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Comme les constructeurs de voitures, les spécialistes des pneumatiques s’adaptent à l’électrification. Dans un contexte où l’écologie est de plus en plus au centre des préoccupations, Michelin veut faire sa part. Le Bibendum a d’ailleurs envisagé depuis longtemps ce paramètre dans ses créations.
Pour les fabricants de pneumatiques, les enjeux de l’automobile moderne sont multiples. Comme c’est le cas depuis toujours, ils doivent évidemment offrir les meilleurs produits possibles.
Mais, avec l’automobile moderne, il faut aussi réduire l’empreinte polluante des produits et de leur fabrication. C’est ce que s’efforcent à faire les constructeurs de voitures, et cet objectif n’est pas différent pour les manufacturiers.
Michelin suit donc la tendance et essaie de progresser dans la durabilité de ses produits. Nous avons pu nous entretenir avec Serge Lafon, le vice-président exécutif de la marque française. Il nous a expliqué comment Michelin tente d’aider ses clients à mieux utiliser ses pneumatiques.
« Nous on travaille de notre côté sur le pneu durable 100 % durable », a déclaré Serge Lafon. « Il y a beaucoup de méconnaissances ou peu de connaissances sur ce que le pneu peut amener. »
« Pour beaucoup de gens, c’est un objet rond et noir ! Et soit les gens vont au moins cher, soit ils vont à la marque qu’ils connaissent. Mais ils ne se disent pas qu’ils vont travailler l’autonomie de leur véhicule. Donc on va essayer de répondre à toutes ces questions. On s’interroge pour savoir si véhicule électrique est un accélérateur de durabilité du pneu. »
« Parce qu’il y a un lien très fort entre le véhicule électrique, qui a beaucoup d’exigences techniques, et le pneumaticien qui cherche des solutions pour réduire la consommation du véhicule, pour réduire le facteur d’usure et réduire l’impact environnemental du pneu via la voiture. C’est très utile, ça rejoint un petit peu ce que Michelin a besoin de faire. »
De manière plus concrète, Serge Lafon nous a expliqué comment les pneus agissent sur les émissions. Puisque ce sont des objets de roulement, et donc de frottement, ils consomment de l’énergie.
Comme il nous l’a précisé, 20 % de l’énergie que déploie un véhicule pour se mouvoir provient des pneus. Ainsi, travailler sur la conception des gommes et de leur forme est un atout énorme.
« Le pneu est responsable de 20 % de la consommation d’énergie du véhicule. Donc un plein sur cinq, une charge sur cinq, c’est juste pour vaincre la résistance au roulement du pneu. C’est un impact qui est majeur et, chez Michelin, on le prend très au sérieux. »
« On agit là-dessus puisqu’on avait lancé les gammes Energy en 1992. On était à l’époque sur des résistances au roulement de l’ordre de 12 kg à la tonne qu’on avait amenées à 10, et aujourd’hui sur nos dernières gammes, on est à 5,5. Est-ce que c’est fini ? Non, ce n’est jamais fini et on travaille actuellement sur des concepts à 4,5 kg la tonne. »
« Cela a donc un impact majeur sur la consommation et on le voit bien. Parce qu’aujourd’hui les véhicules thermiques ont des niveaux de consommation qui sont devenus peu élevés. En fait, ça commence à être assez performant. »
À lire aussiComment bien choisir ses pneus pour voiture électrique ?Le cycle de vie est évidemment important pour le pneu, ce qui inclut la fabrication. Et si Michelin fait en sorte de moderniser sa production, Serge Lafon nous rappelle que l’usage lui-même est le pire secteur d’émissions pour un pneu.
« Le pneu a un impact environnemental important depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la mise au rebut du pneu une fois qu’il a accompli sa vie. Mais 80 % de l’impact environnemental du pneu, c’est pendant sa phase d’usage, pendant sa vie. »
« Nous on travaille tout le reste bien évidemment. Mais en étant conscients que finalement, ce n’est pas dans nos murs que se joue. L’essentiel se fait donc sur la route. On fait au mieux dans nos murs, évidemment. Tout ce qu’on peut maîtriser, on le fait. On réduit la consommation d’eau, on baisse la consommation d’électricité. »
Enfin, si Michelin vise une qualité et une durabilité maximales, quitte à vendre ses produits plus cher, c’est aussi dans un but écologique. Le leitmotiv du manufacturier est, en effet, que produire moins de pneus est ce qui pollue le moins.
Mais pour cela, il faut que le pneu soit utilisable à son maximum de performance toute sa vie. Michelin travaille donc sur des sculptures permettant au pneu de garder son efficacité.
« Le pneu qui a le plus faible impact environnemental, c’est celui que l’on ne produit pas. Et donc pourquoi ne pas faire un pneu qui dure plus longtemps ? Aujourd’hui, beaucoup de pneus sont retirés trop tôt. »
« Un pneu sur deux est retiré avant 3 mm de sillon et la limite réglementaire est 1,6 en Europe. Donc on en retire trop et ce n’est pas rien, à l’échelle de la planète, cela représente 400 millions de pneus qu’on retire trop tôt. Et 400 millions de pneus, ça fait 4 milliards de kilos d’émissions, donc ça fait 4 millions de tonnes de pneus qu’on met au rebut trop tôt. »
« On a développé des technologies particulières pour s’assurer que quand le pneu s’use, au fur et à mesure, se découvrent des nouveaux sillons d’abord parce qu’on ne peut pas faire des sillons qui font toute la profondeur. Sinon le pneu manque de rigidité donc on est obligé de faire plus intelligemment. »
Tout cela a évidemment un coût de recherche, de développement et de production. Michelin investit aussi énormément dans ses infrastructures pour être à la pointe des technologies pneumatiques.
« Cela représente beaucoup de recherches. Ce sont des investissements industriels, mais ce que Michelin fait, d’autres pourraient peut-être le faire. Souvent, les marques ne le font pas, car c’est de l’investissement, et il faut investir d’abord pour se rémunérer ensuite. »
« Donc pour nous, le triptyque, c’est longévité, émission de particules et résistance au roulement. Ce sont vraiment les trois grands domaines. Ils sont extrêmement importants et ils sont amplifiés pour les véhicules électriques, mais c’est ce qui donne un pneu durable. »
Et, bien entendu, Michelin pense aussi à l’après, c’est-à-dire à ce qu’il advient des pneus à leur fin de vie. « Et à ces domaines se rajoute le fait de recycler les pneus en fin de vie, donc les réutiliser pour faire autre chose et de biosourcer en entrée, soit des matières premières recyclées soit des matières premières bio. »
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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