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Face aux inquiétudes légitimes qui entourent la pérennité du standard de recharge rapide CHAdeMO en Europe, l’entreprise néerlandaise Muxsan propose d’ajouter un connecteur CCS. Une opération qui peut être couplée avec l’adoption d’un chargeur triphasé pour une puissance jusqu’à 22 kW pour la recharge AC et/ou une amélioration de la capacité énergétique du véhicule.
Même si Nissan a évolué à ce sujet, les Leaf et e-NV200 sont parmi les modèles de voitures électriques qui auront le plus longtemps été commercialisés en Europe avec un connecteur CHAdeMO pour la recharge rapide en courant continu. Le maintenir avait un sens pour la marque : intégrer la compacte et l’utilitaire dans des architectures V2G. Une volonté du gouvernement japonais pour que les véhicules rechargeables puissent soutenir les réseaux électriques, en particulier lors des catastrophes naturelles.
Le standard adopté en Europe est cependant le Combo CCS. En France, la révision en mai 2021 du décret 2017-26 met fin à l’obligation pesant auparavant sur les opérateurs de proposer des bornes rapides tristandard. Le CHAdeMO reculera forcément, ne serait-ce qu’en proportion face au CCS.
L’opération que Muxsan assure n’est pas une conversion, mais un ajout d’équipement. C’est-à-dire que la possibilité de recharger en secours au standard CHAdeMO est conservée après l’installation du connecteur CCS.
C’est pourquoi ce dernier est associé sur la Leaf à la prise de Type 2 utilisée pour la recharge AC, et notamment pour se brancher sur le secteur depuis son domicile. Le tout tient sous la trappe d’origine, mais nécessite une rotation de 90 degrés, sans incidence sur le service.
Sur les modèles plus anciens, la fiche Type 1 sera remplacée. Mais un adaptateur Type 2/Type 1 sera fourni pour que l’électromobiliste puisse continuer à utiliser les câbles de recharge fournis à l’origine par Nissan. Avec le e-NV200, le nouveau connecteur est implanté en position verticale, sans impact sur l’étanchéité ni les performances.
Muxsan précise que sa solution CCS ne répond pas à la norme ISO 15118 qui définit l’interface de communication pour les architectures V2X. En revanche, l’entreprise travaille déjà sur un dispositif qui rendrait son prochain équipement compatible. Et puisque les fonctionnalités CHAdeMO d’origine sont toujours fonctionnelles, les Leaf et e-NV200 transformés par Muxsan ne régressent pas à ce niveau.
La société néerlandaise effectue elle-même l’intégration du nouveau connecteur. Pour des raisons de sécurité et d’outillage nécessaire, elle ne vend pas de kit à installer soi-même, ni pour des professionnels qui souhaiteraient se lancer dans cette activité.
En outre, si Muxsan assure son matériel, elle laisse entendre que le constructeur pourrait suspendre la garantie d’origine en cas de problème.
Avec le connecteur CHAdeMO, il ne faut pas s’attendre à obtenir une puissance de recharge supérieure à 45 kW. La solution CCS proposée par Muxsan a été étudiée pour faire grimper cette limite jusqu’à 160 kW. Pas dans tous les cas cependant. Les e-NV200 seraient les mieux lotis, avec une puissance comprise entre 120 et 160 kW, à condition qu’ils embarquent aussi une extension de batterie développée par l’entreprise.
Sur les Leaf, les chiffrent retombent à 80-120 kW, selon configuration. Muxsan justifie ces plafonds par le fameux phénomène de rapidgate qui fait baisser la puissance de recharge avec l’élévation de température des cellules lithium-ion mal refroidies.
Les packs de Muxsan seraient déjà prêts à recevoir un système de gestion thermique. L’entreprise précise toutefois qu’elle ne pourra pas le mettre en œuvre avant 2023.
Elle assure en outre qu’à condition d’avoir fait installer une extension de batterie à son catalogue, la puissance de recharge la plus basse au standard CCS sera toujours plus élevée sur les Leaf et e-NV200 transformés par ses soins, qu’en exploitant le connecteur CHAdeMO d’origine.
L’ajout par Muxsan de la recharge CCS sur les Nissan Leaf et e-NV200 est facturé 2 990 euros TTC, incluant le matériel, l’installation et la garantie. Une remise de 500 euros est accordée en cas d’installation dans la même opération d’un chargeur AC triphasé ou d’une extension de batterie.
Au mieux, les Leaf d’origine peuvent recharger en courant alternatif à une puissance frisant les 6,6 kW. Contre 2 990 ou 4 990 euros, l’entreprise fait grimper respectivement cette limite à 11 ou 22 kW. Ces tarifs peuvent également être remisés de 500 euros (chargeur 11 kW) ou 1 000 euros (22 kW) avec le montage d’une extension de batterie.
Pour la Leaf coexistent 3 modèles pour l’extension de batterie : 11 kWh (4 990 euros), 22 kWh (7 990 euros) et 33 kWh (11 390 euros). Avec ce dernier, Muxsan assure que la compacte électrique, dans sa première génération, bénéficierait d’une autonomie augmentée entre 260 et 308 km.
Trois capacités supplémentaires sont disponibles pour le e-NV200 : 44, 66 et 88 kWh. Facturée 22 990 euros, la dernière autoriserait un gain d’autonomie de 630 km, au détriment de la charge utile qui serait alors réduite à 241 kg.
Source : Muxsan
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