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Longue berline électrique de 5,32 m de long, l’ET9 a été développée par le constructeur chinois pour concurrencer des modèles haut de gamme. D’où la nécessité de la rendre particulièrement confortable et technologiquement innovante et aboutie. La suspension active sur châssis piloté SkyRide entre dans cette dynamique.
Tout comme BYD qui compte produire en Europe ses voitures électriques, Nio est un constructeur à part dans l’industrie chinoise. Il semble réussir là où des marques européennes ont abandonné des pistes pourtant prometteuses. Par exemple avec l’échange des batteries pour lequel plus de 2 000 stations ont été mises en service en Chine. Mais aussi avec la suspension de sa berline électrique ET9.
De façon plus large, c’est tout le châssis de cette voiture branchée qui est novateur et intelligent. Il fait par exemple appel à une direction entièrement électronique sans colonne de direction et à des roues arrière directrices.
Conçue avec la société américaine ClearMotion, la suspension active est pilotée par ordinateur avec une réponse à l’échelle de la milliseconde afin de gommer le plus parfaitement possible les défauts de la route. De telle sorte que les passagers à l’intérieur du salon roulant s’imaginent évoluer sur un revêtement idéal. « Elle refait la route », promettait au début des années 1980 Citroën pour sa GSA dans une publicité où l’on voyait un tapis de mousse se dérouler devant la compacte en mouvement. Ce slogan colle encore plus parfaitement à la Nio ET9.
Concernant sa suspension étonnante, Nio n’a donc rien inventé. Le constructeur chinois a juste frappé à la bonne porte pour disposer d’un système très en avance sur la concurrence. Chaque roue reçoit un amortisseur hydraulique, chacun équipé de son propre moteur électrique chargé de comprimer le fluide dans la chambre pneumatique individuelle avec une tolérance de l’ordre de 0,005 mm.
Et ce, avec une réactivité inégalée jusque-là. Le système fonctionne sous une fréquence de 40 Hz qui rendrait l’ensemble 60 fois plus rapide qu’une suspension hydraulique actuelle.
La consommation électrique de cette architecture serait compensée par la régénération dont les moteurs sont dotés, à l’image du bloc qui propulse les voitures électriques. Selon Nio, la puissance maximale de la production électrique serait de 5 kW. Pour les occupants de l’ET9, moelleusement enfoncés dans leurs fauteuils joliment dessinés, la sensation en roulant devrait être tout simplement sans équivalent, ou s’approcher d’un avion en plein vol par temps calme.
Afin de montrer le fonctionnement de la suspension sur châssis SkyRide, Nio a publié sur sa chaîne deux vidéos. La première met en scène l’ET9 avec sur son capot une cascade de quatorze coupes de champagne pleines superposées sur trois étages. A petite vitesse, la berline électrique franchit des dos d’âne à courbure douce d’environ 4-5 cm de haut disposés en quinconce. La suspension filtre quasi parfaitement ces obstacles sans mouvement de caisse. Le liquide dans les verres bouge à peine.
Un deuxième passage est effectué en ajoutant à la pyramide un étage à la base, soit seize coupes supplémentaires, avec un résultat à nouveau probant. Au sommet, le contenu des verres s’agite davantage et l’on imagine bien qu’un niveau supplémentaire en roulant à la même vitesse ne tiendrait vraisemblablement pas.
Au-delà de la stabilité de l’ensemble qui a pu être plus au moins facilitée, le mouvement du liquide montre que le système développé par ClearMotion est efficace. Peu avant Noël 2023, Christian Steinmann, à la tête de l’entreprise américaine, estimait : « Nio est à la pointe de l’innovation, et sa décision d’être le premier constructeur à proposer ClearMotion1 à ses clients renforce sa capacité à mettre des véhicules électriques révolutionnaires entre les mains des automobilistes ».
Dans la seconde vidéo, les quatre roues sont soumises à de petites vibrations rapides et successives qui font penser à un passage sur de la tôle ondulée. L’agitation de l’eau au niveau des pneus renseigne sur les oscillations encaissées. Sur le capot, le liquide contenu dans deux verres témoigne à nouveau que les amortisseurs pilotés exécutent parfaitement leur travail.
A noter que ClearMotion avait déjà utilisé il y a quelques années le test de la pyramide de champagne sur une BMW pour prouver l’efficacité de sa suspension, alors moins avancée. Un système qui pouvait aussi se montrer joueur en procurant à la demande des sensations à bord du véhicule, par exemple en provoquant un tangage volontaire ou des trépidations.
Le tout rappelle la fameuse suspension de Bose présentée il y a plus de quinze ans, capable de faire décoller une Lexus équipée pour sauter au-dessus d’un obstacle relativement peu élevé et de faire saluer le véhicule par une courbette résultant de la compression de ses amortisseurs à l’avant. Ce n’est pas vraiment un hasard, car ClearMotion a racheté en 2017 l’activité Active Motion Control que Bose Corporation n’avait pas pu placer.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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