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Faire revivre d’anciennes gloires de l’automobile avec des versions électriques n’est pas seulement la chasse gardée des acteurs du rétrofit. Les grands constructeurs s’y mettent aussi.
Bien sûr, la mode ne date pas précisément d’hier, et les Mini, Fiat 500 et autres Beetle – dans une moindre mesure en Europe pour cette dernière – n’ont pas attendu l’avènement de la voiture électrique pour connaître le succès que l’on sait. On ne peut d’ailleurs que s’étonner (et se désoler ?) qu’aucun constructeur français n’ait pris le train du rétro en cours dans les années 90/2000, notamment du côté de Citroën, alors qu’une 2 CV semblait taillée sur mesure pour cet exercice, mais ceci est une autre histoire.
Et aujourd’hui ?
Alors que, même si le nom a été déposé par la marque, une e-Beetle ne semble pas être pour le moment dans les plans de Volkswagen, la Mini et la Fiat 500 ont déjà fait leur mutation électrique avec un succès remarqué, tant dans les classements de ventes qu’auprès des critiques et de la presse spécialisée. La Fiat 500 électrique se place même à la cinquième place des voitures électriques les plus vendus en France en janvier 2021, devant la Mini Cooper SE, qui occupe la neuvième place du classement.
Mais ces deux icônes ne sont pas les seules à truster le segment du VE au charmant look rétro. C’est tout le paradoxe de ce marché : d’un côté les constructeurs ne cessent de montrer leurs muscles bioniques en adoptant un langage de design évoquant à qui mieux mieux la modernité, de l’autre ils vont fouiller dans leurs vieilles armoires pour ressortir des modèles avec lesquels ils espèrent conquérir un public nouveau. Un public à la recherche d’autres valeurs dans l’automobile, comme un retour à des choses simples et enracinées dans un certain passé (réel ou fantasmé). Finalement, modernité et rétro semblent totalement compatibles, et c’est le moment pour ceux qui ont raté le coche de se refaire une image.
Parmi les forces en présence, on retiendra évidemment Renault, avec la présentation récente de la nouvelle Renault 5 (je n’aurais jamais pensé écrire cela un jour), dont les lignes générales sont fidèles au modèle historique, dans une version évidemment modernisée. Mais le constructeur français ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin puisqu’il serait question qu’une Renault 4 électrique soit dans ses projets.
De l’autre côté de l’Atlantique, GMC sort l’artillerie lourde avec un remake de son fameux Hummer, toujours aussi monstrueux et politiquement incorrect avec ses 1 000 chevaux et sa surface au sol équivalant à la moitié de la Suisse. Ford, dans un autre genre, n’est pas en reste avec la Mach-E, sa vision de la Mustang électrique, même si cette dernière a le don de provoquer des cauchemars chez les adeptes du modèle d’origine, pour qui mettre autre chose qu’un bon gros V8 sous le capot – et a fortiori un moteur électrique – constitue une impardonnable hérésie.
À propos de Suisse, le spécialiste de l’électromobilité urbaine Micro Mobility Systems va débuter la production de la très amusante Microlino, héritière de l’Isetta, dont nous avons pu récemment essayer une version de présérie. Un pari qui semble en bonne voie si l’on se fie aux chiffres de précommandes indiqués par le constructeur, qui restent cependant à confirmer en se transformant en commandes fermes.
Il y a aussi le Volkswagen ID Buzz, déclinaison moderne et électro-propulsée du mythique VW Combi, dont il est question depuis plusieurs années, mais dont la sortie a récemment été repoussée par le constructeur allemand, visiblement mobilisé sur d’autres priorités en matière de VE.
Du côté du Soleil levant, d’aucuns verront une parenté entre la Honda e et les toutes premières moutures de la Honda Civic. De là à imaginer une déclinaison sportive électrique directement inspirée de la S800… Mais je m’égare.
On pourrait enfin citer l’éphémère et très rare et discrète Citroën E-Mehari, dont la production vient d’être arrêtée définitivement, et qui n’a pas rencontré le succès escompté malgré ses atouts, probablement en raison d’un rapport prix-autonomie trop défavorable, et d’un mauvais timing.
Les grands constructeurs ne sont pas les seuls à travailler sur des projets électro-rétro. Nombreuses sont les marques plus confidentielles, ou carrément artisanales, qui se penchent sur des versions revisitées de voitures célèbres, mais la liste serait trop longue à établir, d’autant que certains projets resteront certainement dans les cartons.
Reste à savoir si cet engouement pour le remake d’anciens modèles à la sauce électrique a vraiment du sens en dehors d’un succès d’image. D’un côté, l’espace dégagé par la motorisation électrique (moteur moins encombrant, absence de nombreuses pièces…) laisse plus de liberté pour la créativité et l’aménagement intérieur, d’un autre côté, est-ce que les formes des voitures historiques sont compatibles avec les contraintes – notamment aérodynamiques – d’une voiture électrique ?
Si c’est pour de petits déplacements urbains, certainement. Si c’est pour faire Paris Nice, c’est moins sûr.
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