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Nous avons testé le Hyundai Kona 64 kWh sur plus de 2000 kilomètres pendant trois jours. Première partie de notre périple : un Paris – Bordeaux par l’autoroute pour évaluer l’autonomie à vitesse élevée et la charge dite ultra-rapide sur les bornes du réseau Ionity.
Pour tenter de répondre à cette question récurrente, nous avons réalisé un Paris – Bordeaux, soit 586 km sur autoroute et un arrêt-recharge intermédiaire à Tours sur une station ultra-rapide Ionity.
Résultat : à 130 km/h sur régulateur, nous avons pu boucler d’une traite les 227 km qui séparent Paris et l’aire de la Longue Vue à Tours, où se situe la station Ionity. Selon l’ordinateur de bord du Kona, il restait assez d’énergie pour effectuer 89 km supplémentaires. On peut donc estimer à environ 300 km l’autonomie du Kona à 130 km/h sur une charge complète (de 100% à 0%) dans les conditions de notre test : température extérieure d’environ 15°, style de conduite normal, chauffage modéré à 23,5°, profil de l’itinéraire plat, absence de vent, conducteur seul à bord et un seul bagage. Sur ce tronçon, la consommation moyenne s’est élevée à 20,5 kWh/100 km, un chiffre raisonnable au vu de la vitesse élevée.
Capable de recharger jusqu’à 100 kW selon Hyundai, le Kona n’a pas pu atteindre cette puissance sur la station Ionity où nous l’avons branché. Lors de notre session de recharge de 28 à 93 % sur la station de l’aire de la Longue Vue à Tours, le véhicule n’a pas dépassé les 77 kW. Selon de nombreux témoignages, le Kona serait incapable de charger à 100 kW dans des conditions réelles d’utilisation. Nous avons patienté un peu plus d’une heure afin de recharger assez d’énergie pour rejoindre Bordeaux, à 358 km.
Coût de la recharge : 8 euros, tarif unique sur le réseau Ionity, quelle que soit la quantité d’électricité délivrée et le temps resté sur la borne. Un prix très juste dans notre cas puisque nous avons rechargé 46,77 kWh, soit 0,171 euros par kWh (pour référence, le prix du kWh en heures pleines pour un particulier chez EDF est de 0,145 euros). Les badges d’opérateurs de mobilité n’étant pas encore actifs sur le réseau Ionity, nous avons activé et payé la recharge en scannant le QR code figurant sur la borne. Ce dernier redirige vers le site de Ionity et propose de régler par carte bancaire dans un processus assez rapide, à condition d’avoir un forfait de téléphone offrant une bonne couverture de données mobiles.
En quittant la station Ionity de l’aire de la Longue Vue, le Kona affichait une autonomie estimée insuffisante pour rejoindre Bordeaux. Un écart de 20 kilomètres qui s’est comblé au fil du trajet, grâce à la réduction de la vitesse. En effet, nous avons décidé de rouler à 115 km/h sur régulateur plutôt que 130 km/h. Une petite baisse d’allure pour un grand avantage : la consommation moyenne est passée à 15,6 kWh/100 km. Ainsi, nous sommes arrivés à Bordeaux sans soucis, avec 9% de batterie et 32 km d’autonomie restante.
Sur la quasi-totalité du trajet, nous avons utilisé les fonctions d’assistance à la conduite intégrées à bord du Kona. Jamais appelés « pilote automatique » par Hyundai, l’aide au maintien dans la voie et le régulateur de vitesse adaptatif combinés y ressemblent pourtant.
Il s’agit d’un pilotage autonome de niveau 2 (sur une échelle de 5), qui impose d’exercer une pression régulière sur le volant, toutes les 10 secondes environ, afin de rester activé. Développé par une filiale d’Hyundai, le système fonctionne très bien de jour, par météo favorable et à condition que les lignes tracées sur la route soient nettement visibles. Il freine et accélère sans à-coups en fonction des véhicules qui le précédent et de la vitesse maximale sélectionnée par le conducteur. Sur autoroute bien entretenue, le maintien dans la voie est stable et ne déborde pas sur les lignes.
Si le Kona 64 kWh dispose d’une autonomie et de performances très confortables, son bon fonctionnement est, comme tout véhicule électrique, entièrement tributaire de l’infrastructure de recharge. Nous n’avons pas rencontré de problème sur la station Ionity mais on ne peut pas en dire autant à notre arrivée à Bordeaux. La borne rapide Cahors Evtronic installée par Bordeaux Métropole et gérée par Freshmile sur laquelle nous avons choisi de recharger était censée délivrer une puissance de 50 kW. Dans les faits, elle n’a pas dépassé les 39 kW, rallongeant le temps de charge. De plus, la session s’est interrompue sans raison apparente à 49% et a posé problème lors du déverrouillage du connecteur Combo. Le véhicule a finalement pu être libéré au terme d’un appel d’une trentaine de minutes au service d’assistance du réseau. Nous avons cependant apprécié la gratuité de la recharge.
Pour reprendre la route rapidement le lendemain, nous espérions pouvoir recharger les 51% restants durant la nuit sur le parking de l’hôtel F1 Bordeaux-Ville où nous avions réservé une chambre, sans succès. Sur les 60 places de stationnement offertes par l’établissement, aucune n’étaient dotées à minima d’une prise de recharge classique pour véhicules électriques…
Distance parcourue : 581,6 km
Durée du trajet (en mouvement) : 6h42
Durée de la recharge : 1h04
Consommation moyenne totale : 17,5 kWh/100 km
Consommation moyenne à 130 km/h : 20,5 kWh/100 km
Consommation moyenne à 110 km/h : 15,6 kWh/100 km
Consommation totale : environ 104 kWh
Coût total de l’énergie : environ 16 €
Volume sonore dans l’habitacle à 130 km/h (mesuré par application smartphone) : 73-77 dB
Puissance de charge maximale constatée lors de l’essai : 77 kW
Autonomie jusqu’à la panne à 130 km/h dans les conditions de l’essai : environ 315 km
Autonomie jusqu’à la panne à 115 km/h dans les conditions de l’essai : environ 390 km
Prochaine étape : Bordeaux – Marseille via les routes nationales.
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