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De passage en Norvège, terre de débarquement pour les constructeurs chinois en Europe, Maxime Fontanier pousse la porte des showrooms qui ont récemment ouvert à Oslo. Après Nio et Voyah, il s’intéresse à Xpeng, en essayant la berline électrique haut de gamme P7 Performance.
Des lecteurs nous reprochent d’effectuer de régulières comparaisons avec Tesla lorsque nous présentons une voiture électrique d’une autre marque. Le constructeur américain est une référence historique incontournable sur le marché de l’électrique, que l’on aime ou pas ses productions. Avec la Xpeng P7, nous effectuerons un rapprochement plus étroit encore, tellement cette berline électrique chinoise joue avec les codes Tesla.
Avec son empreinte au sol de 4,88 x 1,90 m pour une hauteur de 1,45 m, elle s’intercale entre la Model 3 (4,69 x 1,85 x 1,44 m) et la Model S (4,97 x 1,96 x 1,45 m). Revêtue de rouge, la Xpeng P7 Wing Edition que nous essayons reçoit des portes X-wing en élytre.
« En matière de style, cette voiture électrique est très originale. Elle a une ligne très épurée avec un coefficient aérodynamique proche de celui d’une Tesla Model 3 », compare Maxime Fontanier. La bouille de l’engin est barrée d’une ligne optique entièrement LED, et son toit est coiffé d’un verre panoramique.
De série, la Xpeng P7 Performance s’appuie sur des jantes alliage 19 pouces chaussées de pneus Michelin Pilot Sport 4 en 245/45. Dans cette déclinaison, cette grande berline électrique de la marque chinoise fondée en 2014 dispose de la motricité intégrale. Et ce, grâce à 2 moteurs synchrones à aimants permanents qui offrent une puissance cumulée de 316 kW (430 chevaux), pour un couple maximal de 655 Nm. De quoi réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. Contre 3,3 s pour la Tesla Model 3 Performance.
En alimentation de la motorisation : un pack lithium-ion NMC (nickel manganèse cobalt) d’une capacité énergétique de 80 kWh. Pour la ravitailler en énergie à la maison ou sur une borne publique en courant alternatif, la Xpeng P7 Performance embarque un chargeur 11 kW.
Dans les stations en courant continu, il faudra se contenter d’une puissance inférieure à 100 kW via le connecteur Combo CCS. On imagine que cette valeur, basse face à la concurrence, est une volonté pour préserver la longévité de la batterie. Cette dernière bénéficie pourtant d’un système de gestion de la température interne, avec préchauffage éventuel avant démarrage de la recharge.
Comme la Tesla Model 3, la Xpeng P7 est une berline 4 portes. Elle ne dispose donc pas d’un hayon. Ce qui joue négativement sur la praticité et le volume du coffre. Il n’offre effectivement que 440 litres qui se cachent derrière un accès plutôt étroit. En dépannage, le dossier de la banquette peut se rabattre en 2 parties. Du fait d’un manque de hauteur, cette légère modularité ne permettra cependant pas d’embarquer aussi facilement du petit mobilier ou certains appareils d’électroménager.
Pas de double fond en raison de la présence du pack lithium-ion à cet endroit. Les câbles de recharge sont-ils donc condamnés à se balader dans ce coffre ? Non, pas forcément, du fait de la présence d’un frunk de 66 l sous le capot avant. Cet espace est large sans être trop profond. Il permettra d’isoler aussi à l’occasion, par exemple, quelques denrées ou objets délicats.
L’empattement de 3 m profitera surtout aux passagers qui s’installeront à l’arrière de la Xpeng P7. S’ils bénéficieront déjà de place pour loger les genoux sans contrainte, la présence de la coiffe panoramique en verre libère une généreuse garde au toit. Le fessier est cependant un peu bas. Avec seulement 2 personnes, la largeur aux coudes est également très bonne.
Une troisième pourra s’insérer au milieu, en dépit d’un tunnel de service qui, sans être trop encombrant, est tout de même assez élevé. L’accoudoir avec porte-gobelets qui s’escamote à cet endroit dans le dossier est suffisamment rembourré pour procurer à cet invité un confort satisfaisant.
Remarquez que la sellerie est recouverte de vrai cuir. Les dossiers massifs des fauteuils à l’avant gênent quelque peu la visibilité sur la route. Les contreportes bien finies sont revêtues de matériaux souples et d’une ligne d’éclairage LED. Pour l’ambiance à bord, 14 haut-parleurs sont répartis dans l’habitacle, y compris au niveau de l’appuie-tête du conducteur.
Les portes électriques en élytre sur la Xpeng P7, c’est sans doute joli, mais pas vraiment pratique pour s’installer au volant. À noter qu’elles sont équipées de capteurs pour éviter les chocs. On imagine en outre que bien des automobilistes pourront être indisposés par la caméra placée juste derrière le volant, face au conducteur. Apparaissant moins intrusive, celle implantée dans les Tesla au niveau du rétroviseur intérieur est plus discrète.
Deux écrans numériques sont installés en enfilade sur la P7 : 15 pouces pour le système d’infodivertissement + 10 pouces pour l’instrumentation. Même si ce dernier est absent sur les Model 3, le fond blanchâtre des 2 tablettes rappelle encore l’univers du constructeur américain. Plus complet, cet ensemble rend davantage lisibles un bon nombre d’informations, dont la vitesse instantanée et les instructions GPS.
La finition à l’avant est également convenable, avec l’usage de matériaux rembourrés. Les parties dures ne sont pas en contact avec les occupants, en particulier au niveau des genoux. Seuls les plastiques sous le grand écran font un peu cheap. Ce qui n’empêche pas notre essayeur de trouver « très bonne » la position de conduite.
Chargeur à induction, porte-gobelets, prises d’alimentation (USB et 12 V) et nombreux espaces de rangement dont une profonde trappe sous l’accoudoir central sont à la disposition des passagers assis à l’avant de la Xpeng P7. Avec une cartographie bien faite, le GPS bénéficie d’une fluidité correcte d’utilisation. Toutefois, le système multimédia n’est pas compatible avec Apple CarPlay ni Android Auto.
L’écran permet de sélectionner un mode de conduite parmi les choix Standard, Sport, Eco et Stable. Dans tous les cas, et sans palette au volant pour jouer sur sa puissance, la régénération nous est apparue trop légère. Elle est absente en Sport. Même en Eco, où elle est la plus présente, elle se montre trop limitée et n’ira pas jusqu’à immobiliser le véhicule sans recours à la pédale des freins.
Les modes interviennent également sur la sensation à la direction et les suspensions pilotées. « Au final, on retrouve l’univers d’une Tesla, mais avec une ergonomie améliorée, une finition qui est très soignée et qui est largement dans les standards européens », évalue Maxime Fontanier.
Nouvelle référence à Tesla avec le petit levier à droite du volant qui sert de sélecteur de marche. Les manœuvres sont facilitées par une vue à 360 degrés. Xpeng développant des capacités d’autopilotage, la P7 est entourée par 14 caméras, 12 capteurs et 5 radars. Avec 11,7 m, le diamètre de braquage n’est pas exceptionnel. Il se situe toutefois dans les standards pour une voiture du gabarit de cette berline électrique. La direction de montre plutôt douce et légère.
À noter des reflets du tableau de bord dans le pare-brise. La visibilité sur l’avant et l’arrière est un peu étroite. Heureusement, pour compenser, les rétroviseurs extérieurs et les retours des systèmes de détection sont efficaces. Même en roulage, il est possible d’obtenir sur l’écran central des images provenant des caméras. Notre essayeur pointe en revanche le manque d’essuie-glace sur la lunette arrière.
À lire aussiEssai Tesla Model 3 Performance 2021 : la meilleure des voitures électriques ?La Xpeng P7 sait accélérer de manière musclée pour prendre sa place sur les voies rapides et autoroutes. Le régulateur de vitesse se gère de la même façon que sur une Tesla. La berline électrique chinoise gère bien le maintien de ligne. Lors de notre essai, elle a rappelé au bout de 5 secondes, par une alerte visuelle et sans bruit, que le conducteur doit conserver ses mains sur le volant.
Avec une insonorisation correcte, les bruits de roulement et d’air apparaissent à partir de 120 km/h. Les suspensions pilotées apportent un bon confort à bord. « C’est moins ferme qu’une Tesla », oppose l’homme à la casquette.
En revanche, la P7 se montre un peu plus gourmande qu’une Model 3, avec une consommation aux alentours des 18,5 kWh/100 km en évoluant à 110 km/h. Ce qui reste raisonnable pour une voiture de cette longueur et qui pèse à vide 2,13 tonnes. L’Américaine en déclinaison Performance est privilégiée par ses 1 836 kg. Ainsi, il sera possible de réaliser un peu plus de 400 km sur une recharge complète. Les chiffres de la conso pourront grimper à 24 kWh/100 km en chatouillant un peu plus sportivement l’engin.
En mode Sport pour aborder une succession de virages, la Xpeng P7 raffermit ses suspensions. Le châssis présente une double triangulation à l’avant et un système multibras à l’arrière. « Elle ne prend pas trop de roulis, c’est pas mal. En revanche, la direction reste assez légère », constate le journaliste auto.
Avec des étriers Brembo à l’avant, l’efficacité du freinage est rassurante. Globalement, l’engin se montre bien équilibré. Ce qui étonne à peine avec une caisse assez basse. Bonne surprise pour les amateurs du genre, la P7 sait être joueuse et glisser un peu de l’arrière dans un crissement de pneus quand on la chahute. « C’est plaisant », admet Maxime Fontanier qui avoue être impressionné par cette voiture électrique chinoise.
« C’est sans doute la meilleure concurrente actuelle de la Tesla Model 3, peut-être avec la Polestar », traduit-il.
Sur le marché norvégien, la Xpeng P7 Performance est affichée à un prix similaire à celui de la Tesla Model 3 Performance : 53 200 euros, contre 53 500 pour l’américaine. Toutefois, le modèle que nous avons essayé bénéficie d’une dotation supérieure qui comprend notamment les fameuses portes avant en élytre. Ce qui signifie qu’avec une finition équivalente et une liste d’équipements proche, la berline chinoise sera moins chère.
Elle existe aussi en déclinaison Long Range Propulsion, proposée à 46 000 euros, quand la Model 3 à grande autonomie exige 49 500 euros. La Xpeng d’entrée de gamme à petite batterie 60 kWh sera encore plus compétitive face à sa rivale.
Pour rappel, les voitures électriques ne subissent pas de taxe en Norvège, alors que les automobilistes français devront acquitter en plus une TVA de 20 %, et éventuellement déduire un bonus gouvernemental qui dépend du niveau de prix.
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