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Les Tesla sont réputées pour leur design intérieur minimaliste à la limite du dépouillement. Mais il est faux de croire ou de faire croire qu’elles sont sous-équipées.
Avec le trou d’air assorti d’incertitudes sur sa stratégie que connait Tesla ces derniers jours, les Cassandre sortent du bois et reviennent au calme prédire la fin imminente du constructeur américain dans 3, 2, 1… (mettez l’unité de temps que vous voulez ici).
Sans nous prononcer – ni trop nous mouiller – sur l’avenir de la marque californienne, même si l’on imagine qu’elle ne devrait pas disparaitre de sitôt, s’il est une chose nous surprend à chaque débat sur le sujet, c’est bien cette affirmation selon laquelle il serait normal que les clients (potentiels ou acquis) se détournent de celle-ci parce que ses voitures seraient trop « basiques » et notoirement sous-équipées.
Nous ne sommes pas les avocats ni l’agence de communication de Tesla, et encore moins les publicitaires de la marque, mais il nous semble que ce type d’argument soit quelque peu exagéré, voire erroné. Il fait pourtant son chemin chez certains, qui, même de bonne foi, pensent sans vraiment l’avoir vérifié que les Tesla sont des espèces de charrettes pour Amish dans lesquelles on aurait mis des piles pour les faire avancer, au détriment de tout équipement de confort que l’on est en droit d’attendre de ce type d’engin.
Alors, je ne sais pas si ceux qui transportent ce genre de préjugé nous lisent, mais je pense qu’il est nécessaire de remettre la pendule au milieu du village, ou l’église à l’heure (à moins que ce soit l’inverse) : les Tesla, même dans les versions d’entrée de gamme les plus épurées sont mieux équipées qu’à peu près n’importe quelle autre auto de la même catégorie. Pire encore, elles embarquent des équipements que des caisses de luxe qui coûtent 3 ou 4 fois leur prix ne proposent même pas en option.
Justement, dans un monde automobile drogué aux options, le fait que Tesla n’en propose généralement que trois (jantes, FSD et choix de la peinture hors blanc ou noir) est assimilé à une sorte de frugalité ayant pour conséquence une mauvaise interprétation des prestations de la gamme. Alors certes, il manque toujours aux Tesla quelques équipements considérés comme basiques que l’on trouve en série chez les concurrents, les plus connus et réclamés étant la doublette Apple CarPlay / Android Auto et la vision « vue d’oiseau » panoramique à 360° pour les manœuvres. Manques auxquelles certains – dont je fais partie – ajouteraient volontiers un écran derrière le volant en face du conducteur.
Hormis ces trois évidences, le reste est plus subjectif. D’aucuns reprochent à la Model 3 de ne pas être équipée d’un hayon, d’autres regrettent que son toit panoramique en verre ne soit pas ouvrant.
En revanche, la force de l’habitude et une certaine intox entretenue par les détracteurs de la marque nous ont fait un peu vite oublier ce que l’on a en compensation, de série, et donc sans avoir à sacrifier un rein pour en bénéficier. Nous n’allons pas ici dresser un inventaire, mais la liste des prestations incluses y compris dans le premier model de Tesla sans aucune option est juste pléthorique.
Quelques exemples ? Je vous la fais courte et en vrac comme ça me vient : trouvez-moi une autre voiture à 38 990 euros dotée en série d’un volant réglable électriquement en hauteur et profondeur, d’une commande vocale intégrale intelligente couvrant plus de 50 fonctionnalités en langage naturel, de 5 sièges chauffants et ventilés avec réglage électrique à mémoire, d’un volant chauffant, d’un écran intégré pour les passagers arrière permettant de régler la clim individuellement ou de regarder Netflix avec le son dans son casque Bluetooth, de commandes de portes électriques, de 8 caméras filmant en permanence l’environnement de la voiture en mouvement ou à l’arrêt, accessibles à tout moment en direct depuis l’application mobile, d’un système de parking automatique au volant ou à l’extérieur de la voiture avec le téléphone en mode télécommande, d’un dispositif de conduite semi-autonome de niveau 2, d’un système de navigation avec trafic en temps réel et planificateur d’itinéraire tenant compte du taux d’occupation des bornes de recharge à l’arrivée, de deux chargeurs de téléphone à induction et 4 prises USB-C, d’une ouverture de boîte à gants électrique à commande vocale, de rétroviseurs électriques rabattables à assombrissement automatique désactivable, d’un système automatique de verrouillage et déverrouillage par éloignement via le smartphone, incluant la reconnaissance de la personne pour adapter ses réglages personnels (siège, multimédia, clim…), d’un écran central tactile de 15,4 pouces permettant d’activer une multitude de contenus multimédia à l’arrêt, d’un système audio de qualité exceptionnelle composé de 17 haut-parleurs, 2 subwoofers et 2 amplificateurs développé à l’origine par des anciens de chez B&O qui serait facturé plusieurs milliers d’euros en option chez d’autres, de feux avant matriciels intelligents, et de la conduite One Pedal ?
Ça c’est juste pour l’essentiel de ce qui me vient en tête sans aller consulter le Manuel du propriétaire (315 pages), juste pour la version de base, et seulement pour les équipements courants, sans entrer dans ceux spécifiques et exclusifs à Tesla comme le changement de rapport par glissement du doigt sur l’écran ou les clignotants par boutons tactiles à retour haptique (sur ces points, reconnaissons qu’il y a débat). Si vous prenez la version Grande Autonomie (ou la défunte Performance ou future Ludicrous), vous aurez encore des petites choses en plus, comme entre autres la capacité de recharge à 250 kW ou plus. Et cet inventaire ne représente probablement qu’une petite partie des équipements de série.
Alors oui, il manque encore certaines choses, et les nombreux équipements inclus dans le package de base Tesla sont souvent des fonctionnalités numériques et dématérialisées. D’autre part, dans la liste indiquée ci-dessus, tout ne fonctionne pas toujours parfaitement, mais vous aurez compris qu’il parait quelque peu abusif de prétendre que les Tesla sont sous-équipées. Cela étant, il est vrai que le constructeur américain ne devrait pas trop traîner en route sur ce chapitre quand on voit notamment la vitesse avec laquelle certaines marques chinoises se mettent en ordre de bataille. Je pense bien sûr encore une fois à la Xiaomi SU7 blindée d’équipements de série, mais aussi à une BYD Seal ou à une Nio ET5, pour ne mentionner que les modèles déjà disponibles en Europe ou en passe de l’être.
Quant aux européens, s’ils sont souvent pingres en termes d’équipements et adorent vous les vendre en option à des tarifs indécents, ils savent faire, et il suffirait que l’un d’entre eux s’énerve un peu sur le sujet pour que les autres suivent, et rattrapent Tesla.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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