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À l’instar de Mini, Smart s’intéresse désormais aux SUV électriques. On a étudié le plus puissant de la gamme, badgé Brabus.
Avant de devenir celle que nous connaissons, la Smart originale devait adopter une motorisation électrique pour se faufiler en ville. Mais pour des raisons industrielles et financières, c’est finalement un moteur thermique qui a été retenu. Dorénavant, les choses ont bien changé. Passée en partie sous le contrôle de Geely, la marque change son fusil d’épaule : si elle fait confiance à la fée électrique, elle cède aux sirènes des SUV. Ainsi a vu le jour le Smart #3, un drôle de crossover qui va même jusqu’à se décliner en version Brabus forte de 428 ch (et peut-être un peu plus) !
À lire aussiEssai – Smart #3 : la meilleure Mercedes électriqueD’une longueur de 4,40 m pour un empattement de 2,79 m, le Smart #3 défait ses liens avec Mercedes et pioche dans la banque d’organes de Geely. Le crossover adopte donc la plateforme SEA2, que l’on retrouve notamment sous le Smart #1, ainsi que ces cousins que sont les Volvo EX30 et Zeekr X.
Le #3 leur chipe donc les machines électriques. La version Premium (indisponible au moment de notre essai), dispose d’un bloc arrière de 272 ch. La version Brabus, sur laquelle les sorciers de Bottrop n’ont pas mis un seul coup de baguette magique, s’équipe d’une paire de machines (156 ch avt. /272 ch arr.) pour une puissance totale de 428 ch et 543 Nm de couple. Contrairement au Volvo, la batterie installée ici est à peine plus petite, avec une capacité totale de 66 kWh (contre 69 kWh), pour une capacité nette de 62 kWh. Toutefois, d’après nos calculs, ce modèle disposait de près de 64 kWh de capacité. La batterie peut accepter jusqu’à 150 kW de puissance sur les bornes de recharge rapide. C’est dans la moyenne, au contraire de son chargeur AC embarqué de 22 kW, plutôt rare dans le segment des électriques.
Avec cette batterie, le Smart #3 peut viser une autonomie mixte WLTP de 455 km en version Premium ou 435 km en version Pro +. En plus du second moteur, la version Brabus des jantes de 20 pouces chaussées de pneus sportifs peu économes. L’autonomie homologuée chute alors à 415 km. Voyons ce qu’il en est dans la réalité.
Avec une température extérieure de 15 °C et un habitacle à la bonne température (22/23 °C au panneau de commande pour 20 °C à l’intérieur), le Smart #3 Brabus a présenté une consommation finale de 18,7 kWh/100 km au terme de notre parcours mixte de 100 km. Une consommation plutôt élevée, qui le place au niveau d’un BMW iX1 xDrive30, essayé dans des conditions similaires. Cela se traduit donc par une autonomie moyenne de 332 km, à peine plus généreuse que celle d’un Jeep Avenger.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 17,9 | 21,4 | 16,7 | 18,7 |
Autonomie totale théorique (km) | 346 | 290 | 371 | 332 |
Sur notre parcours de 500 km entre Lyon et Paris, le Smart #3 Brabus a affiché une moyenne de 25,2 kWh/100 km en passant la ligne d’arrivée. Une consommation très importante, qui équivaut à une autonomie totale théorique de près de 250 km, ou de 170 km de 80 à 10 % de charge selon nos relevés. Le crossover se situe dans notre base entre un BMW iX1 xDrive30 (260 km) et un BYD Atto 3 (240 km). À noter que la version Premium offrirait 20 à 30 km d’autonomie totale en plus sur ce même type de parcours, d’après nos estimations.
À lire aussiEssai – Volvo EX30 : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestÀ une vitesse fixe de 110 km/h, nous avons mesuré une consommation de 21,6 kWh/100 km. À 130 km/h, la moyenne s’élève à 26,7 kWh/100 km. L’écart de près de 24 % est inférieur à la moyenne. Cela laisse envisager, en théorie, de 287 à 232 km d’autonomie totale sur une charge.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 21,6 | 26,7 |
Autonomie totale théorique (km) | 287 | 323 |
Pour réduire au maximum les consommations, le Smart #3 dispose d’un mode Éco. Celui-ci modifie la cartographie de pédale d’accélérateur et ne délivre pas plus de 300 ch avec le seul moteur arrière en fonctionnement. Pour réduire davantage la consommation d’énergie, il faut passer manuellement la climatisation’ en mode Auto, réduisant d’un degré la température à bord par rapport au mode normal. Bref, au terme de notre parcours type, nous avons enregistré un score de 13,1 kWh/100 km, soit 470 km d’autonomie totale théorique. Rien d’exceptionnel.
Avec 428 ch pour pousser deux tonnes avec le conducteur à bord, le crossover présente un rapport poids/puissance de 4,67 kg/ch. C’est équivalent à celui d’un Maserati Grecale Folgore de 557 ch (4,61 kg/ch), et très proche de celui d’une Tesla Model 3 Grande Autonomie (4,81 kg/ch). Pour profiter de la pleine puissance, il faut activer le mode Brabus. En revanche, au regard de nos mesures et des chronos enregistrés, il ne fait aucun doute que le crossover débite bien plus de puissance qu’annoncé. D’après nos estimations, le Smart #3 Brabus pourrait délivrer aux alentours de 460 ch aux roues, se traduisant par un ratio de 4,17 kg/ch !
Voilà qui serait cohérent au regard des performances explosives enregistrées, avec un 0-100 km/h en 3,7 s et un 400 m en à peine moins de 12,0 s. Selon nos appareils de mesure satellite, il se situe donc entre un Grecale (0-100 km/h en 4,2 s) et une Audi RS e-Tron GT (3,6 s). Le #3 Brabus figure dans le top 5 des meilleurs chronos certifiés Automobile Propre ! Et pour la petite comparaison, c’est le temps que réclamait la Brabus Rocket 900 sur base de Classe S en 2015. Les autres modes brident à peine plus la puissance, avec près de 380 ch en mode Confort, où il est toujours possible de tomber le 0-100 km/h en 5,0 s.
Mode de conduite | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
Normal | 4,99 | 2,93 s | 13,27 s |
Sport | 4,17 s | 2,38 s | 12,57 s |
Brabus | 3,71 s | 2,13 s | 11,96 s |
Toujours à 80 % de charge, le crossover expédie les reprises de 80 à 120 km/h en 2,78 s en mode Brabus, ou en 3,40 s en mode Confort. À 20 % de charge, il faut compter 3,73 et 4,02 s respectivement. La perte d’une seconde est l’une des plus importantes que nous avons enregistré, mais il n’y a rien de surprenant à ce niveau de performance. À 10 %, la puissance disponible est équivalente sur tous les modes de conduite.
Malgré son badge évocateur, le Smart #3 Brabus conserve le système de freinage des autres modèles de la gamme, qu’il agrémente seulement d’étriers rouges. Difficilement dosable, comme toutes les autres commandes du véhicule, il reste suffisamment endurant et puissant pour un usage sur route. En freinage d’urgence, nous avons enregistré 24,95 m (2,56 s) pour passer de 80 à 0 km/h.
Le freinage régénératif peut être configuré sur trois niveaux (Bas, Standard et Fort) qui ne vont pas jusqu’à l’arrêt. Pour nos mesures, nous avons donc utilisé les freins dès 10 km/h pour forcer l’arrêt complet. Mais on retrouve aussi le mode s-Pedal qui, lui, freine automatiquement la voiture, un peu brutalement en fin de course. Ce dernier est identique au mode Fort (un pic de puissance de -60 kW dès 80 km/h), avec une distance d’arrêt de 144 m (15,5 s), contre 143 m (14,5 s) en prenant les freins. En mode intermédiaire (-35 kW) on compte 223 m (23,1 s), alors que le mode quasi roue libre (-6 kW) laisse filer la voiture jusqu’à près de 576 m.
Mode de conduite | Distance d’arrêt | Temps d’arrêt |
Bas | 575,9 m | 45,7 s |
Standard | 222,8 m | 23,09 s |
Fort (s-Pedal) | 143,7 m | 14,45 s |
Grâce à son empattement généreux, le Smart #3 offre beaucoup de place à l’arrière. Mais la banquette inclinée n’aide pas toujours à trouver ses aises, et les fixations ISOFIX basses impliquent d’incliner les sièges bébés. Annoncé à 370 l (avec 310 l au-dessus du plancher, le reste en dessous), le coffre peut se montrer juste au moment de partir. Difficile d’y faire tenir un bagage soute et une poussette ensemble, alors que notre trottinette entre seulement de biais. À l’avant se trouve une petite boîte de 15 l permettant de faire tenir un câble, pas plus.
Au poste de conduite, si la console centrale surélevée se montre pratique, sa forme confine un peu plus les occupants. Mais le style fait mouche, tout comme la qualité des matériaux utilisés, même s’ils peuvent se montrer fragiles. On retrouve au centre une dalle tactile de 12,8 pouces qui permet d’accéder aux différentes commandes. Mais les menus sont éparpillés, ce qui allonge le temps nécessaire pour désactiver les horripilantes béquilles électroniques et autres systèmes de surveillance du conducteur !
Sur l’autoroute, l’insonorisation se révèle soignée (69 dB à 130 km/h), avec des niveaux équivalents à ceux de grandes berlines comme la BYD Seal ou la Tesla Model 3 Highland. Bien campé sur ses suspensions, le crossover fait preuve d’une bonne agilité sur routes secondaires. Mais, en voulant trop en faire, l’amortissement manque de rigueur, alors que les commandes sont volontairement trop vives : accélérateur difficilement dosable, rappel du volant brutal, suspension très sèche sur les ralentisseurs. La conduite de ce modèle est loin d’être confortable !
À lire aussiEssai – BMW iX1 xDrive30 : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestPour ce premier bilan, si le Smart #3 se démarque de ses concurrents avec une présentation exotique, ses niveaux de consommation et d’autonomie sont moyens. Mais il dispose, sur le papier en tout cas, de bonnes capacités de recharge. Sur les bornes publiques, il peut accepter jusqu’à 22 kW, ce qui est un réel avantage pour faire l’appoint rapidement le temps d’une course. Sur les bornes rapides, il peut grimper jusqu’à 150 kW. Suffisant pour faire des voyages une formalité ? On en parle la semaine prochaine.
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