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Jean-Philippe Imparato, désormais ex-patron d’Alfa Romeo, donne des nouvelles du lancement du petit SUV.
La mode est aux passations de pouvoir. Chez Alfa Romeo, Santo Ficili vient d’être appelé à la tête de la marque, succédant au Français Jean-Philippe Imparato.
Avant de partir diriger la branche Europe de Stellantis, ce dernier a dressé à Automobile Propre un bilan sur le lancement du tout nouveau modèle de la marque, le Junior. Si mon confrère Soufyane a été séduit lors de son essai de la version électrique Veloce de 280 ch, qu’en est-il des clients ?
À lire aussiEssai – Alfa Romeo Junior Veloce : un SUV qui cache une vraie petite GTI« Aujourd’hui, on est à 10 000 commandes (dans le monde, ndlr.), explique Jean-Philippe Imparato. 300 demandes supplémentaires ont été enregistrées en France lors des portes ouvertes ».
10 000 commandes, c’est bien. Mais c’est tout de même deux fois moins élevé que les demandes enregistrées six mois après la présentation du Tonale, en 2022.
« C’est le meilleur résultat pour la marque depuis 2011, poursuit tout de même le dirigeant à propos du résultat des portes ouvertes. Le réseau n’avait pas vu cela depuis l’époque de la MiTo, de la Giulietta ou de la 159. Les concessionnaires respirent un bon coup ».
Il faut dire que le moral des détaillants était au plus bas ces derniers temps. Fin 2023, Alfa Romeo avait même reçu la note de 2,12 sur 10 et la dernière place de tous les constructeurs étudiés de la part de son réseau tricolore, dans un classement pro très suivi. Ouch.
« Il est difficile de conserver un vendeur à 100 % sur la marque » soulignait un distributeur dans l’enquête annuelle réalisée par Mobilians, déplorant notamment une gamme plus très fournie. Le SUV-C Tonale était bien seul face à des remarquables mais oubliées Giulia et Stelvio.
Avec un Junior placé dans le monde très concurrentiel des petits SUV (4,17 m), la marque espère constater un appel d’air bénéfique, explique Jean-Philippe Imparato : « On est sur un segment à volumes. Cela va nous aider à faire le pas dont nous avions besoin pour avoir des vendeurs dédiés en concession »
« Car dans le réseau, si les gars ne vendent pas de voitures, ils ne sont pas dédiés à une marque, poursuit le dirigeant. Si tu n’es pas dédié Alfa Romeo, tu vends un coup une Jeep, un coup une Fiat, cela n’est pas positif ».
« 24 % des commandes se font sur la version électrique », confirme Jean-Philippe Imparato. C’est une bonne nouvelle pour un groupe qui ne souhaite pas payer de pénalités liées au règlement CAFE 2025 de l’Union européenne, en vendant au moins un cinquième d’électriques.
C’est aussi une bonne nouvelle pour une marque qui sort en cette fin d’année 2024 son tout premier VE. L’Alfiste canal historique a souvent été séduit par la sonorité d’un V6 Busso. « Nous faisons 60 % de conquête sur cette voiture, admet le désormais ex-patron, mais ce sont souvent des gens qui nous ont quitté lorsque nous n’avions plus beaucoup de véhicules dans notre gamme ».
Le Junior doit aussi aider le Biscione à sortir de son pré-carré italien, où la marque réalise aujourd’hui plus de la moitié de ses ventes. « En Italie, je ne reçois pas de critique sur l’auto ou son prix », explique ce fidèle de Carlos Tavares.
Un peu plus sur son lieu de production, pourrait-on ajouter, puisque ce modèle est assemblé dans l’usine de Tychy, en Pologne. Encore un motif de bisbille avec l’exécutif italien ; au printemps, Stellantis fut même contraint de changer l’appellation du véhicule, abandonnant Milano au profit de Junior.
À lire aussiStellantis : Carlos Tavares passe sur le grill italien« Sur ce marché, nous avons lancé la déclinaison hybride légère en même temps que l’électrique ; cela a une importance absolue » poursuit Jean-Philippe Imparato. Environ 4 500 des 10 000 commandes concernent la Botte. La part « hors-Italie » est donc accrue par la sortie du Junior.
« Sur les pays plus électrifiés, comme la France, la Belgique ou l’Allemagne, cela démarre pas mal. On ouvre aussi le B2B. En Italie, on a Leasys (la branche location de Stellantis, ndlr.) qui est très actif avec 1 800 commandes ».
Alfa Romeo entend ainsi accéder aux flottes, traditionnel point faible de la marque. Ces dernières années, cette part essentielle du marché de la voiture neuve souffrait notamment des rapides décotes des modèles.
Après trois ans à la tête d’Alfa Romeo, Jean-Philippe Imparato laisse donc sa place à Santo Ficili. Ce dernier sera également chargé de relancer une autre griffe italienne encore plus en difficulté : Maserati.
Comment se porte le patient Alfa – quatre fois plus petit qu’il y a un quart de siècle – dans un groupe où Carlos Tavares a récemment déclaré qu’aucune marque n’était immortelle ?
« Il n’y a jamais eu d’objectifs de volumes, réfute Jean-Philippe Imparato. Il y a toujours eu un objectif de recettes nettes et de profit. On était à l’objectif de recettes jusqu’en 2023. J’espère que je pourrai facturer suffisamment de Junior d’ici la fin de l’année pour tenir l’objectif 2024 ».
Comme quoi, le volume, ça compte tout de même…
* Union européenne + Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse + Royaume-Uni
« On a une stabilité dans le profit qui semble relevé par pas mal de gens, estime celui qui fut responsable du lancement de la première Alfa Romeo électrique. Ça tient. » En attendant la sortie d’ici à deux ans d’une grande berline électrique basée sur la plateforme STLA-Large.
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