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Mercedes-Benz E 300 de : l'hybride rechargeable diesel à l'essai

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Typé sport d’apparence, le break Mercedes Classe E possède une seconde âme « verte », celle de rouler en électrique à vitesse douce. Ce modèle E 300de mariant diesel et électricité n’a rien d’une sportive malgré ses 300 ch, mais fait tout pour montrer son dynamisme et ses avantages côté techno.

Mais qui achète une Mercedes-Benz Classe E aujourd’hui ? La réponse est simple : peu de particuliers, car la routière de Stuttgart est prisée des flottes et surtout des taxis ou VTC. Mais une fois électrisée et convertie en carrosserie break Estate, la petite limousine se transforme en douce familiale.

Pendant plusieurs jours, nous avons pris en mains ce modèle atypique, loin de la philosophie du Volvo V90 T8 essayé récemment. D’abord parce qu’il est l’un des rares modèles hybrides rechargeables diesel du marché mais aussi car sa conduite se révèle très différente.

Un habitacle techno parade

Ce n’est pas la première ni la dernière Mercedes-Benz à éprouver les deux écrans en enfilades sur la planche de bord. Or, sur cette Classe E ils font toujours leur petit effet, tout comme les aérateurs ronds chromés, et la planche de bord en un bloc.

Spacieuse, la E 300 de ne manque pas de place aux coudes ni aux jambes. Le coffre n’est pas des plus vastes, mais on lui pardonnerait s’il n’avait pas d’imposantes batteries. Le pack n’a pas trouvé sa place dans le plancher ou sous les sièges, et vient former une bosse disgracieuse. Nous en avons fait l’expérience et le transport d’objets volumineux se révélant presque compromis. Dommage, car les sièges basculant en un bouton forment un plancher plat à l’origine.

Quant au design, il hérite du pack extérieur AMG Line dynamisant les boucliers et se remarque par les jantes spéciales de 18 pouces, certains éléments noirs étant ici optionnels. Cependant, le style Mercedes qui faisait mouche il y a quelques années ne fait plus son effet. On en vient même à se lasser de ces optiques désormais désuètes. On fait confiance à l’équipe du chef Gordon Wagener qui doit plancher sur un renouveau.

Dynamique, mais pas éco

Sous le capot, le 4 cylindres de cette hybride rechargeable n’est pas essence mais diesel. Le 2 litres est celui de la E 220 d, soit de 194 chevaux et 400 Nm. Il est associé à 122 ch électriques (90 kW), soit 316 chevaux combinés.

La conduite électrique est loin d’être douce. Il faut se rappeler que Mercedes, c’est aussi la F1 et des flèches d’argent championnes du monde. Ainsi, peu importe le mode sélectionné, difficile de donner dans l’éco-conduite, car la Classe E part au quart de tour. L’autonomie électrique est en conséquence loin des 54 km annoncés. Dans la réalité nous sommes davantage à 30 km. Idem avec la consommation dépassant les 30 kWh/100 km contre 19,5 en théorie. Toutefois, les 122 ch sont très joueurs, bien qu’ils s’épuisent au-delà des 80 km/h, les 2.140 kg se faisant bien sentir.

En mode combiné diesel/électrique, on s’approche des performances de la version E 350 d avec un 0-100 km/h réalisé en 6 secondes. La réponse à l’accélération est très nette dans les premières secondes grâce à l’électrique, mais le moteur ne fait pas sport à l’oreille ni dans les sensations. Aussi, il ne faut pas en abuser sur les surfaces glissantes, la transmission restant aux roues arrière. Étrange dans un monde automobile allemand très porté sur les quatre roues motrices.

En tous cas, la direction très vive et précise surprend même vu le poids de l’engin. Là aussi, on sent l’ambiance sport dans les réglages, sans pour autant sentir de compromis sur le confort. Les suspensions un tantinet raides encaissent également bien les routes mal revêtues et les dos-d’ânes.

Les sièges sont par ailleurs épatant de maintien et de réglages pour trouver la position parfaite. Moins parfait, c’est la commande de boîte automatique derrière le volant, à l’américaine, déstabilisante (la fabrication est pourtant allemande à Sindelfingen). Une solution pour épurer l’espace entre les sièges ? Enfin, l’affichage tête-haute est bien lisible et en couleurs, mais surchargé d’informations, surtout sachant les deux grands écrans déjà présents.

Rapide à la charge

Sur notre modèle, rien à redire pour la recharge de la batterie lithium-ion 13,5 kWh, s’effectuant via la trappe à l’arrière droit. Un détail, mais obligeant à se garer en marche arrière pour atteindre les bornes hors domicile. Il faut juste prendre le coup.

Deux câbles sont livrés dans le rangement sous le plancher du coffre, et sont torsadés pour éviter de traîner, bien que cela les rendent particulièrement lourds. Au choix donc, un câble DC classique de 3,7 kW, et un second de Type 2 compatible avec nombre de bornes publiques ou en parkings privés.

Sur ce dernier, la charge est de puissance 7,5 kW, permettant un plein d’électricité de 30% à 100% en 1h30 à 2 heures. En 3,7 kW, il faut compter 3 bonnes heures, et parfois lutter avec la prise coudée et le fil très rigide non pratique avec certaines bornes publiques.

Une conduite automatique complète mais balbutiante

Sur cette E 300 de, le système de conduite semi-automatique est très étoffé avec une lecture de panneaux très efficaces, la régulation de la vitesse dans les bouchons et le dépassement/changement de voie en un coup de clignotant.

Cependant, l’expérience est moins enivrante que prévue. D’abord, les rappels à tenir le volant sont trop envahissants avec des alertes sonores toutes les 10 à 15 secondes. Au moins, vous êtes prévenus, ce n’est pas un robocar ! D’ailleurs, nous avons noté quelques limites au système. Les manœuvres au sein d’une file nous ont paru très hésitantes, comme si la voiture testait les lignes en permanence. Aussi, certaines portions avec quelques hectomètres sans lignes perdent la Classe E, qui n’aime pas non plus les virages trop prononcés.

Le stationnement automatique est lui très perfectionné, trouvant facilement des places disponibles et assurant des manœuvres parfaites. Nous avons en plus une vue « oiseau » à 360° pour surveiller chaque angle lors des mouvements d’entrée et sortie de place, épaulés par des radars trop « peureux ».

Petit bonus : optionnel, le stationnement à distance fonctionne parfaitement, mais demande un long processus (application dédiée, inscription, suivi des étapes à la lettre, etc).

Écran total, avec des particularités

Les deux écrans apparus sur la Classe S en 2013 sont encore d’actualité en 2019. Non seulement la taille est très confortable pour afficher un maximum d’informations, mais la fréquence (120 Hz) est fluide, notamment lorsque l’on suit la position GPS.

Particularité, l’écran central n’est pas tactile. Il faut passer par la petite manette tombant sous la main droite, via le pavé tactile ou la molette circulaire, sinon par le volant voire la commande vocale très au point. Un net avantage sur la concurrence sur ce point, car les habillages d’écrans et compteurs sont travaillés quand certains se contentent d’un fond noir. Pour titiller, certaines données de l’instrumentation semblent noyées en taille 10 sur une feuille A4.

Côté connectivité, le Bluetooth fonctionne sans accroc, tout comme la connexion via USB, et deux téléphones peuvent se loger dans l’espace incluant la recharge par induction de smartphone.

Tarifs et finitions de la Mercedes-Benz E 300 de

Nous disposions ici d’une des deux finitions disponibles sur la Classe E hybride diesel rechargeable, l’AMG Line trônant au-dessus de l’Avantgarde Line :

Avantgarde Line dès 66.700 € : phares à LED, régulateur de vitesse adaptatif, détecteur angle-mort/fatigue, clé mains-libres, compteurs numériques, système multimédia avec GPS, Bluetooth/prises USB et écran, climatisation auto bizone, caméra de recul/radars, banquette rabattable, hayon électrique, sellerie simili-cuir, sièges avant chauffants, etc.

AMG Line dès 69.350 € : boucliers et calandre spécifiques, jantes 18 pouces 5 branches, sièges sport, volant à méplat, pédalier aluminium, habillages similicuir, etc.

Notre modèle disposait en plus du pack Premium Plus (sièges arrière chauffants, avant à mémoire, toit ouvrant panoramique, système audio Burmester, recharge smartphone par induction), du pack Sport Black (éléments extérieurs noir brillant comme les rétroviseurs et le toit), du cuir nappa noir, du pack d’assistance d’aide à la conduite (conduite semi-automatique) et de l’affichage tête-haute. Total : 84.000 €…

Bilan de l’essai

On a aimé
  • La conduite très directive
  • Le confort intérieur
  • La consommation en diesel
  • L’expérience multimédia/connectivité
  • Le câble Type 2 de série
On a moins aimé
    • Le manque d’efficience et d’autonomie électrique
    • Le design extérieur vieillissant
    • La conduite automatique perfectible
    • Le coffre grignoté par la batterie

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