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Electriques et 100 % autonomes ! Depuis début mars, six navettes Navya ont investi la centrale de Civaux (Vienne). Avec Christophe Sébastien, Délégué Développement Durable, Ancrage Territorial et Mobilité Électrique au sein d’EDF, Automobile-Propre revient sur ce projet unique au monde.
« Téléphérique horizontal, escalator piéton comme celui utilisé à la Gare Montparnasse etc… le site de Civaux a longuement cherché des alternatives avant de s’orienter vers les navettes automnes » nous explique Christophe Sébastien qui fini par découvrir en 2013 la société Induct et son démonstrateur technologique de navette autonome. A l’époque, le système n’avait pas vocation à être commercialisé et ce n’est qu’en 2015, après qu’Induct fut racheté par Navya, qu’une première expérimentation grandeur nature a lieu sur le site de Civaux.
Une expérimentation de 15 jours qui a permis d’expérimenter le concept qui fut largement plébiscité par la direction et les salariés. « Nous avons mené une enquête interne qui a révélé un taux de satisfaction de 4.7/5 lors de ce premier essai ». Un succès qui a validé la création d’un cahier des charges et le lancement d’une consultation européenne pour équiper le site. « Au final, seul Navya a répondu dans une offre associée à Transdev à travers un contrat de 5 ans » détaille Christophe.
Arrivée sur le site de Civaux en mars 2016 et capables d’accueillir jusqu’à 15 passagers chacunes, les six navettes électriques autonomes Navya sont venues remplacer un vieux bus diesel et ont permis d’améliorer grandement le service apporté aux salariés de la centrale avec un dispositif fonctionnel sur de larges plages horaires et un temps de rotation beaucoup plus rapide.
Les navettes circulent sur un trajet d’environ 3 km, pour un kilométrage de 100 km à 300 km par jour selon les périodes, mais peuvent également se déplacer sur d’autres points du site, les 14 kilomètres de routes ayant été intégrés au système.
Pour se repérer sur le circuit, les navettes utilisent un guidage GPS associé à de multiples capteurs (lidar, odométrie, GPS) et caméras pour assurer leur trajectoire et repérer les éventuels obstacles sur le parcours et enclencher des manœuvres d’évitement.
Le service agit différemment selon les heures de la journée. Durant les heures « pleines » (matin, midi et soir), les navettes fonctionnent en mode taxi, les utilisateurs annonçant leur arrêt lors de leur montée à bord via écran tactile. « Cela permet d’éviter les arrêts inutiles et d’optimiser la disponibilité du service » nous explique Christophe Sébastien.
En heures creuses, seules 4 navettes restent activées et le service passe en mode « métro », faisant halte à tous les arrêts. Les deux navettes restantes vont quant à elle se recharger automatiquement via un dispositif de charge par induction. Un système de vase communicant qui garanti des navettes toujours chargées et opérationnelles tout au long de la journée.
L’ensemble du système est géré sur site par un superviseur, qui n’est autre que l’ancien chauffeur du bus diesel, qui assure à la fois l’information auprès des salariés et la gestion du service au quotidien, notamment pour envoyer les navettes sur des zones non desservies sur le parcours. Une sorte de taxi à la demande que peuvent utiliser les employés du site pour éviter d’avoir marcher. A cette supervision opérationnelle s’ajoute une supervision beaucoup plus technique, gérée directement par Navya depuis son centre de Lyon. Celle-ci permet de réaliser les mises à jour, de palier aux soucis techniques et de modifier le parcours en cas de problème.
« La fiabilité est bonne, maintenant reste à voir la durée de vie du matériel dans le temps » explique Christophe Sébastien. « Aujourd’hui, la navette circule à 18 km/h. A terme, notre objectif est de la passer à 30 km/h ».
Côté autonomie, le site internet du fabricant annonce entre 5 et 13 heures de fonctionnement, la conception modulaire de la batterie permettant d’ajouter ou d’enlever des packs en fonction des besoins des clients.
« D’un point de vue économique, l’investissement est plus élevé que sur l’ancien bus mais le service beaucoup plus large » souligne Christophe Sébastien. Surtout, la présence des navettes tout au long de la journée évitent aux salariés d’avoir à parcourir le site à pied, parfois sous la neige, la pluie ou en plein soleil.
Quant à l’assurance, pas d’obstacle à signaler ! « Le site étant équipé en caméra de surveillance, cela a largement contribué à détendre le prestataire ».
De l’aéroport de Singapour à Disneyland, le site EDF de Civaux est aujourd’hui devenu une vitrine technologique mondiale où les grands groupes intéressés par la technologie viennent découvrir le service en usage réel.
Plutôt que des navettes, certains envisagent même d’automatiser certains engins utilisés dans les aéroports. Une façon de s’affranchir des nombreux incidents liés aux erreurs humaines.
A l’échelle d’EDF, des projets sont également à l’étude dans d’autres centrales opérées par EDF en se basant sur le cahier des charges défini par Civaux. Quant au déploiement des Navya sur la voie publique, il faudra sans doute attendre encore un peu, la règlementation française n’étant pas encore prête à les accueillir.
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