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General Motors vend plus de voitures électrifiées que de thermiques en Chine, mais il y a un truc

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Buick Electra E4
Buick Electra E4

Pour la première fois depuis son arrivée en Chine en 1997, GM a vendu plus de voitures électriques que de thermiques sur le dernier trimestre. Mais non, ce n’est pas grâce au succès des dernières Buick, Cadillac et Chevrolet électriques.

Comme tant d’autres, General Motors a été contraint de revoir à la baisse sa stratégie commerciale et technique en matière de véhicules électriques. Dans ce contexte, le groupe américain a été particulièrement fier d’annoncer avoir vendu plus d’électriques que de thermiques en Chine au troisième trimestre 2024. Et ce pour la première fois.

Steve Hill, Président de GM China, va même plus loin, puisqu’il proclame carrément : « Nous créons une dynamique en termes de volume de ventes et de part de marché en Chine ». Dans les faits, GM a vendu 426.000 voitures en Chine au troisième trimestre. C’est officiellement une hausse de 14 %… par rapport au second trimestre. La chute est de 21 % par rapport au troisième trimestre 2023. Premier couac.

Et si l’on se penche sur les détails, on découvre l’importance des problèmes de GM en Chine, et des constructeurs étrangers dans leur ensemble. En trois mois, Buick, Cadillac et Chevrolet n’ont écoulé que 96.000 voitures. Alors que le groupe a encore vendu 900 000 voitures en 2023, et 1,4 million en 2019 (800 000 Buick, 200 000 Cadillac et 400 000 Chevrolet) !

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Chevrolet est particulièrement impacté, avec 8.000 voitures seulement. La marque est devenue invisible. Buick, qui fut longtemps seconde marque du marché, ne vend que 67.000 véhicules et Cadillac 21.000. Soit à peu près les ventes mensuelles de 2019, mais en trois mois. Pour Buick, l’abandon de la Chine signerait probablement la disparition de la plus ancienne marque américaine en activité, qui y écoulait 90 % de ses volumes mondiaux.

La chute est vertigineuse et explique que des experts recommandent à GM d’abandonner le marché chinois sans autre forme de procès. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et cet abandon n’est plus vraiment une question. La vraie question est : quand ?

Quid des électriques ?

La photo n’est pas beaucoup plus belle si l’on évoque les modèles électriques et hybrides rechargeables. Si l’on se réfère aux chiffres du mois d’août (les détails par modèle de septembre ne sont pas encore connus), Buick a vendu 758 Electra E5 et 103 Electra E4, tandis que Cadillac écoulait 292 Optiq et 87 Lyriq. 1240 voitures au total sur un mois, plus 4234 GL8 PHEV. Mais d’où viennent les 224.000 voitures électriques et hybrides rechargeables avancées par GM ?

Ce sont en fait les marques Baojun et Wuling qui sauvent la mise du groupe américain sur la photo avec 53 % de modèles électrifiés dans les ventes totales. Car par une astuce comptable, les véhicules de la co-enteprise SAIC-GM-Wuling sont officiellement comptabilisés par GM qui ne détient pourtant que 44 % de l’entité (contre 50,1 % à SAIC)…

Les Wuling Honguang Mini EV et Bingo ont à elles seules représentés des volumes supérieurs à ceux des trois marques américaines. Ce sont donc des véhicules bien chinois, qui ne doivent rien aux technologies de GM et dont les ventes rapportent plus à SAIC…

Mais la situation de GM illustre une problématique qui touche tous les constructeurs étrangers. Entre 2019 et 2023, ces derniers ont vu leurs ventes fortement reculer. Près d’un million de voitures en moins pour Volkswagen par exemple. 2024 s’annonce pire encore et tous les signaux sont au rouge. C’est simple, les clients chinois ne veulent plus de voitures non-chinoises. Peu importe leurs qualités, leur style… Même les premium ou les spécialistes sont durement touchés, par exemple Porsche.

On ne manquera pas de noter que toutes ces marques étrangères n’ont pas pris en compte la nouvelle consommation automobile en Chine. Les Zeekr, Nio, Xpeng ou Voyah se vendent dans les centres commerciaux, au milieu des boutiques de mode, de tech, de déco… Chevrolet, Cadillac, Volkswagen, Audi ou Toyota en sont restés à des concessions classiques en banlieue à côté de l’atelier.

Seul Tesla semble encore tirer son épingle du jeu. Pour combien de temps ? Car on entend déjà des critiques sur la lassitude et le manque de nouveautés face à des constructeurs chinois hyperactifs…

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