AccueilArticlesIl convertit une Tesla Model 3 en voiture hybride

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Crédit: Obrist Powertrain

Frank Obrist, un ingénieur autrichien, affirme pouvoir rendre la Tesla Model 3 encore plus populaire en doublant son autonomie et réduisant son prix de moitié.En réalité, il s’agit d’un beau coup de pub pour faire connaître sa technologie.

Les prix d’achat trop élevés, l’infrastructure de recharge pas suffisamment développée et l’autonomie trop faible freinent encore et toujours le développement de l’électromobilité. C’est du moins l’avis de l’ingénieur autrichien Frank Obrist. « Une Tesla Model 3 coûte à l’achat environ 10.000 € de plus qu’une berline hybride du type Ford Mondeo. Et dans beaucoup de régions, comme une grande partie de l’Asie, toute l’Afrique et l’Amérique du sud, les bornes de recharge sont encore quasi inexistantes », constate-t-il.
Sa solution : un nouveau concept d’hybridation qu’il a dénommé HyperHybrid et déjà développé sur une BMW i3. Il l’a maintenant appliqué sur une Model 3 de Tesla pour la convertir à son tour en hybride rechargeable.

Un nouveau concept d’hybridation

Selon Frank Obrist, sa technologie diffère fondamentalement du Range Extender tel que BMW l’utilisait auparavant sur l’i3, ou des autres techniques d’hybridation développées par les grands constructeurs. Cet ingénieur qui a travaillé avec Felix Wankel (l’inventeur du moteur du même nom), a remplacé la batterie de 50 kWh de la Model 3 par une autre de sa conception qui n’offre que 17,3 kWh mais ne pèse que 98 kg contre 458 kg pour la batterie d’origine.

Ensuite il loge dans le coffre avant un petit générateur essence 2 cylindres de 95 kg et d’une puissance de 40 kW. Un moteur « très silencieux et zéro vibration » annonce-t-il en affirmant que si vous placez une pièce d’un centime sur son capot, elle ne bougera pas.

A la clé, une économie importante puisque Frank Obrist a établi un prix de 1.200 euros pour son moteur, celui de la batterie étant de 2.000 euros. Au total le coût serait réduit de 55 % par rapport à celui de le batterie d’origine. Si l’autonomie est réduite à 100 km en mode tout électrique, celle de la voiture est portée à 1.000 kilomètres puisque le petit générateur peut recharger la batterie tout en roulant. Une technologie somme toute fort semblable à celle de l’ancienne Opel Ampera aujourd’hui disparue des showrooms.

Un générateur essence 2 cylindres de 95 kg. Photo : Thorsten Rixmann

2 litres aux 100 km

Contrairement aux Tesla, sa voiture HyperHybrid qu’il a baptisée « Obrist Mark II », consomme évidemment du pétrole et elle émet des gaz à effet de serre. Frank Obrist est conscient qu’il s’attirera sans doute les critiques et les foudres des fans inconditionnels de la marque d’Elon Musk et probablement de certains militants du climat.
Mais il met en avant les atouts de son « invention » : le rendement du moteur serait de 40 % car il fonctionne toujours à vitesse et ratio air-carburant optimum. Il ne consommerait dès lors que 2 litres au 100 km et ne nécessiterait aucun traitement des gaz d’échappement. Calculées selon les normes européennes les émissions de CO2 se limiteraient à 23 g/km affirme l’ingénieur.

Obrist explique aussi qu’il a mis au point un Système de Management de la batterie (BMS) particulier, selon lui plus efficace que celui des autres modèles hybrides. Le générateur n’attend pas que la batterie soit presque vide pour la recharger. Il démarre dès que la vitesse de la voiture dépasse les 65 km/h, non pas pour apporter une puissance supplémentaire mais pour recharger progressivement et lentement la batterie de façon à ce qu’elle fonctionne toujours dans sa plage optimale. « En général, la capacité des batteries des autres voitures électriques ou hydrides se réduit à 80 % après 500 cycles de charge et décharge », explique-t-il. Mais avec son concept, « la chimie peut fournir 10 fois plus d’énergie » affirme-t-il mystérieusement.

Un beau coup de pub

Le projet de Frank Obrist n’est certainement pas d’en rester au stade des nombreux concepts « révolutionnaires » sans lendemain. Il aurait déjà conclu un contrat de licence avec un « acteur de premier plan sur le marché international ». Il se chuchote qu’on l’aurait vu à Friedrichshafen chez l’équipementier ZF, un des leaders mondiaux des technologies de transmission.

Finalement nous comprenons qu’il n’espère pas convertir Elon Musk à la technologie hybride, mais plus modestement à conclure des accords de licence de son concept avec des constructeurs plus « classiques ». La conversion d’une Model 3 n’ayant sans doute pour objectif que de démontrer les potentialités et la faisabilité de son HyperHybrid. Et surtout de réussir un beau coup de pub.

Selon son estimation, les premières voitures équipées de sa technologie pourraient apparaître sur le marché dès 2023. A cette date les véhicules 100% électriques auront évolué, seront moins chers, leur autonomie ne sera plus un problème et les infrastructures de recharge se seront bien développées. Et surtout, la problématique climatique sera encore plus pressante. Le lancement de nouveaux modèles hybrides, émetteurs malgré tout de gaz à effet de serre, aura-t-il encore un sens ?

Et vous que pensez-vous de ce concept ?

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