AccueilEssaisEssai - Jeep Grand Cherokee 4xe (2023) : un apache sans attache

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La cinquième génération de Jeep Grand Cherokee modernise son style, son équipement et adopte une motorisation hybride rechargeable sans renoncer à ses capacités en tout-terrain.

Apparu en 1992, la cinquième génération du SUV familial américain a entièrement revu sa technologie et son style toujours aussi imposant mais plus raffiné avec un toit plus profilé ou encore une calandre et des optiques affinés. Commercialisé aux USA depuis 2021 avec des moteurs V6 et V8 et même en déclinaison 7 places (5,20 m de long), le Jeep Grand Cherokee importé en France se limite à la version 5 places (4,91 m de long) en finition haut de gamme dite Summit Reserve avec la motorisation hybride rechargeable.

Un italo-américain

Baptisé 4xe, ce Jeep Grand Cherokee « PHEV » exploite un 4 cylindres 2,0 l turbo essence de 272 ch associé à un moteur électrique de 145 ch. L’ensemble délivre jusqu’à 380 ch de puissance cumulée et 637 Nm de couple. À cela s’ajoute une batterie de traction d’une capacité de 17,3 kWh autorisant 48 km d’autonomie sans émission selon les normes WLTP. Côté châssis, le grand SUV américain exploite une structure monocoque dérivée de l’Alfa Romeo Stelvio avec de nombreux éléments en aluminium et un train arrière multibras gage d’une tenue de route et d’un niveau de confort plus soigné sur route. Les prestations en tout terrain ne sont pas oubliées comme en attestent la garde au sol conséquente (27,8 cm), la transmission 4×4 avec une boite de transfert à deux vitesses ou encore le différentiel à glissement limité électronique à l’arrière. Les suspensions pneumatiques de série peuvent adapter la hauteur du véhicule sur 5 niveaux. À cela s’ajoutent 5 modes de conduites (Auto, Sable/Boue, Neige, Sport, Rochers) modifiant la répartition du couple entre les roues, le calibrage de l’accélérateur, la consistance de la direction ainsi que les réglages de l’antipatinage et de l’ABS.

Une ambiance moderne et chaleureuse

À bord, le Jeep Grand Cherokee a entièrement revu le design de sa planche de bord intégrant une instrumentation numérique, un écran tactile central de 10,1 pouces et un autre écran tactile de 10,25 pouces pour le passager. Il est possible d’ajouter deux écrans pour les passagers arrière moyennant 2 650 € en option.

La présence de nombreux boutons physiques donne le tournis au premier abord, mais permet d’accéder rapidement aux réglages de la ventilation, du châssis ou des aides à la conduite. Les modes de conduite (Hybride, électrique, eSave) bénéficient également de boutons de raccourcis. À cela s’ajoutent de nombreuses prises de branchements, un chargeur à induction et de nombreux rangements. La présentation de la planche de bord avec des surpiqures et des boiseries est très flatteuse, mais la qualité des assemblages reste un ton en deçà des références germaniques. Les sièges avant électriques en cuir sont à la fois chauffants, ventilés, et offrent une fonction massage de série. Ils souffrent cependant de dossiers durs et manquent de maintien latéral.

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Une habitabilité moyenne

À l’arrière, l’espace aux jambes est suffisant pour des adultes et les dossiers peuvent s’incliner. Mais l’assise est assez proche du sol et la place du milieu manque de confort. L’accoudoir dur et l’imposant tunnel de transmission limite son exploitation. L’habitabilité tout comme le volume de coffre de 471 litres n’ont donc rien d’exceptionnels pour un véhicule de 4,91 m.

Un Indien dans la ville

Malgré son gabarit conséquent, le Jeep se montre assez agréable en usage urbain grâce à ses surfaces vitrées relativement grandes et sa caméra 360 ° qui confèrent une bonne visibilité. Le diamètre de braquage de 11,7 m demeure acceptable pour un tel engin et la transmission automatique joue de ses 8 rapports en douceur. Une virée en tout terrain nous a permis de constater que notre imposant SUV n’avait peur de rien et pouvait même descendre les pentes abruptes sans avoir à toucher au pédalier.

Des pneus routiers mal adaptés

Sur route en mode Sport, les accélérations ne manquent pas de vigueur (0-100 km/h en 6,3 s) mais dans les virages, les 2639 kg se font lourdement ressentir avec une prise de roulis assez marquée et un niveau de confort bien décevant pour un véhicule doté de suspensions pneumatiques. De nombreuses vibrations se font ressentir dans le bas des reins sur chaussées dégradées où sur les raccords autoroutiers. La faute en incombe notamment aux jantes de 21 pouces chaussées de pneus Pirelli PZero aux flancs raides (275/45 R21). Les pneus tout terrain Continental CrossContact UHP en 20 pouces (265/50) apparaissent mieux adaptés à ce genre d’engin.

Un voyageur silencieux

Sur voie rapide, le Jeep Grand Cherokee se montre bien plus à son aise et peut compter sur une excellente insonorisation des bruits d’air et de roulement. À cela s’ajoute une excellente chaine Hifi McIntosh à 19 HP. La possibilité de passer en mode propulsion limite la consommation et nous a permis d’afficher 6,8 l/100 km à l’ordinateur de bord sur un parcours mixte. De quoi envisager plus de 1 000 km avec les 72 litres de réservoir. Précisons cependant que nous avons effectué notre essai avec une batterie chargée à fond. Une fois vide, la sobriété ne sera plus de mise, surtout si vous utilisez la fonction e-Save afin de recharger la batterie avec le moteur thermique. Il vaut mieux donc se brancher sur une borne où le Jeep Cherokee accepte jusqu’à 7,4 kW et 32 Ampères pour récupérer les 17,3 kWh en environ 3 h.

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Un tarif prétentieux

Affiché à 99 500 € dans son unique finition Summit Reserve, le Jeep Grand Cherokee a la folie des grandeurs. Même si l’équipement de série est complet (clef main libre, affichage tête-haute, aides à la conduite, toit vitré…) et les prestations en tout terrain assez poussé, le SUV américain vient jouer dans la cour des très grands comme le Porsche Cayenne E-Hybrid de 470 ch. Ce dernier réclame certes 6 000 € de plus, mais fait référence en termes de rapport performance/consommation (42 g/km de CO2), de dynamisme routier ou de qualité de fabrication. Maintenant, le blason Jeep conserve une aura indéfectible et une image peut être plus « socialement acceptable » en France.

On a aimé
  • Le style baroudeur
  • Les prestations en Tout Terrain
  • L’insonorisation soignée et la chaine Hi-Fi de qualité
On a moins aimé
  • Le confort de suspensions et de sellerie
  • La finition moyenne
  • Le tarif élevé et la gamme limitée

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