La suite de votre contenu après cette annonce
La 5G se présente comme un passage impératif pour l’avènement des véhicules autonomes. Avant eux, ce sont les modèles connectés qui en tireront profit. Responsable de programme de recherche sur les mobilités chez Orange, Cédric Seureau s’exprimait sur le sujet dans le cadre de la journée XMobility organisée au Mans (72) le 8 octobre dernier.
Globalement, « la 5G est la 5e génération de technologie réseau mobile conçue pour répondre à la très grande croissance des données et à la connectivité de la société moderne », définit Orange sur son site Internet. La 5G est donc un passage obligé parce que la 4G ne pourra répondre à l’explosion des besoins.
Le nouveau standard accumule les avantages : des débits beaucoup plus importants (5 à 6 fois supérieurs à la 4G), des connexions optimales, une réactivité quasi en temps réel (de l’ordre de la milliseconde, multipliée par presque 20), et des milliards d’objets connectés.
Parmi ces derniers, les véhicules devraient exploiter la 5G de façon particulière, en dialoguant avec, par exemple, différents usagers de la route dont les piétons, mais aussi divers centres d’informations.
Etroitement associées aux groupes motopropulseurs 100% électriques, les voitures autonomes ne devraient pas débarquer en masse avant plusieurs années, à horizon 2027, voire au-delà. Elles sont imaginées comme des engins pouvant rejoindre seuls toute destination indiquée avant le départ.
Ce n’est pas la vision qu’en a Cédric Seureau. Pour lui, ce mode de fonctionnement ne sera d’abord possible « que dans les villes et sur de grands axes », notamment autoroutiers. Et ce, tant qu’il existera des zones blanches 5G.
Le responsable de projets chez Orange met cependant en avant un autre usage souhaitable des véhicules autonomes : « Avec des transports en commun bien organisés, ce n’est pas dans les villes que les véhicules autonomes pourraient apporter la plus grande aide, mais plutôt dans les zones rurales où vivent de nombreuses personnes âgées qui ne peuvent plus conduire ».
Avant le virage vers une mobilité autonome à grande échelle, les voitures connectées (elles sont déjà là) sont également concernées par la 5G. Nécessitant toujours la présence d’un conducteur au volant, ces engins communicants vont recevoir une part croissante d’informations, provenant en particulier d’autres véhicules (dialogue V2V, de véhicule à véhicule) et même de cyclistes et piétons (V2P, véhicule à piéton).
A ces données s’en ajouteront d’autres émises par différentes sources souvent plus éloignées (V2I, de véhicule à infrastructure). Tout cela va permettre de faire fonctionner tout un lot d’équipements et de dispositifs en nombre croissant.
« Les véhicules vont devenir de plus en plus consommateurs de données, avec un besoin de fiabilité, de performances et de sécurité dans les échanges », assure Cédric Seureau.
« Ces données seront exploitées pour les passagers qui se divertissent, mais aussi pour les dispositifs d’assistance à la conduite et en particulier pour la sécurité », complète-t-il.
Pour ce dernier rôle, on comprend dès lors toute l’importance de la sécurisation et de la fiabilité des informations reçues par les véhicules connectés. La technologie doit exclure tout piratage qui pourrait amener au contraire à des accidents.
« Avec des capteurs sur différents équipements et pièces d’usure des véhicules connectés il sera possible d’effectuer des diagnostic prédictifs sur leur état et de signaler au conducteur le besoin éventuel de les remplacer plus ou moins rapidement », ajoute encore Cédric Seureau.
Des tranches différentes de réseau pourront être affectées à chacun des usages. Une possibilité pas vraiment nécessaire, mais qui est de nature à rassurer les automobilistes quant à une éventuelle surcharge d’infos à traiter et dispatcher au niveau des différents dispositifs embarqués, et de gommer la crainte de corruption de données.
Au Mans, l’ingénieur chez Orange a assorti son propos d’une vidéo montrant le comportement d’une voiture connectée (A) qui s’apprête à intégrer une voie rapide à double file. Il est différent, suivant que les véhicules à l’approche sont, ou non, également équipés de dispositifs compatibles 5G.
Dans le cas où c’est un engin (B) connecté qui arrive à la hauteur de celui encore sur la voie d’insertion, un dialogue s’engage entre les 2 et un scénario est mis en place pour faciliter un accès souple à la route principale.
Si le véhicule B n’est pas communicant, alors la voiture A va se caler sur lui, et éventuellement sur ceux qui viennent à sa suite, pour débarquer sur la file. Dans les 2 cas la vitesse et la trajectoire précise vont être adaptées.
Autre séquence diffusée dans le cadre du salon XMobility, le partage des informations vidéo entre 2 voitures qui se suivent. « Cette fonctionnalité permet de s’assurer qu’il n’y a pas un obstacle devant ou venant en face du véhicule à doubler », a commenté Cédric Seureau.
Concrètement, dans l’engin qui s’apprête à effectuer le dépassement, l’écran au tableau de bord diffuse les images capturées par les caméras de celui qui précède. Résultat, ce dernier n’apparaît pas, dégageant complètement la vue vers l’avant. Il est ainsi plus sûr d’effectuer la manœuvre.
Pour qu’un tel fonctionnement soit possible, comme tout scénario mis en place entre véhicules communicants, il faut qu’un standard soit décidé et adopté par tous les constructeurs.
Il convient également d’assurer « une transmission sans interruption des données pour aller jusqu’au bout des manœuvres engagées, sans risquer de provoquer d’accidents », a prévenu le responsable de projets.
Les nouvelles technologies prédictives, permises par la 5G à horizon 2023 dans les véhicules, incluront « un protocole de détection des obstacles non connectés », comme les cyclistes, des piétons, un camion en panne. Une nouvelle vidéo témoignait au Mans des possibilités dans ce domaine.
A l’approche de ces autres usagers de la route, la voiture connectée va adapter une nouvelle fois sa vitesse et éventuellement sa trajectoire afin de passer cette étape en douceur, cherchant à privilégier une légère réduction de la vitesse en amont plutôt que de s’arrêter ou d’effectuer une manœuvre brutale.
Les tests d’Orange sur circuit, autour de la communication entre véhicules, ont commencé fin 2017, en partenariat avec PSA et Ericsson, près de Belfort (90).
Depuis, les idées d’exploitation de la 5G se sont empilées. Une voiture peut être connectée à une maison. Ceci, par exemple, pour éteindre une lumière oubliée dans une pièce, ou augmenter la température du chauffage un peu avant d’y revenir.
Une liaison avec les services de surveillance du réseau routier permet d’adapter en temps réel le trajet en fonction des ralentissements et autres difficultés de circulation, pour arriver à destination au plus vite et avec le moindre stress. De quoi aider à fluidifier le trafic.
Dans le cas d’une voiture électrique autonome équipée de la recharge par induction, la 5G servira à rejoindre au besoin un emplacement pour régénérer la batterie. Si en plus l’engin est exploité par un service d’autopartage ou de navette, il pourra aller récupérer de prochains passagers qui se seraient signalés via leurs smartphones.
L’éventuelle disparition des feux rouges a été évoquée au Mans en amont de la prise de parole de Cédric Seureau.
Puisque des piétons sont capables de se suivre, se croiser et de changer de direction sans se heurter sur des places très fréquentées, pourquoi pas de tels scénarios, mais plus sûrs encore, avec des véhicules.
La 5G, par la communication qu’elle permet entre les engins, est donc bien de nature à rendre obsolètes les feux rouges… à condition que tous soient connectés et programmés aussi pour les exceptions.
Et vous ? Que pensez-vous de l’arrivée de la 5G dans l’automobile ?
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
S'inscrire gratuitement
Focus sur Tesla24 septembre 2024
Annonce partenaire
Annonce partenaire