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C’est officiel : Nio vient de lancer la commercialisation de sa Firefly EV (une citadine électrique abordable) en Chine. Initialement prévue pour le premier semestre 2025 en Europe, la Mini électrique chinoise n’arrivera finalement qu’au troisième trimestre, freinée par les difficultés d’implantation et le contexte réglementaire.
Dévoilée lors du Nio Day 2024, la Firefly EV est la première voiture de la nouvelle marque éponyme, créée par le constructeur chinois Nio. Cette voiture urbaine, pensée dès l’origine pour le marché européen, vise à concurrencer les références locales telles que les Mini Cooper E, Smart #1, Volkswagen ID.3 ou Renault 5 E-Tech.
À lire aussiPourquoi ces marques chinoises de voitures électriques sont en dangerCommercialisée entre 119 800 et 125 800 yuans en Chine (ce qui donne une fourchette de 14 500 à 15 200 euros), la Firefly EV est disponible en deux versions au sein de l’empire du Milieu : Zizai (entrée de gamme) et Faguang (haut de gamme). Elles sont toutes les deux équipées d’un moteur électrique de 105 kW (141 ch) et d’une batterie de 42,1 kWh qui promet 420 km d’autonomie selon le cycle CLTC chinois.
Cette petite Firefly EV ne manque pas d’atouts : design audacieux, habitabilité soignée et nombreuses technologies. Autre particularité chère à Nio : la citadine est compatible avec la technologie d’échange de batterie, signature du groupe. L’abonnement BaaS (Battery as a Service), permettant d’échanger rapidement une batterie déchargée contre une pleine, sera disponible dès le 1er août en Chine.
Initialement prévue pour le premier semestre 2025 sur le Vieux continent, la nouvelle marque de Nio ne fera finalement ses débuts européens qu’au troisième trimestre. Le constructeur chinois a officialisé ce report le 22 avril 2025, en amont du Salon automobile de Shanghai. La R5 électrique a donc un peu de répit. Une décision qui reflète les difficultés structurelles auxquelles l’entreprise fait face dans sa stratégie d’expansion.
« Nous avons sous-estimé la complexité de l’expansion commerciale et logistique en Europe », a reconnu William Li, PDG de Nio, lors d’un point presse. Contrairement à la Chine, où Nio peut ouvrir 100 concessions en un mois, la constitution d’un réseau de vente et de service en Europe s’avère bien plus longue et plus coûteuse. « La progression de Nio en Europe ne correspond pas aux objectifs initiaux », précise M. Li.
À lire aussiTémoignage – Après sa Tesla, Yannick a opté pour une Nio ET7 avec échange de batterie !En parallèle, le déploiement du réseau d’échange de batteries en Europe prend du retard, rendant l’un des arguments clés de Nio moins pertinent. Actuellement, la marque compte « seulement » 59 Power Swap Stations sur le sol européen (principalement dans le nord du continent et en Allemagne). Le constructeur tente désormais de négocier de nouveaux accords de coopération.
Le report européen s’explique également par un contexte réglementaire de plus en plus contraignant. Depuis octobre 2024, la Commission européenne a instauré des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques importés de Chine, impactant directement la compétitivité de modèles comme la Firefly. « Avec cette taxe, la Firefly risque d’être moins attractive que prévu », a reconnu Qin Lihong, président de Nio.
Pourtant, la firme ne renonce pas à ses ambitions d’internationalisation. Elle prévoit de lancer une version à conduite à droite de la Firefly dès octobre, en vue d’un déploiement progressif au Royaume-Uni et en Asie du Sud-Est. Un contrat de vente à Singapour doit également être signé cette semaine. Nio continue d’explorer de nouveaux marchés en dehors de la Chine, avec l’objectif d’implanter la marque Firefly dans 20 pays et régions.
L’Europe reste centrale dans cette stratégie, mais demande, selon William Li, « une vision à long terme et beaucoup de patience ». Ces différentes problématiques mettent Nio dans une position inconfortable. D’un côté le constructeur fait face à une concurrence féroce sur son propre marché, la Chine. De l’autre, la mise en œuvre de son expansion mondiale dépend étroitement de la stabilité géopolitique et des partenariats locaux.
Le report européen de la marque Firefly est donc un revers tactique plus qu’un renoncement. Il souligne surtout que la conquête du marché européen ne s’improvise pas. Les tensions commerciales entre Bruxelles et Pékin n’arrangent rien. Bref, l’offensive des marques chinoises doit composer avec une réalité bien plus complexe qu’espérée.
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