La version d’entrée de gamme du Renault Scenic E-Tech permet d’économiser 5 000 € et de perdre 171 kg sur la balance en conservant un bon rayon d’action. Sans doute le choix le plus pertinent. 

Malgré son appellation, le nouveau Renault Scenic n’a plus rien à voir avec les précédentes générations puisqu’il s’agit désormais d’un SUV 100 % électrique au look assez sportif. D’abord présenté dans sa définition haut de gamme avec un moteur de 220 ch et une grosse batterie de 87 KWh (capacité nette utile), il se décline aussi dans une version bridée à 170 ch avec un accumulateur de 60 kWh.

Le plus sexy des Scenic

Extérieurement, rien ne change sur ce modèle de base qui conserve un style assez sportif avec des bas de caisse, un becquet et des optiques à LED effilés. Les jantes en alliage de 19 pouces figurent également dans la dotation de série. Notre version d’essai ajoute un coloris bi-ton Rouge Flamme avec toit noir (1400 €) et le pack Techno (2000 €) qui intègre les rétroviseurs rabattables électriquement, les vitres arrière teintées et des décorations de boucliers noir satin.

La Guerre des boutons

À bord, le Pack Techno ajoute un volant chauffant avec des palettes faisant varier la force du freinage régénératif et un bouton Multisense pour choisir ses modes de conduite. Ce pack comprend par ailleurs un plus grand écran multimédia de 12 pouces, avec un planificateur reposant sur Google Maps et un chargeur à induction. Ce dernier n’est cependant pas très efficace et chauffe davantage le téléphone qu’il ne le recharge. Si la présence de nombreux commodos et boutons autour du volant peut dérouter au premier abord, l’ergonomie des commandes est plus intuitive et naturelle que dans une Tesla où tout est regroupé sur le même écran. Les rangements nombreux et bien disposés facilitent aussi le quotidien.

Des passagers bien choyés

Plus long de 27 cm par rapport à la Renault Mégane, le Scenic se fait beaucoup plus spacieux aux places arrière très accessibles grâce à de larges portières. L’absence de tunnel de servitude libère la place centrale qui abrite un immense et ingénieux accoudoir intégrant des supports pour tablette et deux prises USB-C. Le coffre profite lui aussi d’un accès assez large avec un hayon électrique (sur Techno). Le volume de 440 dm³ (selon les normes VDA) est assez moyen faute de profondeur et il faudra opter pour des compartiments en mousse en accessoire (185 €) pour rehausser le plancher au niveau du seuil de chargement. Le double-fond est profond, mais un petit espace sous le capot avant aurait été le bienvenu pour loger les câbles de recharge. Les assises de banquette restent fixes, mais assurent un bon niveau de confort, et les dossiers se rabattent en trois parties.

Le bon format pour la ville

En ville, le Renault Scenic se montre assez maniable grâce à une largeur raisonnable pour un SUV électrique (1,86 m) et un diamètre de braquage plus court que celui d’un Tesla Model Y (10,9 m contre 12,1 m). Les commandes légères et le freinage régénératif progressif (même réglé au plus fort) contribuent à la douceur de conduite du Français. En revanche, il faut utiliser la pédale de frein pour s’arrêter complètement. Autre gros point fort du SUV français, son amortissement prévenant qui absorbe bien les ralentisseurs à faible allure sans être mollasson quand le rythme s’accentue.

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Peu puissant, mais assez léger

Sur la route, ce Renault Scenic de 170 ch offre assez d’allant. Les accélérations sur le 0-100 km/h sont certes moins vives que sur le modèle de 218 ch (8,6 s contre 7,9 s), mais demeurent suffisantes et meilleures que celles d’une Renault Mégane de 130 ch (10,5 s). Le couple de 280 Nm suffit d’ailleurs à déclencher rapidement l’antipatinage sur les roues avant motrices. Plus stable qu’agile, le Renault Scenic tend à élargir assez vite sa trajectoire en virage serré. La direction ne manque pas de précision, mais manque un peu de progressivité dans l’effort de braquage et transmet peu de remontée d’information. Bref, l’agrément de conduite et le dynamisme restent en net retrait face à un Tesla Model Y (en propulsion comme en quatre roues motrices). Cela dit, le Scenic freine bien et peut compter une fois de plus sur des suspensions parfaitement calibrées qui semblent encore plus efficaces sur cette version de 60 kWh allégée de 171 kg par rapport à la version 87 kWh.

Plaisant sur autoroute

Relativement léger pour un SUV électrique (1747 kg), le Renault Scenic 170 ch 60 kW apparait très stable sur voie rapide où sa vitesse de pointe est bridée à 157 km/h (115 km/h en mode Eco) contre 170 km/h pour la version 87 kWh. En revanche, la capacité de remorquage reste la même, à savoir 1100 kg. L’instrumentation numérique très lisible intégrant la cartographie permet de rester bien concentré sur sa route sans trifouiller l’écran central à tout va, comme dans un Tesla Model Y. Les aides à la conduite se montrent aussi plus fonctionnelles que chez l’Américain. Avec le Pack Techno, le régulateur de vitesse actif s’adapte directement à la vitesse réglementaire en pressant un bouton en forme de cible. Génial. Il faudra toutefois ajouter 1000 € pour bénéficier de l’assistance au maintien de voie. Autre astuce pratique, le bouton de déconnection de l’alerte de dépassement de vitesse à portée de main.

En mal d’Harman Kardon

L’insonorisation s’avère assez proche de celle d’un Tesla Model Y, c’est-à-dire un peu légère pour un SUV électrique, mais plus soignée que celle d’un modèle thermique. Des sifflements d’air apparaissent au niveau des rétros dès 110 km/h, mais les bruits de roulement sont assez contenus avec les jantes de 19 pouces. Un Peugeot e-3008 s’avère cependant plus silencieux. L’ensemble Hi-Fi Arkamis avec le pack Techno fait le job, mais n’arrive pas à la cheville du système Harman Kardon, réservée seulement à la version 87 kWh en finition haut de gamme Esprit Alpine (moyennant 1 000 €).

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Aussi gourmand que le gros Scenic

Côté consommation, nous avons enregistré 21,7 kWh/100 km à 130 km/h et 22,8 kWh/100 à 150 km/h (sur autobahn illimitée évidemment !). Il sera toutefois possible de naviguer autour de 17 kWh/100 km en usage urbain, ce qui autorise un rayon d’action variant de 280 à 360 km. Doté d’un système de préconditionnement de la batterie, le Scenic accepte 130 kW de puissance de charge maxi en courant continu (DC) pour passer de 10 à 80 % en 33 min. Dans la moyenne, sans plus ! Sur du courant alternatif (AC), comptez 9 h 15 pour faire le plein avec le chargeur embarqué de série sur une Wallbox de 7,4 kW et 3 h 15 avec le chargeur de 22 kW facturé 2000 €.

Un tarif agressif 

Accessible dès 39 990 € en finition de base et 41 990 € avec le pack Techno, le Renault Scenic 170 ch 60 kWh réclame 5 000 € de moins que la version 87 kWh (à équipement équivalent) et devient très compétitif sur le segment des SUV électriques. Sa fabrication en France lui permet en outre de profiter du bonus écologique de 4 000 € pour descendre à 37 990 € en version Techno. De quoi rivaliser sérieusement avec la référence du segment, le Tesla Model Y Propulsion (41 990 € bonus inclus), certes plus spacieux et performant, mais aussi plus encombrant et moins confortable.

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On aime :

  • La qualité d’amortissement
  • L’espace et l’accès aux places arrière
  • L’ergonomie des commandes
  • Le tarif compétitif

On aime moins :

  • La consommation sur autoroute
  • La vitesse de charge très moyenne
  • Le comportement pataud

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