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Sur la plupart des produits que l’on achète, il existe une certaine indication de la provenance. Pour le carburant qu’on achète à la pompe, on ne sait rien. Et si ça changeait ?
Dans l’alimentaire, il existe une traçabilité très importante. On peut savoir d’où vient la viande que l’on achète, et également tous les endroits par lesquels elle est passée : élevage, abattage, transformation. Dans les produits manufacturés, c’est aussi le cas dans une moindre mesure : sur l’étiquette figurent les constituants principaux et le pays de l’étape de transformation principale. Pour ceux qui utilisent de l’électricité (pour leur habitation, leur entreprise ou leur voiture), il est également possible de savoir l’indice de CO2 correspondant à son abonnement. Pour l’essence ou le gasoil, rien de tout cela.
On n’a qu’une indication sur d’indice d’octane et le taux d’agro-ethanol pour l’essence. Et pour le diesel (qui représente la plus grosse partie de la consommation en France)… rien du tout.
Tous les types d’extraction ne se valent pas (lire notre article à ce sujet), mais on ne sait absolument pas d’où vient l’essence que l’on met dans son réservoir : ni comment il a été extrait, ni où il a été extrait, pas plus que l’endroit où il a été raffiné. On y a été habitué, mais pour autant est-ce normal ?
Si une de ces indications étaient présentes, on pourrait savoir par exemple :
– Si le pétrole a été extrait en mer du Nord, au Venezuela ou au Qatar
– Si le pétrole a été obtenu à partir de pétrole liquide ou de schiste
– Si le pétrole a été raffiné dans le pays ou à l’étranger
– Si la part d’éthanol mixée dans l’essence vient d’Europe ou du Brésil, obtenu par une technique de 1ere ou 2e génération
Cela peut passer pour des détails, mais qui surprendront probablement le quidam qui pourra prendre conscience de certaines choses. Le quidam pourrait se rendre compte qu’en achetant du pétrole il subventionne des états étrangers dont parfois il ne partage pas les objectifs politiques ou sociaux. Ou alors que si la quasi-totalité de l’essence consommée en France est raffinée en France, une grande partie du gasoil est importé. Ou que globalement une partie importante du prix payé pour le carburant part à l’étranger, alimentant le déséquilibre de la balance commerciale. Ou qu’il pourrait se passer de ces considérations s’il passait à l’électrique.
Et si on voyait un peu au-delà, on pourrait aussi avoir le choix. Un choix que l’on ne peut actuellement pas faire. Le choix entre un carburant issu de notre continent et un venant de l’autre bout de la planète. Le choix entre un carburant extrait avec une technique gourmande et destructrice et une plus économique. Le choix du consommateur pourrait ainsi privilégier l’une ou l’autre source, et montrer qu’il ne veut pas de certaines techniques, ou qu’il est réticent à acheter du pétrole venant de certaines régions.
Malheureusement, tout cela est encore de l’utopie.
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