Alpine : des ambitions américaines perturbées par les droits de douane de Donald Trump

Renault revoit ses plans d’expansion aux États-Unis pour sa marque Alpine. Les droits de douane imposés par l’administration Trump contraignent le constructeur français à suspendre le lancement prévu en 2027. Une décision qui risque d’avoir un impact important sur les plans initiaux de Luca de Meo.

Coup dur pour Alpine

Les ambitions américaines de Renault pour sa marque Alpine viennent de subir un sérieux revers. En cause : les droits de douane instaurés par le président Trump, entrés en vigueur le 2 avril dernier. Ces mesures protectionnistes, qui visent (entre autres) les importations automobiles et les pièces, poussent le constructeur français à suspendre le lancement d’Alpine aux États-Unis, initialement prévu pour 2027.

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Alpine, célèbre marque relancée par Renault avec une stratégie ambitieuse sur l’électrique, commercialise depuis peu l’A290, une compacte sportive 100 % électrique basée sur la Renault 5 E-Tech. Ce modèle devait marquer le début d’une offensive aux États-Unis. D’ici à 2030, la firme française prévoyait même d’y vendre six autres véhicules propres, dont des berlines et des SUV pensés pour séduire les Américains.

Un report « tout à fait normal » dans ces conditions

Le prochain modèle, l’A390, est attendu dans les prochaines semaines. Mais face à l’instabilité engendrée par la politique commerciale de Donald Trump et à la flambée des coûts à l’importation, la direction du groupe Renault a décidé de temporiser. « Ce report est tout à fait normal dans les circonstances actuelles », a expliqué Duncan Minto, directeur financier de Renault, lors d’une conférence téléphonique.

Il s’inscrit dans une stratégie plus large de gel de projets jugés non prioritaires afin de préserver les marges chez Alpine en période d’incertitude économique. Les plans initiaux de Luca de Meo, PDG du groupe, sont compromis. L’homme ambitionnait de faire grimper le chiffre d’affaires d’Alpine à plus de 8 milliards d’euros d’ici à 2030. Un pari audacieux pour une marque qui n’a vendu « que » 4 585 véhicules en 2023.

Si l’expansion américaine est mise en pause, le directeur financier de Renault assure que le constructeur continuera de miser sur l’électrification d’Alpine pour imposer la marque sur d’autres marchés.