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Une berline sportive à la fois premium et accessible. C’est ainsi que le constructeur nous présente sa voiture électrique, aussi ambitieuse qu’elle est prometteuse. Et il faut bien l’avouer, la Tesla Model 3 a de quoi s’inquiéter. Direction Bordeaux et ses environs pour notre essai de la BYD Seal Excellence AWD de 530 chevaux.
L’empire (du Milieu) contre-attaque. Lecteur assidu d’Automobile Propre, vous êtes sûrement à jour sur l’évolution de BYD ces dernières années. Pour les nouveaux arrivants, un peu de contexte. Présent dans l’industrie auto depuis 2003, le chinois BYD est un véritable géant parfaitement « autonome ». Le constructeur produit ses propres batteries, ses propres moteurs électriques, et à peu près tout ce qu’il faut pour faire une voiture. En quelques chiffres, BYD possède plus de 30 parcs industriels, valide « une quinzaine de brevets » chaque jour, et compte 600 000 salariés dont 90 000 ingénieurs. Et pour bien comprendre son expertise en matière d’électronique, sachez qu’un iPad sur deux est fabriqué par BYD. Tout ça c’est bien beau, mais ce qu’il faut en retenir, c’est que la marque maîtrise son sujet. Et cette BYD Seal dans sa version haut de gamme Excellence compte bien nous le prouver.
À lire aussiEssai – BYD Seal : what the phoque !Après le langage esthétique « Dragon Face » de ses modèles Han, Tang, et Atto 3, BYD se la joue océanique. Plus doux et plus en rondeur, le design laisse place à l’épure. En témoigne cette calandre « X Face », dont les feux de jour représentent des ondulations à la surface de l’eau. Pourquoi conventionnelle ? Parce que le profil de cette BYD Seal Excellence AWD n’est pas sans évoquer celui d’une Tesla Model 3. Avec quelques petites fioritures tout de même. Inserts des ailes, bas de caisse, et insert de custode arrière se chargent de lui donner une allure plus sportive. Est-ce que cela alourdit un peu le design ? Peut-être. Est-ce que ça fonctionne ? Assurément. Bon d’accord, le diffuseur arrière façon Audi RS3 est peut-être de trop. N’oublions pas les jantes aéro de 19 pouces, et les poignées affleurantes en faveur du remarquable Cx de 0,219.
En matière d’aérodynamique, elle est dans le haut du panier. À cela s’ajoutent des feux LED en « U » à l’avant, aux lointaines évocations de Porsche Taycan. Quant à l’arrière, bande LED et signature lumineuse en gouttes d’eau viennent parfaire le tout. La BYD Seal ne révolutionne donc pas le design automobile, mais elle soigne son apparence. Personnellement, je la trouve très agréable à regarder. D’autant que l’auto bénéficie d’assemblages et de finitions impeccables. Tout est parfaitement ajusté à l’extérieur comme à l’intérieur, impossible à prendre en défaut sur ce point. Après tout, cela eut été dommage sur une grande berline premium. Ses dimensions : 4,80 m de long, 1,87 m de large, et 1,46 m de haut. L’empattement s’établit à 2,92 m. Enfin, détail amusant : le « 3.8S » à l’arrière ? Rien à voir avec une quelconque équivalence de cylindrée. Il s’agit de son 0 à 100 !
On comprend donc tout à fait si cette berline électrique ne vous évoque pas grand-chose à l’extérieur. Difficile en revanche de rester de marbre face à l’intérieur. Notre BYD Seal Excellence AWD nous accueille dans une ambiance « Tahitian Blue » très réussie. Au-delà de sa palette reposante -l’océan, encore !-, ce sont son originalité et sa qualité qui nous impressionnent. Sièges, planche de bord, écrans, volant, console centrale et commande de boîte : tout est beau ! Mais si vous trouvez ça « jouet », on comprend aussi. Devant, on s’installe dans des sièges très confortables (électriques, chauffants, et ventilés), à l’accueil moelleux et au maintien latéral efficace. Derrière, la banquette est tout aussi confortable, et accueille très bien les grands gabarits. Malgré son pavillon subtilement coupé, la garde au toit est bonne (merci au toit panoramique vitré). L’espace aux genoux est généreux lui aussi, grâce à l’empattement.
Seul le passager arrière subira une légère bosse, mais la BYD Seal est loin d’être la pire en la matière. On notera également une assise relativement basse, impliquant d’avoir les genoux un peu plus hauts. Du reste, c’est spacieux et lumineux, très agréable. Simili-cuir et surpiqûres se chargent de la note premium, sans oublier la commande de boîte « crystal » style BMW i5. Si quelques plastiques durs subsistent, les inserts brillants (bien que friands des traces de doigts) et revêtements façon alcantara séduisent. Au volant, on profite d’un écran d’instrumentation de 10,25 pouces, et d’un grand écran central de 15,6 pouces. Ce dernier a la particularité d’être rotatif, basculant entre paysage (horizontal) et portrait (vertical). Un gadget qui en jette. Double chargeur à induction, ports USB, assistant vocal, et affichage tête haute complètent la dotation high-tech. Notre seul regret : Apple CarPlay uniquement en filaire pour l’instant.
Valorisante et très bien équipée, que vaut la BYD Seal côté performances ? Notre berline électrique dans sa finition Excellence en 4 roues motrices embarque deux moteurs. Asynchrone de 313 ch à l’arrière, et synchrone de 217 ch à l’avant. Soit un total de 530 ch et 670 Nm de couple. Contre les 313 ch du modèle propulsion donc, déjà essayé par notre cher Maxime. Sportive, cette Seal Excellence AWD l’est essentiellement dans ses chiffres. 0 à 100 en 3,8 secondes, grosse cavalerie. En réalité, les 2 185 kg de l’auto s’apprécient essentiellement à travers une conduite douce. Dans des conditions « normales », la berline premium est équilibrée et confortable. Les accélérations sont vives, les freinages bien dosés et maîtrisés. Sa réactivité et sa maniabilité permettent d’évoluer très facilement en milieu urbain, et ce malgré son format imposant. On notera toutefois une direction certes précise mais globalement artificielle, assez peu informative.
Donner un peu de rythme, cela passe encore grâce au châssis monocoque dont la batterie Blade participe à la rigidité. Sans oublier le contrôle de traction intelligent « iTAC » redoutable d’efficacité, qui rend difficile toute perte de motricité. Mais une conduite réellement sportive trahit les limites de cette BYD Seal Excellence AWD. Là, la berline électrique est sujette à des mouvements de caisse peu maîtrisés. Nos tentatives d’envolées dynamiques sont rattrapées par des tressautements, et un train arrière qui a tendance à décrocher facilement. On maintient : cette Excellence excelle donc en conduite tranquille et routière. On apprécie alors toutes ses qualités d’insonorisation, et l’absorption des aspérités par les suspensions semi-actives. Les aides à la conduite sont quant à elles plutôt bien calibrées. Maintien dans la voie et régulateur adaptatif sont efficaces, même si ce dernier se montre parfois soudain au freinage. Dans l’ensemble, c’est très convaincant.
L’alimentation de la BYD Seal est confiée à une grosse batterie LFP de 82,5 kWh (capacité nette non précisée). Baptisée « Blade », la batterie se distingue par sa conception plate et peu encombrante, participant activement à l’intégrité du châssis. Sa robustesse permet à BYD d’obtenir 5 étoiles au crash-test Euro NCAP, et de réduire les déformations en cas de collision. La batterie annonce jusqu’à 520 km d’autonomie, et s’accompagne d’une pompe à chaleur de série pour des performances optimales. Côté charge rapide, la berline électrique accepte jusqu’à 150 kW pour un 30 à 80% en 26 minutes. C’est dans la bonne moyenne. De son côté, le chargeur embarqué AC de 11 kW demande moins de 8 heures pour une charge complète. Du reste, l’optimisation de la récupération d’énergie se limite quant à elle à un freinage régénératif peu marqué. Et ce même en réglage « High ».
Dès lors, on regrette l’absence d’un mode « One Pedal ». Mode qui aurait pris tout son sens aussi bien en ville qu’en péri-urbain, en plus de ménager les freins. D’après nos consommations combinées sur parcours mixte (ville, départementale, autoroute), nous pouvons établir une moyenne à 19,7 kWh/100 km. Soit environ 400 km d’autonomie, longues portions à 130 km/h obligent. En privilégiant ville et départementales entre 50 et 80 km/h, nous relevons plutôt 17,0 kWh/100 km. Soit près de 490 km d’autonomie. Voici quelques consommations relevées lors de nos parcours d’essais sur plus de 200 km en BYD Seal Excellence AWD :
Distance parcourue | Vitesse moyenne | Consommation |
55,0 km | 50 km/h | 16,6 kWh/100 km |
44,1 km | 70-80 km/h | 19,9 kWh/100 km |
71,2 km | 90-110 km/h | 21,2 kWh/100 km |
50,1 km | 120-130 km/h | 23,6 kWh/100 km |
Soit 3 000€ de plus que la version propulsion BYD Seal Design vendue 46 990€. Cette dernière étant déjà suréquipée, notre version Excellence AWD y ajoute essentiellement l’affichage tête haute et les suspensions semi-actives. Quant aux performances, avoir 530 ch sous le pied pour moins de 50 000€, ça en séduira plus d’un. La berline électrique chinoise est une belle surprise, particulièrement aboutie et soignée. Sans sa qualification de « sportive », finalement plus commerciale qu’effective, la Seal est une routière des plus convaincantes. Son seul vrai défaut à notre goût ? Des volumes de chargement limités avec 400 l à l’arrière et 53 l à l’avant, malgré l’empattement généreux. Sans ça et au risque de m’attirer les foudres des inconditionnels de l’épure : oui, c’est une parfaite anti-Tesla Model 3.
Reste à espérer un réseau à la hauteur des ambitions du constructeur. À savoir entre 90 et 100 concessions (vente et après-vente) d’ici fin 2025 dans toute la France. En attendant, la vingtaine de concessions à l’heure actuelle devra convaincre les intéressés. Pour ça, les garanties de 6 ans et 150 000 km + 8 ans et 200 000 km pour la batterie sont un bon début. Et vous, qu’en pensez-vous ?
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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