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Si la Fiat Grande Panda vient de voir le jour, la marque n’en est pas à son coup d’essai : dans les années 80, la Panda s’est aussi déclinée en version Elettra. Coup d’oeil dans le rétro.
Dans le giron du tentaculaire groupe Stellantis, Fiat vient de lever le voile sur la Grande Panda. Basée sur la Citroën ë-C3, la nouvelle citadine électrique remet au goût du jour les lignes de la célèbre Panda, avec une motorisation 100 % électrique. Pourtant, la Panda électrique n’a rien d’inédit dans l’histoire de la marque : à l’aube des années 90, la Fiat Panda Elettra a été, selon la marque, la première voiture électrique produite en série par un grand constructeur mondial, rien que ça !
Cependant, Fiat n’a pas vraiment inventé la formule et tout a démarré en Suisse, avec l’entreprise Larag. Spécialisée dans la fabrication d’utilitaires et de machines électriques, la société a décidé d’électrifier une Fiat Panda au début des années 80. Ainsi est née la Larel Wil 202, une modeste citadine équipée d’un moteur de 19 ch (14 kW) alimenté par un pack de 14 batteries 12V, ne permettant pas de dépasser les 65 km d’autonomie.
À lire aussiFiat dévoile sa Grande Panda électrique à prix agressifTrès confidentielle, cette officieuse Fiat Panda électrique a cependant été sous le feu des projecteurs lorsque Frederic Hauge l’a découverte lors d’une conférence environnementale en Suisse. Tombé sous le charme, l’écologiste fondateur de l’organisation Bellona (notamment connue pour avoir affronté les autorités russes au sujet de déchets nucléaires) a ainsi décidé d’importer la voiture en Norvège. Cependant, s’il a réussi à l’immatriculer comme un camping-car grâce au chauffage additionnel, la voiture ne bénéficiait d’aucune mesure spécifique de la part de l’administration. Ce qui n’était pas au goût de Hauge, qui estimait que les voitures électriques devaient profiter davantage d’allégements fiscaux que les voitures diesel à l’époque.
Adepte des coups médiatiques, Frederic Hauge a ainsi décidé de faire bouger les choses par la force. Avec le groupe musical A-ha en vogue dans les années 80, ils ont décidé de ne pas payer les péages autoroutiers à bord de leur Laurel Wil 202 et de laisser les amendes s’accumuler jusqu’à la saisie de la voiture pour être mise en vente aux enchères. Encore inconnue des acheteurs en raison de ses spécificités (recharge lente, autonomie limitée…), la voiture a été rachetée par le groupe pour quelques Couronnes, bien en dessous du prix total des amendes. Puis le groupe a répété l’opération jusqu’à ce que les médias s’intéressent à l’affaire. Sous la pression médiatique, l’administration n’a ainsi eu d’autre choix d’exonérer les voitures électriques des frais de péages, mais aussi des frais d’immatriculation, vu que la Larel n’y avait pas eu droit. Ainsi aurait commencé l’engouement pour les voitures électriques en Norvège. Mais c’est une autre histoire.
Et, en parlant d’histoire, si elle ne constitue pas vraiment un lien de cause à effet, Fiat a décidé de suivre la même route à la fin des années 80 en présentant officiellement la Panda Elettra. Basée sur la Panda de première génération et développée en partenariat avec la société Steyr, installée en Autriche, cette version délaisse son moteur Fire de 750 cm³ et embarque une machine électrique de 12,5 ch (9,2 kW) alimentée par un pack composé de 12 batteries au plomb de 6 V (deux sous le capot, dix dans le coffre).
À lire aussiRétro – Honda EV Plus : l’incroyable histoire derrière la première électrique HondaComme de nombreuses voitures électriques à l’époque, cette Panda conserve son réservoir à essence afin de faire tourner un réchauffeur, alors que la transmission est toujours assurée par la boîte manuelle à quatre rapports. D’après Fiat, la seule utilisation du troisième rapport est suffisante pour faire avancer la voiture dans la plupart des situations. Cependant, c’est avec la 4ᵉ que la vitesse maximale pouvait être atteinte. Selon les mesures officielles, la Fiat Panda Elettra pouvait promettre jusqu’à 100 km d’autonomie à 50 km/h. La recharge uniquement lente réclamait 8 heures d’immobilisation sur une prise domestique de 220 V. Seul hic : le prix de vente, près de trois fois supérieur à celui d’une Panda 750 de base !
Si le succès n’a pas été terriblement au rendez-vous, la marque italienne a décidé de passer la deux en 1992. Toujours basée sur la première génération de Panda, l’Elettra a gagné en maturité technique. Côté moteur, la citadine recevait une machine de 24 ch (17,7 kW). Si les performances ne semblaient pas évoluer, le couple de 72 Nm (contre 35 Nm auparavant) lui permettait d’affronter davantage de situations.
En revanche, la batterie évoluait sensiblement. Désormais composée de nickel-cadmium, elle offrait deux fois plus d’autonomie et promettait jusqu’à 2 000 cycles de recharge. Cette seconde génération était aussi greffée d’un système de freinage régénératif un peu plus puissant et d’un ordinateur de bord MTC MCC 4000 : intégré à la place de l’autoradio, celui-ci affichait le taux de charge, la capacité restante de la batterie ainsi que le courant à un instant T. S’il était plus compact, le chargeur embarqué ne permettait plus la présence de la roue de secours, remplacée par un kit anti-crevaison. Le port de charge se cachait derrière une petite trappe, contrairement à une calandre intégralement basculante auparavant.
La production de la Fiat Panda Elettra est très mal documentée. Cependant, il ne fait aucun doute que le succès n’a pas vraiment été au rendez-vous, tout comme celui de la Laurel Wil. Reste à savoir si la nouvelle Fiat Grande Panda 100 % électrique qui ne porte pas vraiment cet héritage roulera le succès. Mais toutes les chances semblent de son côté avec un prix de vente qui s’annonce agressif.
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