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Essai : Kilow La Bagnole, l’essentiel de l’automobile électrique

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Fabriquée à Cluses au milieu des montagnes dans les usines du « Groupe Savoy », la Kilow Bagnole débarque sur le marché des quadricycles électriques avec une approche résolument différente, prônant la simplicité et la réparabilité. Inspirée par la philosophie « moins c’est mieux » qui rappelle l’esprit de Colin Chapman, fondateur de Lotus, ce petit pick-up savoyard se distingue par son design original, sa légèreté, sa capacité d’emport et même ses aptitudes tout-terrain.

Mais qu’est-ce que tu bois doudou Dibond ?

Avec ses 2,82 m de long, 1,43 m de large et 1,50 m de haut, La Bagnole de Kilow affiche des dimensions compactes, mais se montre plus longue et plus large qu’une Citroën Ami.  Son allure de petit pick-up à roues découvertes et sa face avant inspirée des Jeep lui confèrent un look baroudeur et original et sa garde au sol généreuse de 39 cm, permise par ses jantes de 17 pouces, chaussées de pneus de motos, lui permet de se faufiler plus facilement sur des chemins accidentés. Le châssis en acier se pare d’une carrosserie composée de fines plaques d’aluminium en Dibond qui servent généralement à faire des panneaux publicitaires. Pas très solides, mais peu coûteuses, ultra-légères et faciles à remplacer.



Chez Kilow, la présentation est minimaliste mais soignée, avec des matériaux bruts comme l’okoumé, un bois clair et imputrescible utilisé pour la planche de bord et les parois de la benne, ajoutant une touche rustique, et de nombreux éléments sont facturés en options, ce qui permet de personnaliser la bagnole selon ses besoins. Notre modèle d’essai de couleur blanche recevait ainsi des portes transparentes renforcées (1 290 €), un toit (490 €) et des garde-boues (490 €).

Dual motor

Exclusivement électrique, la Bagnole se décline en deux versions. La 45 est, en fait, un quadricycle léger (L6e) limité à 45 km/h et donc accessible dès 14 ans sans permis, tandis que la version 80 entre dans la catégorie des quadricycles lourds (L7e) et peut atteindre 80 km/h. Elle peut se conduire dès 16 ans comme une motocyclette 125 cm³. Côté mécanique, La Bagnole utilise deux blocs synchrones de type brushless intégrés dans les moyeux des roues arrière et délivrant 8 ch sur la 45 et 21 ch sur la 80.

Ces moteurs sont alimentés par des batteries NMC assemblées en France par Pymco et composées de cellules cylindriques indépendantes qui peuvent facilement être remplacées, un atout fondamental pour la durabilité, la réparabilité et le recyclage. La version 45 de base reçoit un pack de batterie d’une capacité de 6 kWh, mais peut en ajouter un second (moyennant 2 890 €) pour atteindre 12 kWh comme la version 80 et revendiquer jusqu’à 135 km d’autonomie.

Jardinière de Haute-Savoie

Si La Bagnole se contente de deux places assises avec des sièges similaires à celle de la Citroën Ami, elle dispose en plus d’une grande benne de 96,5 cm de long, 91 cm de large et 55,9 cm de haut offrant un volume utile de 650 litres. Elle peut même accueillir une europalette et atteindre une charge utile est de 150 kg. La ridelle arrière (350 €) et le kit fermé (390 €) permettent de sécuriser les chargements et disposer d’un coffre fermé (par cadenas) de 268 litres.

Collés, serrés

L’habitacle est étroit et la colonne de direction encombrante nécessite de tendre la jambe droite pour la passer sous le petit volant façon rallye. Le pédalier décalé vers la droite et l’absence de repose-pied peuvent générer un inconfort sur les longs trajets, mais les deux assises se règlent en longueur et la garde au toit est assez généreuse, et le grand pare-brise droit comme les larges rétroviseurs de Land Rover Defender assurent une belle visibilité. Les commandes se limitent à l’essentiel, avec sept interrupteurs basculants pour gérer les feux, les clignotants, les essuie-glaces ou le désembuage. Les poutres du châssis apparentes dans l’habitacle rappellent le côté utilitaire du véhicule et les portières dotées de lanières nécessitent d’être claquées fortement. Pas très fonctionnel, mais terriblement attachant.

Les rangements sont limités à un filet de rangement pour la cave à pied du passager (39 €) et un support smartphone (49 €), les deux ports USB-A et la prise 12 V côté passager suffisent pour recharger ses appareils ou brancher un petit chauffage d’appoint, voire un ventilateur, faute de système de ventilationL’instrumentation se compose d’un petit écran digital au milieu de la planche de bord qui affiche les informations essentielles comme l’autonomie restante et la charge de la batterie. Et pour l’autoradio, il faudra se contenter des haut-parleurs de son smartphone ou acheter une petite enceinte portative.

Anti-ralentisseurs

En ville, La Bagnole excelle grâce à sa compacité et sa vivacité, mais son rayon de braquage est assez ample comparé à celui d’une Citroën Ami et sa direction sans assistance réclame un peu d’exercice en manœuvre, même si les pneus étroits facilitent les choses. La visibilité est excellente malgré l’absence de rétroviseur intérieur et les angles morts causés par les parois de la benne. Dès lors, pas besoin de caméras ni de capteurs aux bips stridents. Malgré de faibles débattements de suspensions et une mousse de sièges peu épaisse, le confort reste acceptable avec une bonne filtration des plaques d’égouts et autres ralentisseurs.

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Seule limite : la règlementation

Dans sa version 80, la Bagnole de Kilow accélère correctement avec un 0 à 45 km/h annoncé en 4 secondes et une vitesse de pointe de 80 km/h que nous avons même réussi à prendre en montée. À cette allure, les sensations s’apparentent à celles d’un kart avec des bruits d’air constants doublés de petits craquements de toit. Le niveau sécurité passive est proche de zéro et la sécurité active ne peut compter que sur un châssis relativement stable, grâce à un empattement long et des suspensions indépendantes (à double triangulation), ainsi qu’un freinage mordant au dosage précis composé de quatre disques, mais dépourvu d’amplificateur ou d’ABS. Le poids plume oscillant de 404 à 441 kg et la bonne répartition de masse (grâce aux batteries situées au centre du châssis) contribue aussi à la bonne sensation de contrôle du véhicule.

Durant notre essai en montagne à bon rythme, nous n’avons pas connu de problème de surchauffe ni de dégradation des performances malgré l’absence de système de refroidissement liquide des batteries et des moteurs. Mais le climat était favorable (10°) et la circulation fluide. Comme tous les quadricycles, la Bagnole de Kilow n’a pas le droit d’emprunter les voies rapides pour automobiles, les 2X2 voies, ou les autoroutes, ce qui restreint fortement son usage dans les grands centres urbains avec des périphériques. Il faudrait cependant que la législation évolue pour se focaliser plutôt sur la vitesse maximale autorisée (jusqu’à 90 km/h par exemple) afin d’encourager l’utilisation ce type de voiture légère et écologique pour les déplacements quotidiens.

Douce charge

Kilow annonce une autonomie officielle de 70 km sur la version 45 et 135 km sur la 80 avec deux packs de batteries. Comptez plutôt sur 60 km et 90 km en usage réel sans ménager sa monture. Un système de régénération d’énergie à la décélération permettrait d’améliorer grandement l’autonomie. C’est sans doute le point majeur à améliorer. Pour la recharge, la Bagnole se branche uniquement sur une prise domestique AC 220 V et intègre un chargeur embarqué de 7 kW pour se recharger entre trois et cinq heures selon la capacité de la batterie.

Le constructeur Kilow envisage toutefois de proposer un chargeur 7 kW à l’avenir pour diviser ce temps par deux et relié la voiture sur une wallbox ou des bornes publiques avec une prise de Type 2. Comme dans la Citroën Ami, le câble de recharge est intégré au véhicule derrière le siège passager, mais s’emmêle facilement et mériterait un enrouleur automatique pour faciliter son utilisation.

Le prix du made in France

La Bagnole se positionne comme une alternative originale dans le segment des quadricycles électriques, avec un tarif de base de 10 800 € pour la version L6e et 13 690 € pour la L7e. Elle demeure donc nettement plus chère que la Citroën Ami (7 990 €) fabriquée au Maroc, mais reste compétitive face à la Microlino L7e (17 990 €) produite en Italie. Une version L7e bien équipée (toit, portes, ridelle, etc.) peut toutefois rapidement atteindre 16 700 €, ce qui la rapproche des tarifs de la Dacia Spring, plus sûre, confortable et polyvalente, mais importée de Chine.

La Kilow Bagnole séduit par son approche minimaliste, son design original et ses sensations de conduite ludiques, idéale pour les petits trajets urbains, les escapades en bord de mer ou sur les chemins de montagnes. Mais son tarif reste assez élevé pour un véhicule d’appoint et comme tous les quadricycles, elle est handicapée par une législation trop contraignante sur les voies de circulation rapides. Elle s’adresse donc avant tout à des conducteurs en quête de simplicité et de fun, prêts à accepter quelques compromis pour une mobilité plus légère et responsable.

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On a aimé
  • Le plaisir de conduite authentique
  • La conception simple, intelligente et écologique
  • Les performances suffisantes
  • La capacité d’emport
  • Le look craquant
On a moins aimé
  • La réglementation contraignante
  • Les prix assez élevés
  • La carrosserie fragile et bruyante
  • L’absence de freinage régénératif

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