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Essai Mitsubishi Outlander PHEV 2019 : un SUV hybride rechargeable surprenant

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Son allure est plutôt discrète, on pourrait même croire à un SUV classique à première vue. Pourtant, la version 2019 du Mitsubishi Outlander PHEV intrigue par sa technologie. Son système hybride rechargeable et ses fonctionnalités inédites le démarquent de sa catégorie. Conçu au Japon, le SUV s’est déjà vendu à plus de 100.000 exemplaires en Europe.

De la génération précédente, l’Outlander PHEV 2019 ne diffère pas beaucoup en apparence. Seuls la calandre, les contours de phares, le bouclier et le béquet arrière ont été restylés. Une sobriété qui cache cependant une motorisation hybride-rechargeable complexe et agréablement surprenante. Le SUV est en effet équipé d’un nouveau moteur essence à cycle Atkinson 2,4 litres de 135 chevaux qui n’entraîne que rarement les roues. Parfaitement insonorisé, il ne démarre que lorsque le niveau de batterie est insuffisant ou que le style de conduite est musclé. Mitsubishi a d’ailleurs programmé le moteur pour qu’il se lance au moins une fois tous les 89 jours pour éviter un encrassement s’il n’est pas utilisé. Il est donc relié la quasi-totalité du temps à un alternateur dont la puissance a été augmentée de 10 % sur la nouvelle version.

La batterie réchauffée par temps froid

Cet alternateur injecte du courant dans une batterie lithium-ion dont la capacité a été portée à 13,8 kWh et la puissance augmentée de 15 %. Elle permet de plafonner à une vitesse maximale de 135 km/h et parcourir 45 km en mode 100% électrique. Son efficacité est notamment optimisée par temps froid par un système de chauffage opérationnel en charge comme en circulation. En complément du moteur électrique installé sur le train avant, celui à l’arrière a été amélioré, affichant désormais une puissance de 95 chevaux et un couple de 195 Nm.

Ça n’est finalement que lors d’une très vive accélération ou d’une ascension que le moteur essence entraîne directement les roues avant, sans aucune boite de vitesse intermédiaire. La symbiose des modes est rythmée par les mystérieux calculs de l’ordinateur de bord, qui n’active jamais tous les moteurs en même temps, assure Mitsubishi. Impossible donc, de connaître la puissance maximale réelle du véhicule.

Transitions imperceptibles et insonorisation irréprochable

Lors de notre essai entre Saint-Saturnin-les-Apt dans le Vaucluse et l’aéroport Marseille-Provence, nous avons pu constater la fluidité lors des transitions entre propulsion électrique et traction thermique. Un changement de mode imperceptible, tout comme le bruit et les vibrations du moteur essence visiblement très bien isolé. Nous aurions pu nous méprendre, avec cette cette sensation de rouler tout-électrique malgré le fonctionnement du bloc thermique. Il faut jeter un coup d’oeil au tableau de bord pour réaliser que l’Outlander PHEV consomme effectivement du carburant : 4,9 litres / 100 km sur notre itinéraire de 132 kilomètres.

Partis avec un niveau de charge de 85%, nous avons roulé en tout-électrique, mode par défaut, jusqu’à ce que le véhicule démarre automatiquement le moteur essence. Verdict : 47 kilomètres sans émissions, parcourus exclusivement sur des routes nationales à la vitesse de 90 km/h, en adoptant un style de conduite classique. C’est un peu plus que l’autonomie de 45 km WLTP annoncée par le constructeur. Au-delà, nous avons achevé l’itinéraire sur autoroutes en ajustant le régulateur adaptatif à 120 km/h. Selon l’ordinateur de bord, le trajet s’est réalisé à 70% en mode électrique. Un score pile dans la norme des véhicules hybrides-rechargeables qui permet d’effectuer la majorité des trajets domicile-travail sans une goutte d’essence.

Des palettes au volant pour gérer le freinage régénératif

Côté confort et esthétique dans l’habitacle, nous avons surtout apprécié la sensation d’espace. Pas de tête qui tape le plafond, pas de genoux qui bloquent le volant. La sellerie en cuir capitonnée « Diamond » disponible uniquement sur la finition « Instyle », la plus haut-de-gamme, agrémente l’intérieur d’un certain raffinement. De très nombreux boutons sur le volant, le tableau de bord et la console centrale permettent d’accéder directement à l’ensemble des fonctions et modes de conduite. Des palettes offrent aussi la possibilité de sélectionner cinq niveaux de freinage régénératif, le plus puissant permettant une décélération significative. S’il faut admettre qu’une majorité n’est que rarement utilisée, ce choix a le mérite de ne pas forcer l’utilisateur à passer par un écran tactile pour gérer son véhicule.

De la charge rapide sur une hybride-rechargeable !

Alors que la majorité des véhicules hybrides-rechargeables contraignent à disposer d’une prise à domicile, l’Outlander se distingue par une fonction inédite et très pratique : la charge rapide en 50 kW. Le SUV est équipé d’un port Chademo qui permet de faire le plein en 25 minutes. Une charge qui s’interrompt une fois le niveau de 80% atteint, afin de permettre la régénération par freinage.

Une caractéristique utile dans plusieurs cas : lors d’un long trajet par exemple, pour faire baisser la consommation moyenne de carburant. Une courte pause sur une aire d’autoroute équipée d’une borne suffit pour faire le plein. La charge rapide peut également faciliter l’utilisation du véhicule par un automobiliste non-équipé de prise à domicile ou au travail. Encore faut-il avoir accès une borne Chademo sur le parking de son supermarché ou à une station non-loi de chez soi. Idéalement, il devra être rechargé sur une prise domestique de 16 ampères en 4 heures.

Sans recharge régulière, la batterie se dégrade

Dans la pire des situations, un mode « charge » permet de recharger la batterie via le moteur thermique. Peu vertueux, mais flexible pour l’utilisateur. Cette fonction peut aussi éviter une dégradation de la batterie dans le cas, assez fréquent chez les conducteurs d’hybrides-rechargeables, ou elle ne serait pas régulièrement rechargée. Un cadre de Mitsubishi confie par exemple avoir constaté le retour en SAV d’un véhicule de 40.000 kilomètres dont l’accumulateur n’était plus opérant. Son utilisateur n’avait jamais rechargé le SUV, « le câble neuf était encore rangé dans son emballage » déplore t-il.

Un SUV qui fait office de groupe électrogène

L’Outlander PHEV 2019 se démarque également par une fonctionnalité aujourd’hui rare mais appelée à se démocratiser au sein des véhicules électriques et hybrides-rechargeables : il peut faire office de générateur domestique. Logée dans le coffre, une prise type-E de 230 volts peut délivrer un courant de 1500 watts, puisé dans la batterie de traction et le moteur essence le cas échéant. Fière de son innovation, Mitsubishi insiste sur son utilité en présentant l’anecdote d’un client japonais du SUV.

Selon la marque, l’utilisateur bloqué à son domicile par une tempête de neige et sans électricité aurait pu continuer à alimenter ses appareils pendant plusieurs jours. Batterie et réservoir d’essence pleins, l’Outlander PHEV pourrait assurer 10 jours d’autonomie à un foyer d’après le constructeur. Autre avantage : le SUV peut tracter une remorque de 1500 kg, assez rare pour un véhicule hybride-rechargeable.

Peu adapté à un usage urbain avec ses dimensions volumineuses (4695 x 1800 x 1710 mm), ses quatre roues motrices et sa fonction générateur en font cependant un outil pertinent à la campagne. Il est proposé à partir de 39.900 euros et jusqu’à 50.990 selon la finition. Une offre de Mitsubishi permet d’afficher un prix de 33.900 euros grâce à une remise de 4000 euros et une prime à la conversion de 2000 euros.

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