La voiture électrique d'occasion que vous avez oubliée : le Jaguar I-Pace

Le Jaguar I-Pace a rapidement été oublié. Cela se traduit en occasion par des prix de vente moins salés pour ce grand SUV électrique.

Jaguar n’en est pas à son coup d’essai pour marquer les esprits, même si la dernière opération en date avec la Type 00 a été monumentale. Car, avant ça, la marque britannique a fait grincer des dents les puristes en dévoilant un SUV 100 % électrique, le Jaguar I-Pace. D’abord présenté sous la forme d’un concept — très – proche de la réalité en 2016, le SUV a vu le jour en série deux ans plus tard, avant de recevoir son titre de Voiture de l’Année en 2019. Comme toutes les voitures électriques de première génération, il présente de nombreuses qualités. Mais sa fiche technique a rapidement été démodée par la concurrence. Vite oublié en neuf, il l’est tout autant en occasion malgré des prix plus abordables. On fait le point sur le modèle !

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Pourquoi se lancer ?

Il suffit de le regarder : comme de rares véhicules de son espèce, ce crossover haut sur pattes est fidèle au concept-car. Outre le coup de cœur, il affiche aussi une finition soignée, fidèle à ce que l’on attend d’une vraie Jaguar, et embarque la connectivité Android Auto/Apple Carplay. Ce qui n’est pas le cas d’autres modèles premium. D’une longueur de 4,68 m pour 1,90 m de large, le Jaguar I-Pace occupe autant de place au sol qu’une Kia EV6. À bord, la place est royale, notamment à l’arrière où les passagers peuvent voyager dans le plus grand des conforts. Et cela ne se fait pas au détriment du coffre, qui n’a rien de ridicule avec 530 l annoncés. Surtout, il n’a pas à être occupé par les câbles de recharge, qui peuvent être cachés dans un bac sous le capot, juste à côté du port de recharge sur l’aile avant gauche. Avec 400 ch et un châssis agile, il donne le sourire une fois sur la route.

Pourquoi hésiter ?

Imposant, le I-Pace n’est pas toujours facile de lui trouver une place en ville ou d’accéder sereinement à certains parkings souterrains. Aussi, si le système multimédia embarqué est suffisant, il est incomplet. Ainsi, il ne dispose pas de planificateur d’itinéraire. À relativiser aujourd’hui en raison du maillage du réseau. Mais ce sont bien les performances électriques qui peuvent refroidir. Sur les premières séries, le chargeur embarqué AC plafonne à 7 kW (11 kWh dès 2020). Sur les bornes de recharge rapide, il ne dépasse pas les 100 kW et réclame 45 min pour passer de 10 à 80 %. Enfin, les consommations sont explosives : avec plus de 35 kWh/100 km à 130 km/h, il sera difficile de dépasser les 260 km d’autonomie totale théorique sur autoroute (batterie de 84,7 kWh utiles).

Que faut-il surveiller avant d’acheter ?

• État de la batterie (SoH) : peu de chance d’observer une perte de capacité sur les modèles récents. Mais, en l’absence de règlementation, assurez-vous de son état de santé (SoH) en demandant au vendeur un certificat sur le taux de dégradation.
• Rappels batterie : cinq campagnes de rappel ont été organisées par Jaguar concernant des problèmes de surchauffe batterie avec un risque d’incendie au-delà des 85 % de charge. Dernièrement, la marque a même racheté des exemplaires ciblés en vue d’une destruction. Vérifiez l’historique, même si la batterie est garantie 8 ans ou 160 000 km.
• Électronique : bug de l’écran d’infodivertissement (Touch Pro Duo), ralentissements, refus de recharge, ouverture capricieuse des portes et du coffre, … Les pépins électriques et électroniques ne sont pas rares. Des campagnes de rappels et nouvelles versions de logiciels ont corrigé les problèmes. Vérifiez que le véhicule est à jour.

Quelle version pour quel budget ?

• Jaguar I-Pace EV400 : c’est la version la plus diffusée puisque inchangée tout au long de la carrière du SUV. On retrouve ici la batterie LG Chem de 84,7 kWh de capacité utile et une paire de machines électriques pour un total de 400 ch/696 Nm de couple. Le 0-100 km/h est annoncé en 4,8 s et la vitesse de pointe à 200 km/h. Les premiers prix démarrent à 25 000 € avec des I-Pace SE de 2019 avec 70 000 km.
• Jaguar I-Pace EV320 : cette série a été limitée à 100 exemplaires en France. Bridée à 320 ch/500 Nm de couple, elle conserve la transmission intégrale et la batterie de 84,7 kWh. Le 0-100 km/h tombe à 6,4 s et la vitesse de pointe à 180 km/h, ce qui est déjà amplement suffisant. L’autonomie WLTP annoncée à l’époque (470 km) était identique à l’EV400. Moins cher de près de 10 000 € en neuf, cette version ne fait pas de concession sur l’équipement (finition S, SE et HSE disponibles). Mais elle est uniquement associée à des modèles récents, et donc plus chers : les plus kilométrés (40 000 km) s’affichent à 35 000 €.

S’il fallait n’en choisir qu’une ?

Jaguar I-Pace EV400 SE post-2020 : logiciel PiviPro, hayon électrique, sièges avant/arrière chauffants, chargeur à induction, rétroviseur intérieur caméra, chargeur 11 kW … la finition SE est devenue plus riche en 2020 et oublie simplement les jantes 5068, les phares matriciels et quelques détails de la version HSE. Aussi, ces millésimes semblent un peu plus à l’abri des pépins électroniques. Mais, en l’absence de réelles statistiques, les vérifications sont à faire pour s’en convaincre. En revanche, aucun souci à avoir concernant la batterie si elle a bénéficié des contrôles et mises à jour nécessaires. D’autant que tous les modèles affichés sont encore couverts par la garantie. Enfin, la motorisation EV400 laissera plus de choix parmi les annonces. Vous pouvez repartir avec un I-Pace SE de 2021 avec moins de 50 000 km pour 35 000 €.

Jaguar I-Pace d’occasion, que retenir ?

Le Jaguar I-Pace a sans doute eu tort de sortir trop tôt. Ses spécificités sont très rapidement devenues datées face à une concurrence mieux armée : gourmand et lent à recharger, il affiche la polyvalence d’une citadine ou d’une compacte électrique moderne. Difficile alors pour lui de justifier son tarif, malgré tout le soin apporté à la présentation, à la finition et à l’habitabilité. Boudé en neuf, il traîne cette mauvaise image sur le marché de l’occasion, avec d’importantes décotes à la clé. Mais il s’affiche désormais au prix des citadines neuves avec des kilométrages raisonnables. De quoi prendre le volant d’un beau crossover de 400 ch, richement équipé et proposant beaucoup de place à bord. Il faudra simplement garder un œil sur la fiabilité. Privilégiez un achat dans le réseau pour plus de sérénité.