accueillir une batterie d’une capacité maximale de 98 kWh pour une autonomie maximale de 700 km. Nous avons eu l’occasion de le découvrir lors d’une présentation statique organisée en Allemagne et vous proposons de découvrir celui qui prétend à un niveau de standing supérieur.
« Encore un gros SUV électrique » penseront sans doute une partie de nos lecteurs. Nous sommes en effet bien conscient que certains considèrent comme une hérésie le fait de proposer un tel gabarit de véhicule dans une déclinaison 100% électrique. Trop gros, trop lourd et pas assez aérodynamique pour ne pas être énergivores… toutes ces choses se vérifient généralement sur la route, mais c’est un fait, ces modèles existent et répondent à un usage et souvent même.. Ils ont la côte ! D’ailleurs, pour la firme de Rüsselsheim, « Le nouveau Grandland représente une étape importante pour Opel. Avec lui, toutes les Opel de la gamme sont désormais disponibles en version 100% électrique. C’est un grand pas de plus dans notre offensive électrique. » a déclaré Florian Huetti, CEO d’Opel.
Comme le veut la tendance chez la plupart des constructeurs, Opel réalise un véhicule de série qu’il décrit comme étant grandement inspiré d’un concept-car maison. Ainsi le Grandland doit ses origines au concept Opel Experimental – présenté en photo ci-dessous aux côtés du nouveau SUV – duquel il reprend des éléments stylistiques et techniques.
On peut ainsi lui reconnaître des similitudes pour la calandre, notamment dans la conception du pare-chocs, du large bandeau noir ou encore les lignes d’épaule, mais l’allure du concept-car fait plutôt penser à un coupé sportif, finalement pas si proche du SUV.
Pourtant, grâce au concept Experimental – et au changement de législation à cet égard – le Grandland est désormais le premier modèle de la marque à profiter du logo rétro éclairé, baptisé « Electrified Blitz ».
Les amateurs de la marque reconnaîtront également les lignes horizontales et verticales qui traversent la calandre qu’on désigne sous le nom d’Opel Compass. Une ligne horizontale, matérialisée par le bandeau lumineux qui se termine de part et d’autre de la calandre par les optiques LEDs. Verticalement, par une ligne de capot saillante qu’on retrouvera dans sa continuité à l’arrière du SUV, matérialisée par le troisième feu de stop.
Mais ce large visage du Grandland est surtout habillé de la nouvelle interprétation de l’Opel Vizor, rebaptisée ici « Vizor 3D » en raison de l’effet de profondeur provoqué par la conception même de la calandre et renforcé par l’effet de perspective apportée par les stries lumineuses du bandeau LED.
Pour en revenir aux blocs optiques, sachez qu’eux aussi inaugurent une nouveauté chez Opel à savoir le système Intelli-Lux Pixel Matrix HD. Des phares matriciels composés de 51 200 segments, soit 25 600 segments par phare qui permettront à Opel d’envisager une multitude de scénarios et fonctionnalités d’éclairage. Un argument massue pour le confort de conduite et la sécurité, mais aussi pour des fonctions plus anecdotiques comme la projection d’une cinématique d’accueil lors de l’ouverture du véhicule.
Naturellement, toutes les aides à la conduite s’ajouteront à cela et d’ailleurs, les phares permettront de mettre en lumière les piétons ou cyclistes identifiés sur le bas-côté d’une route mal éclairée, par exemple.
Terminons la présentation de la proue par ce petit détail de la partie basse de la calandre où on trouve des sigles + et – évoquant les ions positifs et négatifs de cette génération électrifiée. Car oui, si Opel met ici l’accent sur la version 100% électrique, ce nouveau Grandland sera également proposé en version hybride 48 volts, ainsi qu’en version hybride rechargeable, comme c’était déjà le cas de la précédente génération. On ignore tout en revanche de ces derniers modèles et la seule précision que nous apporte Opel concerne la version PHEV, dont on sait que celle-ci sera équipée de sorte à offrir jusqu’à 85 km d’autonomie en électrique.
Cette version 2024 du Grandland profite de cette migration vers l’électrique pour gagner au passage quelques centimètres de plus, ce qui, une nouvelle fois, pourrait ne pas plaire à tous. Quoi qu’il en soit, Opel précise que son SUV du segment C gagne tout de même 173 mm en longueur, 19 mm en hauteur et 64 mm en largeur, ce qui porte ses dimensions à 4,65 m de long, 1,90 m de large (sans doute hors rétroviseurs) et 1,66 m de haut. Des dimensions d’ailleurs très légèrement différentes de celles que nous avions lors du tournage de vidéo, mais cela se joue à peu de chose. En revanche, le Grandland est ainsi plus long de 11 cm que le Peugeot e-3008, alors qu’il repose tous les deux sur la même plateforme SLTA Medium, nous allons y revenir.
L’empattement est étiré également avec 2,784 mètres. En revanche, Opel ne communique pas la hauteur de garde au sol ni le poids total du Grandland qui devrait néanmoins dépasser les deux tonnes.
À lire aussiEssai – Opel Astra électrique : l’Astra qui voulait toiser TeslaNotez qu’à l’arrière aussi le style s’est grandement modernisé, avec la présence du nom Opel illuminé en toutes lettres. La dénomination du modèle Grandland est toutefois directement emboutie dans la carrosserie pour limiter le recours aux éléments de plastique.
D’ailleurs, les équipes d’Opel nous l’indiquaient sur place, le SUV fait appel à près de 500 kg de matériaux recyclés.
Le large hayon motorisé s’ouvre sur un volume de coffre de 550 litres qui peut être porté à 1641 litres en rabattant les dossiers des places arrière. Une configuration 40/20/40 qui offrira une jolie modularité puisqu’il devient possible de charger de longs volumes tout en conservant deux places à l’arrière.
Naturellement, la hauteur de chargement est assez importante (l’info n’est cependant pas communiquée), mais c’est une caractéristique qu’on retrouve régulièrement sur les SUV. Notre modèle nous permet de constater que le plancher réglable selon deux hauteurs offre en partie basse un compartiment qui peut s’avérer assez vaste pour accueillir une quelques effets personnels plus fragiles. Au quotidien, c’est sans doute là qu’on jettera ses câbles de recharge, lassé de les enrouler péniblement. Quoi qu’il en soit, à ce stade de notre découverte, on apprécie même les petits détails qui devraient nous faciliter la vie, à l’image de la plage arrière. Bien que celle-ci soit rigide, elle est surtout conçue en deux parties, dont une qui se relève beaucoup lors de l’ouverture du hayon. Vous pouvez le constater que la photo ci-dessous, elle est relevée à environ 45 degrés qui évitent alors de la heurter avec la tête lorsqu’il sera question de récupérer ses affaires dans le fond du coffre.
En revanche, une fois les dossiers de sièges arrière rabattus, on ne peut pas franchement dire que le plancher de ce Grandland électrique soit plat.
Et, justement, venons-en à l’expérience de vie à bord. À l’arrière, l’allongement de la caisse et le plus long empattement permettent à Opel d’ajouter quelque 20 mm d’espace aux jambes supplémentaires. Certes, ce n’est pas énorme, mais c’est toujours ça de pris au profit du confort. Un confort que nous avons d’ailleurs trouvé tout à fait satisfaisant sur notre version de présentation.
Les assises comme les dossiers sont confortables et l’espace aux jambes, à la tête et aux coudes est satisfaisant. Alors même que nous avons reculé les sièges du conducteur et son passager avant, l’espace au niveau des genoux reste généreux à l’arrière. On se dit qu’une banquette coulissante à l’arrière aurait eu du sens pour gagner un peu en volume de chargement lorsqu’on voyage avec des enfants. Malheureusement, ce n’est pas possible. Dommage ! À noter également que le Grandland est pour l’instant proposé en version 5 places, mais il semble qu’Opel ne ferme pas la porte à une version 7 places, sans nous donner plus de détails ni même valider quoi que ce soit lorsqu’on aborde le sujet.
À l’avant, le constructeur évoque une expérience détox avec son tableau de bord « Pure Experience ». Dans les faits, on ne peut pas dire pour autant que la planche soit particulièrement épurée. La partie centrale est habillée d’un large écran panoramique de 16 pouces surplombant une multitude de commandes mécaniques et tactiles servant à piloter les fonctions de dégivrage et de climatisation.
Plus bas, la console centrale est assez imposante, ce qui ne sera peut-être pas du goût de tous ceux qui aiment se sentir à l’aise, avec une vue très dégagée. Ce n’est pas notre cas et nous préférons profiter des « vastes espaces » de rangement. On en trouve sous l’accoudoir central et sous la console centrale elle-même, dans un compartiment bas toutefois assez peu accessible, en tout cas pour le conducteur qui devra focaliser son attention sur la conduite.
Naturellement, on trouve à l’avant des bacs de rangement dans les contre-portes et, à l’avant, le porte-gobelet offre la possibilité d’ajuster la taille des deux compartiments en coulissant d’avant en arrière les butées plastiques. Opel précise que ce sont ainsi 35 litres mis à disposition du stockage de petits effets personnels, répartis un peu partout dans l’habitacle. La performance n’est pas hors norme pour autant compte tenu de la taille de l’engin.
Autre nouveauté de Grandland, il inaugure une nouvelle station de recharge sans fil qui prend désormais le nom de Pixel Box. Comprenez que le compartiment de charge est à présent habillé d’un verre translucide (teinté en noir) qui masquera la présence du smartphone, mais qui laisse toutefois passer la luminosité de l’écran du mobile lorsque celui-ci se réveille. Un gadget, mais qui évitera sans doute à certains d’empoigner frénétiquement leur appareil à chaque arrêt au feu.
Naturellement, tout le système multimédia est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay en sans-fil. Opel précise également que son système de navigation maison est toujours couplé à l’information trafic délivrée par TomTom et qu’un travail particulier aurait été effectué pour proposer à présent un planificateur d’itinéraire étudiant les arrêts recharge.
À l’occasion de cette présentation, nous n’avons pas pu découvrir plus en détail les évolutions du système d’info-divertissement qui, bien que l’écran central soit légèrement orienté vers le conducteur, profiterait d’une interface permettant au passager de piloter plus aisément les fonctions multimédias, sans déranger le conducteur pendant la conduite.
Côté conducteur, on retrouve un volant assez élégant, affichant le “nouveau Blitz” au centre et des commandes sensitives de chaque côté. Rien de bien nouveau, les fonctions multimédias sur la droite se pilotent sur la droite et les aides à la conduite sur la partie gauche du volant.
Saluons la bonne lisibilité de l’écran d’instrumentation de 10 pouces de diagonale au format panoramique. Celui-ci est par ailleurs complété d’un affichage tête haute sur le pare-brise dont nous n’avons malheureusement pas pu apprécier la richesse des informations sur cette présentation statique.
Il nous tarde en revanche d’en savoir plus, tout comme de mettre à l’épreuve les technologies d’aide la conduite du système Intelli-Drive 2.0 qui regroupe naturellement le régulateur de vitesse adaptatif, le maintien dans la voie, mais aussi une fonction qui associe également le changement de voie à une sorte de fonction prédictive qui, en fonction de votre vitesse et de la circulation, se propose de prendre en charge les manœuvres de dépassement lorsque les capteurs du véhicule ont détecté que la manœuvre peut être faite en toute sécurité.
Enfin, rien à signaler quant au confort des sièges AGR dont l’accueil et le maintien laissent imaginer que les longs trajets ne sont pas franchement un problème. Comme nous l’évoquions plus avant, le Grandland fait appel à près de 500 kg de matériaux recyclés et les textiles qui habillent les sièges en font partie. Dans cette configuration, les assises ne sont pas motorisées, mais on dispose même d’une extension pour rallonger l’assise.
Sur la route, vous pourrez aussi compter sur une technologie d’amortissement sélectif de fréquence (FSD) qui consiste à exploiter un second circuit hydraulique dans le tube d’amortisseur pour adapter la réaction de la suspension à la fréquence des chocs. Opel nous dit alors que son Grandland pour même se montrer dynamique sur la route.
À lire aussiOpel lancera une voiture électrique moins chère en 2026C’est pour l’heure sur la partie motorisation qu’Opel est moins bavard. Cela même alors que nous avons déjà pris le volant du e-3008 qui, nous le savons, partage sa plateforme “STLA Medium BEV” s’avère assez frustrant pour nous.
Ainsi, de manière officielle, nous savons que, du côté de chez Opel, on revendique une autonomie d’environ 700 kilomètres, assurés par une batterie plate dont la capacité maximale peut atteindre 98 kWh. Il est également indiqué que la recharge à 80% s’opère en 26 minutes via son interface combo CCS.
Le hic, c’est qu’on sait qu’il est question ici d’un réseau de charge rapide 400 Volts, mais qu’Opel ne communique aucune puissance. Nous avons bien tenté d’en savoir plus, mais en vain. Nous apprendrons toutefois que cette durée de 26 minutes pour atteindre 80% qui est d’ailleurs souvent évoquée par les constructeurs est en réalité le temps qu’il faut pour faire le 20 à 80% et non pas le 10 à 80%. Une sorte de pirouette pas très honnête selon nous qui permet à Opel de prétendre au fameux « moins de 30 minutes pour atteindre les 80% » sans préciser pour autant le point de démarrage. Quoi qu’il en soit, sur place, nous avions également accès à cette plateforme SLTA Medium, l’occasion de constater que la batterie est composée de 12 modules composés de 15 cellules. Chacune de ces cellules a vocation à être remplaçable en cas de problème.
Pour le reste, nous pouvons compter sur le partage des plateformes pour supposer que le Grandland reprendra les caractéristiques du e-3008. On peut alors imaginer qu’il sera proposé en version 2 et 4 roues motrices — c’est d’ailleurs cette configuration à deux moteurs qui était exposée du côté de la plateforme STLA M — offrant respectivement 210 et 320 chevaux. La première en version traction verrait son moteur de 157 kW couplé à une batterie NMC de 73 kWh fournie par BYD avec laquelle le e-3008 promet 525 km d’autonomie.
La seconde version serait équipée de ce même moteur de 157 kW (210 ch) sur l’essieu avant, auquel s’ajoute un petit groupe de 83 kW (113 ch) sur l’essieu arrière pour une puissance cumulée de 320 ch, soit 235 kW. Cette configuration pourrait offrir là encore une autonomie proche des 500 km, synonyme que le second moteur ne serait exploité que lorsque cela est nécessaire.
Enfin, une troisième configuration pourrait faire appel à un moteur de 170 kW, soit 230 ch, positionné sur l’essieu avant et laissant assez de place pour accueillir une plus grande batterie pour laquelle la capacité serait de 98 kWh. C’est alors cette version qui pourrait atteindre les 700 km d’autonomie. Pour en savoir plus, il faudra patienter jusqu’à l’été, période à laquelle Opel devrait dévoiler les tarifs et ouvrir les commandes. Les premières livraisons devraient se situer aux alentours de l’automne, une fois les exemplaires produits dans l’usine d’Eisenach, en Allemagne.
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