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La nouvelle Tesla Model 3 Performance, une vraie déception ?
Après des mois d’attente et de suspense saupoudrés d’informations « fiables » qui se sont finalement révélées complètement bidon, Tesla vient enfin de dévoiler officiellement la nouvelle version de la Model 3 Performance, et il faut avouer que celle-ci a un peu surpris les observateurs.
En effet, première surprise, contrairement à tout ce qui avait été prédit comme pratiquement acquis, celle-ci ne s’appelle finalement pas Ludicrous ni Plaid, mais tout simplement « Performance ». Soit nous nous sommes un peu enflammés, soit Tesla nous offre ce pied de nez en remerciement de note impatience.
D’autre part, loin des plus de 600 chevaux annoncés par de nombreuses fuites qui paraissaient pourtant crédibles, notamment celles faisant mention d’une fiche technique plutôt détaillée, celle-ci se contente d’un « modeste » 460 chevaux. Oui, je sais, c’est déjà beaucoup, et sûrement beaucoup trop pour a plupart des électromobilistes. Mais en fait, plus que la puissance – déjà très généreuse – c’est la régression de celle-ci qui surprend, puisque la version actuelle de la Tesla Model 3 Performance développe entre 520 et 530 chevaux, soit quasiment 70 chevaux de plus.
Certes, il s’agit d’une puissance qui n’a jamais été officialisée par Tesla, mais qui ressort de nombreux tests au banc de puissance effectués par différents spécialistes. Cela étant, si l’on se réfère stricto sensu à la puissance « officielle » de la version actuelle de la Tesla Model 3 Performance telle qu’elle a été produite pour l’Europe de janvier 2019 à septembre 2023, on est précisément sur 496 chevaux. Comment arrive-t-on à ce chiffre ? C’est très simple, lorsque la bête est sortie, Tesla communiquait encore officiellement sur sa puissance de 450 chevaux, qui était indiquée sur le site web du constructeur (comme pour la nouvelle version, d’ailleurs). Sont arrivées ensuite successivement courant 2019 deux mises à jour apportant respectivement 5% de puissance supplémentaire. 450 + 5% + 5% = 496. CQFD.
Notons quand même qu’il y aura deux versions, une pour les USA et une pour l’Europe, avec des batteries différentes, ce qui explique un fossé entre les performances. En effet, la version américaine est dotée de 510 chevaux.
S’il n’y avait que la puissance… Malheureusement, et c’est peut-être encore plus décevant, l’autonomie WLTP est elle aussi en baisse, passant de 547 à 528 km. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour certains cela veut dire beaucoup car on parle quand même d’une vingtaine de kilomètres de rayon d’action en moins pour la V2 d’une auto existant maintenant depuis 6 ans. C’est le genre de régression à laquelle on n’est pas habitué dans le monde de l’automobile, et de la technologie en général.
En revanche, les performances semblent quant à elles en très légère progression puisqu’il faut désormais 3,1 secondes pour passer de 0 à 100, contre 3,3 secondes pour la version actuelle. Autant dire rien. Ou rien de perceptible à la conduite si l’on n’a pas un œil rivé sur le chrono. Mais au moins, Tesla prouve que la puissance ne fait pas tout puisque le constructeur parvient à garder des performances identiques avec près de 15% de chevaux en moins.
Alors bien sûr, tout n’est pas que déception, puisque au registre des nouveautés, la Model 3 Performance 2024 se distingue par de nouvelles jantes de 20 pouces plus larges à l’arrière, une suspension active, des sièges différents plus enveloppants et une planche de bord en fibre de carbone. Les boucliers avant et arrière sont aussi différents de ceux des autres versions de la gamme. C’est à peu près tout, et encore une fois l’on pourra faire le reproche à Tesla de présenter un fleuron de gamme qui ne se distingue quasiment pas du modèle de base pour les non-initiés, alors que les mêmes feront très bien la différence entre une BMW Série 3 d’entrée de gamme et la version ultra-sportive M3. Même les nouvelles roues la font encore plus ressembler aux versions standard avec leur style Aero. En cela, Tesla ne semble pas avoir complètement intégré les codes de l’exclusivité et du « premium » automobile. C’est très probablement un choix délibéré. Soit, mais il est risqué.
Ce qui amène à s’interroger sur la démarche de Tesla, et surtout sur les raisons d’une attente aussi longue pour une voiture qui a finalement peu évolué, voire même régressé sous certains aspects.
Mais aussi – il faut le reconnaître – sur la capacité de la marque à tenir un projet totalement secret et lancer les limiers du web sur de mauvaises pistes. En cela, la marque américaine est devenue championne du monde, passant devant Apple, pourtant réputée dans ce domaine, et qui éprouve aujourd’hui toutes les peines du monde à retenir les fuites sur ses futurs appareils.
Une bonne nouvelle quand même, celle du prix de l’engin, qui ne bouge pas, à 55 990 euros. Rappelons pour la petite histoire que la Model 3 Performance de 2019 avec toutes ses options coûtait 80 000 euros, desquels on pouvait encore déduire les 6 000 euros du bonus écologique de l’époque, attribué sans limite de prix.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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