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Pressée par le dérèglement climatique et autres enjeux environnementaux et de santé publique, la mobilité durable se retrouve également sous le feu des gilets jaunes.
Dans une interview accordée à Ouest-France et publiée le 24 mars dernier, l’explorateur suisse, et fondateur du programme Solar Impulse, Bertrand Piccard, décrypte l’actualité, mais sait aussi se positionner comme simple automobiliste qui aime conduire. D’où sa recherche d’astuces, moyens et solutions pour continuer à rouler tout en modérant son impact sur l’environnement. Ce qu’il trouve d’exploitable, de fiable et d’efficace, il le partage le plus largement possible, afin que chacun s’active face aux urgences actuelles.
Ce qui rend Bertrand Piccard optimiste : « Une multitude de solutions et de projets émergent, souvent des territoires ». Et pessimiste : « La lenteur de leur mise en œuvre ». Il pointe l’énergie gaspillée pour rien, notamment quand l’habitude est prise de ne pas consommer locale, générant d’importants transports de marchandises. « Quand on voit que des camions chargés de packs d’eau minérale française traversent les Alpes vers l’Italie et croisent d’autres camions pleins de bouteilles d’eau italiennes qui vont être vendues en France. Que chacun boive son eau ! », implore-t-il à travers un exemple.
Dans le même état d’esprit, il se refuse à envisager que l’on détruise massivement des véhicules diesel et essence pour faire de la place aux voitures électriques. Parmi les astuces pour les rendre moins polluantes, et pour seulement quelques centaines d’euros, il préconise, en exemple, Antismog, « un module qui se monte sur le moteur à combustion ». En produisant un peu d’hydrogène par hydrolyse, il permet de réduire « jusqu’à 80% les émissions de particules et 20% la consommation d’essence ».
Qu’on ne s’y trompe pas : Bertrand Piccard plaide aussi et surtout très activement pour la mobilité électrique, opposant un rendement de 97% pour ses moteurs, contre seulement 27% pour un bloc à combustion. Ennuyeuses les voitures électriques ? Pas pour lui ! « Quand je conduis ma Kona électrique, je m’amuse à optimiser mon énergie », s’enthousiasme-t-il. « Ces voitures sont performantes, ne font pas de bruit ni de vibrations, ce qui procure un confort physique bien supérieur », souligne-t-il.
Son soutien à la mobilité électrique, y compris à pile combustible H2 (« Je crois beaucoup à l’hydrogène, s’il est fabriqué avec des moyens renouvelables et non fossiles »), n’empêche cependant pas Bertrand Piccard d’envisager quelques difficultés pour l’industrie automobile installée sur le territoire de l’UE : « Comme les constructeurs européens n’ont pas du tout fait les efforts nécessaires, d’ici trois quatre ans on va avoir une déferlante de voitures électriques chinoises à prix accessibles ». D’où un certain agacement de sa part : « Et ensuite l’Europe continuera à se demander pourquoi elle se désindustrialise ».
Que pensez-vous de cette prise de position, à l’heure où de nombreux constructeurs européens s’engagent de plus en plus activement dans la mobilité électrique, parfois en nouant des partenariats entre eux ?
A juste titre, Bertrand Piccard rappelle qu’au départ du mouvement des gilets jaunes, « il y a la hausse du prix du carburant ». Il comprend : « C’est le sentiment d’injustice de l’automobiliste qui a peu de moyens et qui sent qu’il est le seul à devoir faire un effort alors qu’en même temps il y a encore des bus diesel dans toutes les villes de France. On demande au petit de porter les sacrifices. Dans ces conditions, la révolte est normale ». Une phrase qui ne devrait pas non plus manquer de faire réagir nos lecteurs !
Bertrand Piccard est tout prochainement l’invité de 2 événements en France. Jeudi 28 mars 2019, au Mans (72), il sera le Grand Témoin des Assises de l’Automobile. Le lendemain, à Rennes (35), il participera au colloque InOut sur la mobilité.
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