AccueilArticlesKia PV5 : première rencontre avec ce très prometteur utilitaire électrique

Kia PV5 : première rencontre avec ce très prometteur utilitaire électrique

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Nous avons pris place à bord du Kia PV5, ce concurrent du Renault Kangoo E-Tech ou du Volkswagen ID.Buzz.

En 30 ans, Kia est passé de 0 à 4,5 % du marché automobile européen. La marque coréenne entend maintenant se faire une place dans le monde de l’utilitaire électrique, avec un premier modèle nommé PV5.

Il sera disponible en fin d’année en France et le prix d’attaque pourrait se situer autour de 30 000 euros H.T.

Le constructeur entend lancer dès cette année le van 5-places et la version fourgon. Sur cette dernière, les longueurs vont de 4,50 à 4,70 m avec un empattement unique de 3,00 m.

Voilà qui place le Kia PV5 en face d’un Renault Kangoo E-Tech (4,49 m) ou d’un Citroën Berlingo (4,40 à 4,75 m), mais aussi — pour la version longue — d’un Volkswagen ID.Buzz Cargo (4,71 m). Largeur et hauteur sont mesurées à 1,90 m.

D’autres versions arriveront plus tard au catalogue (hauteur, cabine allongée, benne, frigorifique…) avec l’apport de partenaires tiers comme Gruau ou Petit Forestier. Le châssis-cabine sera proposé avec une longueur de 4,53 m.

Un Kia PV5 à l’architecture 100 % électrique

Lors de notre première rencontre en studio, nous avons été surpris par le format. La silhouette évoque des utilitaires plus massifs. La raison est sans doute à chercher du côté de la plateforme PVB (pour « Platform Beyond Vehicle »), développée en Corée du Sud.

Entièrement pensée pour l’électrique, elle permet d’avancer au maximum la cabine, évitant l’effet « bicorps » de certains rivaux tricolores. De type skateboard, cette structure s’articule autour d’une machine synchrone située sur l’essieu avant (163 ch/250 Nm) et d’une batterie cell-to-pack. On reviendra plus loin sur les autonomies.

Le design fait aussi dans la modernité. Les feux de jours verticaux plongeant depuis le pare-brise rapprochent le PV5 des dernières créations « auto » de Kia. Autre clin d’œil aux EV3 ou EV4 : les passages de roues soulignés par des inserts noirs et des effets de tôlerie anguleux.

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Les vrais projecteurs rectangulaires se situent plus bas sur le bouclier, encadrant le chargeur, situé donc sur le nez du véhicule. C’est encore ce qu’il y a de plus simple…

Quelques petites astuces méritent l’attention. Le pare-chocs avant est composé de trois pièces de plastique. En cas de manœuvre ratée, on peut ainsi remplacer un angle plutôt que tout le bouclier. Bien vu.

De l’espace à l’arrière du Kia PV5

Ouvrons les portes battantes de la version tôlée. Sur la déclinaison la plus haute, l’espace culminera à 5,1 m³ selon la fiche technique. C’est légèrement mieux que la concurrence. Le plancher très bas autorisé par la plateforme facilitera aussi le chargement. La marche n’est mesurée qu’à 42 cm du sol.

Ceci a un prix : les trains roulants arrière ont besoin de leur espace, grevant légèrement la superficie utile. Kia promet que l’on peut sans problème glisser une palette de standard européen entre les roues et deux sur la longueur.

La charge utile est donnée à 750 kg. Les pros pourront aussi profiter des bienfaits du V2L pour alimenter facilement des outils ou brancher l’ordinateur pour envoyer une facture.

Une cloison mobile innovante

L’une des innovations les plus intéressantes du PV5 est la possibilité d’accéder à la soute depuis la cabine. Imaginez la situation : un livreur de colis se gare dans un tortueux centre-ville médiéval. Pour éviter de sortir, d’ouvrir les battants et de griffer le museau de la voiture garée derrière, il peut accéder aux paquets en abaissant le siège passager, puis en faisant coulisser une cloison. Une fois le courrier récupéré, on peut regagner l’avant et refermer, laissant la cargaison en sécurité. UPS, DHL et autres devraient être friands de cette solution, prévue sur la version la plus haute de l’utilitaire (2,00 m). Mais il n’est pas certain que ce walk-through soit disponible en Europe, nous glisse-t-on chez Kia. Dommage : nos étroites rues étaient peut-être le terrain le plus adapté à cette innovation.

Uniquement disponible en longueur 4,70 m, la version « Passenger » sera dans un premier temps proposée en configuration 5 places. Les portes coulissantes – dotées en option de vitres ouvrables – laisse entrer sur une seconde rangée plutôt reculée. Elle est divisée en trois assises. Des ports USB seront placés sur le dossier des sièges avant. Le coffre demeure très profond, même si la capacité n’a pas été précisée par Kia.

Un PV5 7-places, avec une troisième rangée, suivra bientôt. Dans les deux cas, un hayon remplace évidemment les portes battantes. L’offre sera aussi complétée par une version Wheelchair Accessible Vehicle, destinée à faciliter les mouvements des personnes en situation de handicap. La montée d’un fauteuil roulant pourra ainsi s’effectuer par le côté plutôt que par l’arrière.

Kia envisage aussi une déclinaison van aménagé ou encore un PV5 « premium » avec fauteuils, visant ainsi le marché émergeant des navettes de luxe.

Vision dégagée

Installons-nous à présent à l’avant. Le siège est très relevé et la position de conduite évoque, là aussi, celle d’un utilitaire plus grand. L’instrumentation est remplacée par un écran 7 pouces très lisible. Au centre, Kia a disposé une tablette tactile de 12,9 pouces. L’OS est signé Android Automotive. La dotation technologique s’enrichit avec les possibilités de mises à jour à distance (OTA) sur la gestion de la batterie ou de la machine avant. Les gestionnaires de flottes apprécieront la possibilité d’utiliser une clé numérique.

La visibilité est excellente. On salue, par exemple, la vitre latérale descendant très bas ou les ajours dans les montants A. Avec le capot court, ceci devrait profiter à la maniabilité urbaine.

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Si Kia ne donne pas (encore) de chiffre, le PV5 devrait offrir un diamètre de braquage réduit. Mais peut-être pas aussi miraculeux que celui du Volkswagen ID.Buzz (11,1 m). L’allemand est ici avantagé par son moteur arrière, là où Kia a opté pour la traction.

Les rangements sont nombreux avec notamment une trappe située sous le plancher, permettant de stocker des objets hors de la vue des passants.  On note aussi des porte-gobelets à côté du conducteur ou de la conductrice.

Si la présentation est moderne, les plastiques sont dans les standards utilitaires. Espérons surtout qu’ils tiendront bien dans le temps.

Autonomie et recharge du Kia PV5

Kia n’a pas encore tout dit sur l’autonomie de son utilitaire. Dans sa fiche technique, la marque évoque un rayon d’action « jusqu’à 400 kilomètres » pour la version maxi-batterie. « Les mesures d’homologation sont en cours » nous explique Akshit Khosla, le chef de produit du Kia PV5.

Sur le catalogue, trois formats de piles seront proposés, avec des tarifs évidemment à l’avenant.

Capacités des batteries (nettes) :

  • 43,3 kWh (LFP)
  • 51,5 kWh (NMC)
  • 71,2 kWh (NMC)

Pas de 800 volts pour le Kia PV5… en attendant autre chose

Une grande partie de la renommée de Kia dans l’univers de l’électrique s’est faite grâce à l’EV6 et à sa tension « 800 volts ». Un système permettant notamment au crossover de briller à la borne de recharge rapide avec un 10 à 80 % en moins de 20 minutes.

Mais le PV5 sera doté d’un système 400 volts classique. « Nos clients n’ont pas vraiment besoin de charges ultra-rapides, justifie Pierre-Martin Bos. La première raison, c’est que l’autonomie est suffisante pour répondre à la mission pendant une journée. La deuxième, c’est que la charge rapide coûte cher ».

La recharge 10/80 en courant continu sera tout de même assurée en 30 minutes sur PV5. Cela reste très respectable. Un Kangoo E-Tech plafonne, par exemple, aujourd’hui à 80 kW en crête. Surtout, la tension à 800 volts pourrait arriver sur les utilitaires plus massifs à venir de la marque, nommés PV7 et PV9. On en saura plus dans les prochains mois.

Kia a prévu de s’associer avec une cinquantaine de distributeurs en France à court terme. Les opérations seront en ordre de marche début mai. L’utilitaire made in Korea sera officiellement lancé en novembre prochain à l’occasion du salon Solutrans.

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Le PV5 est le premier modèle d’une série qui en comptera trois. Les PV7 et PV9, plus grand format, viendront concurrencer les références de Stellantis, Renault, Ford ou Mercedes dans les cinq années à venir.

Kia et l’utilitaire : une histoire pas si nouvelle…

En réalité, la marque fait de l’utilitaire depuis longtemps. Plongeons un instant dans les turpitudes de l’histoire de la péninsule. Au lendemain de la Guerre de Corée (1950-53), la jeune entreprise Kia fabriqua des vélos puis des petites motos. Elle proposa, à partir, de 1962 un triporteur, basé sur des plans Mazda, nommé K360. Cet engin pétaradant se distinguait par ses feux ronds exorbités et sa grande benne. Son succès permit à Kia de se lancer dans l’automobile au début des années 1970, notamment avec la Brisa. En 1981, le pouvoir autoritaire de Chun Doo-hwan imposa une politique de relance industrielle planifiée : le gouvernement de Séoul voulut concentrer les efforts de Kia sur les utilitaires légers, lui interdisant de produire des autos. La marque se concentra alors sur son best-seller, le Bongo. Ce petit pick-up d’une tonne à cabine avancée était, lui aussi, basé à l’origine sur une conception Mazda. Il devint vite omniprésent dans les rues de Busan, Incheon ou Daegu. Mais il trouva aussi son public en Amérique latine ou en Turquie.

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