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Le Tesla Cybertruck approche toujours un peu plus de la production. Un projet de plusieurs années qui doit son retard à une ambition technique impressionnante.
Concevoir un pick-up électrique au design du Tesla Cybertruck est déjà un défi en soi. Mais décider d’utiliser une carrosserie en aluminium n’arrange rien aux difficultés que représente ce véhicule.
Le pitch initial du Cybertruck était celui d’un pick-up électrique au gabarit de mastodonte, au design unique, à la carrosserie similaire à la DeLorean DMC-12, et aux performances d’accélération supérieures à celles d’une Porsche 911.
Sur le papier, cela semblait totalement impossible à tenir, tant les contraintes étaient nombreuses. Mais à moins d’un an de la commercialisation, selon les derniers propos d’Elon Musk, ce défi est sur le point de réussir.
Selon le journaliste Jack Ewing, qui en discute avec des experts et ingénieurs dans le New York Times, c’est bel et bien cette ambition démesurée qui fait du Cybertruck un véhicule très long à développer.
« C’est un autre exemple du penchant de M. Musk, qui aime repousser les limites technologiques à la limite du désastre », a déclaré Ewing. Il rappelle qu’en passant plusieurs années sur le projet, Tesla a perdu une partie du marché.
Les pick-up électriques ont en effet le vent en poupe aux États-Unis, comme le rappelle le journaliste. « Ford a arrêté les réservations pour le F-150 Lightning, car il ne fabrique pas les véhicules assez vite. Rivian est aussi en difficulté pour produire assez vite son pick-up, le R1T, face à la demande. »
Avec l’aide de plusieurs ingénieurs, Ewing liste ensuite la nature des défis que représente le Cybertruck pour Tesla. Le premier est évidemment financier, car l’aluminium est un matériau onéreux.
Mais les propriétés de l’aluminium sont également perçues comme un problème pour la fabrication du véhicule. « La tendance de l’acier inoxydable à reprendre sa forme initiale signifie qu’il ne peut pas être pressé aussi facilement que l’acier plus souple utilisé par la plupart des constructeurs automobiles. Il nécessite également des techniques de soudage spéciales. »
Selon ce constat, le prix du Cybertruck ne pourra pas être celui annoncé par Musk initialement. Le milliardaire avait en effet assuré que le véhicule pourrait se vendre à 40 000 dollars.
Enfin, Ewing aborde l’aspect sécuritaire, toujours via le fait que la carrosserie soit en aluminium. « L’acier utilisé dans la plupart des voitures est conçu pour se froisser en cas de collision, absorbant l’énergie et protégeant les passagers. L’acier inoxydable ne se froisse pas aussi facilement, exposant les passagers à une plus grande partie de la force de l’impact. »
Pour Raj Rajkumar, un professeur en ingénierie à la Carnegie Mellon University, c’est surtout la volonté de Musk de ne pas s’inspirer du reste du marché de l’automobile qui coûte cher à Tesla. « Tesla pense qu’ils peuvent résoudre n’importe quel problème et n’ont pas besoin d’apprendre de quelqu’un d’autre. Et puis ils se retrouvent coincés dans un coin », analyse-t-il.
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