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Cet article fait suite aux deux précédents essais que j’ai pu réaliser en sélectionnant des véhicules éligibles au leasing social. Pour ceux qui ne les auraient pas vus passer, je repose le contexte de la série. La question à laquelle j’essaye de répondre est : quelles voitures électriques peuvent être les plus intéressantes en rapport performance/prix pour des jeunes à salaires moyens ou bas ?
Pour ma part, dès la rentrée de septembre 2024, je serai en régime d’alternance et aurai pour complément de revenus mes dimanches matin en tant qu’hôtesse de caisse. Je suis déjà propriétaire d’une voiture électrique, une C-Zero à autonomie trop réduite pour mes futurs trajets. Je souhaite trouver un nouveau véhicule rechargeable qui me permette d’effectuer de plus longues routes.
Les voitures que j’essaie sont éligibles au leasing social, car j’espère y avoir droit. Cela dit, je ne suis pas la seule, mon dossier a de faibles chances d’être sélectionné, et, surtout, ce dispositif est actuellement en stand-by pour 2024. Je me renseigne donc sur les autres offres existantes dans les concessions que je visite.
Et aujourd’hui, la voiture qui a fait battre mon cœur, c’est la Peugeot e-208. Un véhicule avec 360 km d’autonomie, de quoi être tranquille pour mon quotidien. C’était ma préférée sur la liste et j’espérais l’essayer en dernier pour garder, comme on dit, le meilleur pour la fin. Mais c’était sans compter sur l’absence des Volkswagen E-Up! en concessions ou encore les délais trop importants pour tester l’Opel Corsa électrique.
Chez Peugeot, on m’a proposé un rendez-vous immédiatement. N’étant pas disponible le jour-même, j’ai repoussé la date au lendemain matin, 10 h 30, ce qui convenait tout à fait à mon interlocutrice.
Je me réveille et me prépare, toute contente de pouvoir essayer ma petite favorite ! En arrivant sur les lieux, je suis accueillie par… personne, pas même les deux employés qui sont passés sans me lâcher un regard. Je reconnais avoir une peau très blanche, de là à être fantomatique, peut-être pas.
Quelques minutes après, qui n’ont pas été longues, précisons-le, mon interlocutrice de la veille arrive. Elle prend en photo mon permis de conduire et nous partons pour l’essai. Elle me dit qu’elle commencera par prendre le volant puis me le passera un peu plus tard.
En arrivant devant la voiture, je ne suis pas déçue. Elle est aussi belle qu’en images. Ses courbes lui donnent un aspect sportif et les couleurs qui habillent les deux exemplaires à ma disposition, Bleu Vertigo ou Jaune Agueda, la dynamisent encore plus. Je choisis la seconde teinte. À l’intérieur, des sièges foncés avec une couture choisie pour rappeler le coloris de sa parure extérieure, un toit en vitre teintée : nous sommes sur un modèle haut de gamme.
À lire aussiEssai – Peugeot e-208 GT : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestComme prévu, je m’installe côté passager pour débuter. Durant le trajet de 5 minutes, je m’attends à ce que la commerciale m’explique le fonctionnement de la voiture ou me donne quelques petites informations, mais rien. Je prends le devant en lui posant moi-même des questions, mais les réponses sont un peu vagues.
Alors que j’essaie de comprendre la raison qui l’a poussée à prendre le volant en premier si ce n’était pas pour me renseigner, nous arrivons sur un parking où la jeune femme descend du véhicule. Je suppose donc, toujours sans un mot, que c’est à mon tour de prendre le volant.
Je me glisse côté conducteur, dont l’assise est tout à fait confortable. D’ailleurs, le siège se manie uniquement avec des boutons électriques qui offrent une bonne ampleur de réglage. Pour démarrer la voiture, ce sera avec le bouton Power, le frein à main ou plutôt à doigt, et le sélecteur de marche.
Passons au registre des commandes. Le tableau de bord est clair et bien organisé, la vitesse instantanée saute immédiatement aux yeux. L’écran sur lequel on peut connecter le téléphone via Apple CarPlay ou Android Auto est intuitif. Personnellement, je suis moins fan de la disposition des boutons sur la console centrale. Ils sont placés tout en haut à l’horizontale et ressortent presque comme des mini touches de clavier. J’ai beau aimer jouer du piano, je n’en ressentais pas forcément le besoin en conduisant.
Ayant un sens de l’orientation approximatif, pour ne pas dire faible, je ne peux m’empêcher de tester le GPS pour m’assurer que mon bijou des routes me guidera sur la bonne voie. Apparemment, je vais devoir me débrouiller moi-même. La ville bretonne que je lui demande lui étant inconnu, il me proposait en alternative d’aller en Allemagne, et je ne me sentais pas de faire un si grand détour. La jeune femme qui m’accompagne me dit que de toute façon, elle me guidera, alors c’est parti pour le test !
Comme pour la plupart des véhicules, j’ai le choix entre plusieurs modes de conduite. La voiture venait d’être pilotée en sport. Je change le réglage et choisis celui qui me correspond le mieux : le mode éco en position B.
Une fois n’est pas coutume, la concession a prévu un vrai trajet ! Je fais un peu de quatre-voies, de la ville, des zones à 80, avec une route plus ou moins bonne. Je remercie l’initiative et le temps que l’on m’attribue, pour une fois, largement satisfaisant.
Dans un premier temps, j’ai l’impression que la pédale d’accélération me colle aux baskets, ou plutôt aux bottines. Je n’apprécie pas cette sensation. J’ai même du mal à savoir, au début, si je suis vraiment en train d’appuyer ou de relâcher. Seuls les kilomètres par heure affichés me permettent d’avoir l’information. Je finis par m’y faire, sans plaisir.
Par contre, la conduite en elle-même est très agréable. Je ne suis pas loin de croire que le véhicule obéit directement à mon cerveau sans intermédiaire. La sensation est difficile à décrire, mais chaque commande que je lui demande est exécutée avec précision et douceur, à tel point que je me sens en parfaite sécurité.
L’aide au maintien dans la voie qui m’énerve tant d’habitude, est parfaitement dosée. Elle n’abuse pas du moindre petit franchissement et, surtout, ne rabat pas de manière excessive ou brusque. Si l’on a oublié le clignotant comme ça m’est arrivé pour me ranger à droite, elle se contente d’une légère correction et d’un signal sonore et visuel qui n’agresse pas, permettant de ne pas gêner la manœuvre.
Nous retournons à la concession. Une fois garée, j’inspecte le coffre qui a une taille tout à fait suffisante. Je demande à la passagère du jour qui m’accompagnait son ressenti sur l’assise des places arrière : « très bien ! », m’assure-t-elle. C’est donc un sans-faute sur le confort de chaque siège.
Je m’attends à débriefer avec un vendeur de mon ressenti et discuter des offres disponibles. Malheureusement pour moi, tout le monde est occupé, et on me propose de repasser plus tard. Pour être sûr de ne pas revenir pour rien, je laisse mon numéro afin d’être rappelée dans l’après-midi pour un rendez-vous le lendemain matin.
Les heures passent, personne ne m’appelle. Le jour suivant, je décide donc d’y aller malgré tout dans la matinée en espérant avoir un vendeur disponible. Quand j’arrive, ils sont tous en réunion. On me propose de patienter 15 minutes, tout de même avec un petit café. Je m’assois dans le salon quand j’entends la secrétaire demander à un vendeur de bien vouloir s’occuper de la « jeune fille ».
L’homme en question arrive, je me lève pensant le suivre dans son bureau, mais que nenni. Il me pose tout un tas de questions, là, debout au milieu du salon. « Quel métier faites-vous ? Vous avez votre propre chez-vous ? », le personnage semble ne pas penser un instant que ma démarche est sérieuse. Mon jeune âge lui aurait-il fait peur ? Je suis pourtant majeure et permifiée.
« Rassurez-vous, je ne suis pas là pour du tourisme, je souhaiterais réellement connaître les offres que vous proposez », m’agacé-je dans ma tête. Je finis par insister pour qu’il me mène à son bureau, afin de converser un peu plus sérieusement. Toujours pas très certain, le professionnel finit tout de même par m’y conduire.
Nous nous asseyons enfin, mais l’atmosphère n’a pas changé. Il me demande si j’ai bien réfléchi avant de partir sur l’idée d’une voiture électrique. « Mais où allez-vous recharger ? Vous êtes sûre que votre mode de vie est compatible ? Donc, vous voulez vraiment une électrique, pas une thermique ? » J’ai la chance d’être bien renseignée sur le sujet, je lui affirme donc être déjà propriétaire d’une électrique et tout à fait en mesure de m’en sortir « comme une grande ».
Il m’expliquera plus tard qu’il a eu des clients insatisfaits de l’électrique, d’où ses interrogations. Pour l’heure, l’homme semble être semi-rassuré par mes réponses, en tout cas suffisamment pour me présenter enfin ses offres.
La Peugeot e-208 existe en 7 teintes dont 6 payantes : Bleu Vertigo, Rouge Elixir, et des variantes de blanc/gris/noir. Par chance, le coloris offert est mon préféré : le Jaune Agueda. Une couleur qui tire vers le vert et qui rajoute du peps.
La voiture peut se choisir dans 3 gammes différentes. La moins chère, l’Active, offre tout de même des aides au stationnement arrière, ou encore un écran connecté. Le milieu de gamme, l’Allure, ajoute un rabattage des rétros électriques, des vitres teintées, des aides au stationnement avant et un démarrage mains libres. Et la GT, soit le haut de gamme, s’équipe d’une caméra de recul, d’un éclairage d’ambiance intérieur, d’un chargeur Smartphone sans fil de 15 W, et d’autres options de confort et design.
Le vendeur m’interroge sur mon budget, et je lui dis que j’aimerais ne pas dépasser les 200-250 € par mois, avec un apport d’environ 4 000 €. Il me demande si je veux le modèle d’entrée ou de milieu de gamme, je réponds que je souhaite comparer les offres pour les deux. On part sur un forfait à 15 000 km par an.
Il me propose une première offre à 534 € par mois, je suis sidérée. Je ne m’attendais pas à de telles mensualités, comparé à d’autres offres que j’ai pu entendre sur des voitures déjà supérieures. Il me répond avec un air embêté que ce sont les prix du marché.
Je ne veux pas laisser tomber, je fais le point sur les options et assurances qu’il m’a attribuées : la gamme Allure, l’assurance décès invalidité, la possibilité de retourner la voiture sans frais, l’entretien du véhicule et l’assurance destruction. J’enlève la dernière et part sur l’entrée de gamme : l’Active.
Nous prenons en compte la déduction du bonus écologique, une petite aide de 7 000 € (au lieu de 4 000 €) tout de même qui avait été négligée lors de cette première simulation. De mon côté, je remonte mon apport à 5 000 €. La sentence tombe : 198 € par mois, je respire enfin !
Le concessionnaire me rappelle que cette offre est valable jusqu’au 31 mars. Elle inclut une remise de 1 400 € qui ne sera peut-être plus valide ou au contraire revalorisée d’ici à ce que je prenne ma décision. Je suis quand même satisfaite de savoir que je pourrais me l’offrir si je le souhaite, et trouve bizarre qu’on ne soit pas parti directement sur cette proposition.
Mon expérience dans cette concession Peugeot n’aura vraiment pas été des plus agréables. Un petit bonjour aux clients qui arrivent semble être trop demandé. Prévoir un connaisseur du domaine de l’électrique pour accompagner l’essai des électriques me paraissait une solution plus appropriée, ou à défaut pouvoir débriefer directement après le test avec un vendeur formé.
J’aurais pu mettre ça sur le compte du manque de personnel ce jour-là, si la suite avait été plus agréable. Mais revenir exprès, sans avoir été rappelée, pour tomber sur un vendeur qui ne nous prend pas au sérieux, qui semble nous déconseiller l’électrique, et qui nous sort des prix exorbitants par rapport aux réelles offres qui existent… On ressent un vrai manque de volonté d’encourager la transition énergétique chez Peugeot.
Je ne peux m’empêcher de penser aux clients qui ne s’y connaissent pas forcément en voitures rechargeables, et qui repartiront bredouilles ou avec un contrat qui ne sera pas des plus avantageux. Personnellement, j’adore la Peugeot e-208, mais je ne signerais pas dans cette concession. À voir si une autre saura être plus professionnelle, ou si c’est là l’ambiance générale chez la marque au lion.
À lire aussiEssai – Peugeot e-208 restylée : une évolution dans la continuitéJe repars à la maison avec un troisième véhicule à comparer aux deux précédents : la Renault Twingo E-Tech et la Fiat 500e.
Le choix devient cornélien. Si je préfère de loin la conduite en Twingo, son autonomie de 180 km m’est insuffisante, et les prix me paraissent bien trop élevés par rapport aux offres des marques concurrentes. L’hésitation, pour l’instant, est donc entre la Peugeot et l’Italienne.
J’aime le design des deux voitures, bien que je pense préférer la e-208, notamment pour les couleurs proposées. Au niveau de la conduite, je suis plus habituée au petit gabarit de la Fiat, mais, finalement, la taille de la Peugeot ne m’a pas dérangée.
Les deux véhicules sont confortables à l’avant, mais l’Italienne offre un accès limité aux places arrière et un coffre assez restreint. Les équipements me paraissent plus intéressants sur la Peugeot, mais le prix est également plus élevé.
Elles ne se conduisent pas du tout de la même manière. Dans les deux cas, la prise en main est facile. La Fiat se pilote comme un petit bolide rapide qui se faufile, mais peut être plus sensible au vent et sa maniabilité est moins naturelle. La Peugeot offre un aspect sécurisant et une conduite très instinctive, mais l’effet pédale qui colle me dérange.
L’accueil et la prise en charge jouent un rôle important dans l’acquisition d’une voiture. Si je ne me basais que là-dessus, je partirais chez Fiat sans hésiter. J’ai été de suite prise au sérieux, indépendamment de l’image jeune que je peux donner. Le vendeur s’était assuré que je connaissais déjà l’électrique et n’a donc pas eu à me poser des questions inutiles. De plus, il m’attendait après l’essai pour débriefer et me présenter des offres.
Mais la série n’est pas terminée, il me reste quelques voitures électriques à essayer avant de rendre mon jugement final.
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