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Avec la redistribution de l’espace dans les voitures électriques, les designers font face à une nouvelle donne. Avec plus ou moins de bonheur.
Avec la Model S dès 2012, puis surtout la Model 3, Tesla a complètement bousculé les codes du design d’intérieur du secteur automobile. Nombre de boutons et d’interactions réduit au strict minimum, « tout-à-l’écran » et même, sur la Model 3, disparition du combiné d’instrumentation qui fait généralement face au conducteur.
Certains applaudissent des deux mains à ce changement radical, d’autres apprécient moins, préférant garder certains repères issus des voitures thermiques, à tel point que des équipementiers opportunistes proposent des combinés à installer en deuxième monte pour bénéficier d’un « vrai » tableau de bord sur la Model 3.
Si de nombreux observateurs considèrent l’intérieur très minimaliste de la Model 3 comme un énième coup de génie de la marque, d’autres, plus pragmatiques, rappellent que l’écran unique est aussi (et surtout ?) une importante source d’économies, qu’il n’est pas aussi ergonomique que cela, et que son utilisation a parfois tendance à détourner l’attention de la route.
Bref, on ne réconciliera jamais les acteurs de la proverbiale querelle entre anciens et modernes.
Toujours est-il que la marque californienne a de fait établi une sorte de nouveau standard, ou paradigme comme on dit dans les milieux friands d’innovation, qui consiste à laisser entendre que tout ce qui se passe hors d’un écran tactile appartient définitivement au passé.
Les autres constructeurs, qui ont pris en pleine face la gifle sans l’avoir vue venir, et qui se mettent résolument au tout électrique, semblent avoir compris la leçon, mais la mettent en application avec plus ou moins de bonheur. Donc, pour faire court, qui dit électrique dit écrans partout, même là ou c’est inutile (cf. l’écran face passager du Porsche Taycan, qui détruit le design du tableau de bord davantage qu’il ne le complète).
Mais le tout-à-l’écran n’est pas le seul marqueur de la révolution du design intérieur des voitures électriques. Avec des moteurs moins encombrants, sans boîte de vitesses et sans réservoir de carburant, on gagne forcément un peu d’espace intérieur. Ou, plus exactement, l’espace est redistribué. Car en revanche les batteries, souvent installées dans le plancher, conduisent à revoir la garde au toit, un impératif qui entre en contradiction avec la nécessité de proposer des voitures à l’aérodynamique plus efficiente, donc normalement plus basses. D’où cette tendance à proposer des SUV, ou du moins des berlines au look SUV, peut-être pour justement envelopper la hauteur supplémentaire dans un joli emballage tendance.
C’est donc une véritable nouvelle donne de l’aménagement intérieur à laquelle sont confrontés les constructeurs lorsqu’ils passent à l’électrique, comme proposer des habitacles spacieux, qui dans le même temps doivent éviter de donner l’impression de s’asseoir à bord d’une fourgonnette vide.
Il faut avouer que les marques les plus en pointe dans le domaine s’en sortent plutôt bien, même si certains estiment par exemple que Mercedes en fait un peu trop dans le tout écran et tout digital avec la planche de bord Hyperscreen de ses nouvelles EQS et EQE. Puisque nous parlons de Mercedes, rendons-leur grâce d’avoir fait paradoxalement émerger avec sa classe A thermique ce qui ressemble désormais à un nouveau standard pour l’électrique, à savoir la dalle de verre horizontale unique qui rassemble généralement le combiné face conducteur et l’écran central affichant la navigation et les autres commandes de la voiture.
Depuis, de nombreux autres constructeurs s’y sont mis, comme Hyundai avec la Ioniq 5, la Kia EV6 et Sportage ou tout récemment la Renault Megane e-Tech, cette dernière proposant une planche de bord au dessin assez flatteur. Il est fort probable que là aussi, au-delà du design, un certain sens des économies guide les choix, car l’on peut imaginer que concevoir et « poser » une dalle unique sur la planche de bord nécessite moins de travail et de composants qu’un tableau de bord classique avec deux ou trois écrans séparés. Cependant, dans une autre gamme, on peut aussi mentionner la superbe dalle de la Lucid Air, qui elle propose fromage et dessert puisque le grand et double écran horizontal est complété par une très flatteuse tablette centrale en position verticale, laquelle rappelle qui vous savez.
Quoi qu’il en soit, qu’il soit composé d’une pièce unique ou de deux « tablettes », l’une face au conducteur et l’autre en position centrale (VW ID.3 et ID.4, Ford Mustang Mach-E…), le bon vieux tableau de bord est bien en train de faire sa révolution. Et le constructeur électrique qui osera un jour proposer des compteurs analogiques dans ce monde numérique pourrait gagner ses galons d’orfèvre, un peu comme ces horlogers qui n’ont jamais sacrifié à la mode des montres à affichage digital.
Cela étant, à ce jour, aucun autre constructeur n’est allé aussi loin que Tesla et n’a osé supprimer le combiné face conducteur(*). Serait-ce la marque californienne qui ferait fausse route ? En tout cas, même la dernière version de la Model S ne fait pas l’impasse sur ce dernier. Peut-être une preuve qu’il possède encore son utilité ?
(*) Certains l’avaient fait dans le passé : Twingo 1, C4, espace 2 et 807, même si cette dernière était dotée d’un petit afficheur derrière le volant
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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