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Quelle place pour le GNV dans la transition énergétique ?

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Quel avenir pour les véhicules au gaz naturel ? S’il s’avère particulièrement développé dans certains pays européens, le GNV est très peu connu du grand public en France où il reste dans l’ombre de la très médiatisée voiture électrique. A quelques jours de la COP21, les acteurs de la filière ont lancé une opération de communication destinée à sensibiliser pouvoirs publics et décideurs sur les atouts du gaz carburant. L’occasion pour automobile-propre de faire un point sur le développement du GNV et du bioGNV en France.

Un essor porté par le transport lourd

Bus et camions ! C’est par ces deux filières que le GNV devrait reprendre un nouvel essor au cours des prochaines années. D’ores et déjà, 10 % des bus et bennes à ordure ménagère des collectivités roulent au GNV et de nombreux autres projets sont en cours comme à la RATP qui mise sur le biogaz pour verdir sa flotte !

Dans le domaine du transport routier, le GNV est en passe de devenir une solution de plus en plus prisée par les professionnels en quête d’alternatives écologiques et économiquement viables vis à vis du diesel. Aujourd’hui, la filière démarre doucement grâce à la mobilisation de certains transporteurs pionniers et au lancement d’initiatives comme GNVolontaire en Rhône-Alpes qui a permis de regrouper les transporteurs pour initier le déploiement d’une station de ravitaillement. Plus récemment, c’est la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR) qui a annoncé son partenariat avec GrDF pour développer l’usage du gaz carburant auprès de ses adhérents.

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Certaines enseignes, comme Carrefour, ont déjà intégré des camions fonctionnant au GNC ou au GNL dans leur flotte.

Il faut dire que le GNV est particulièrement intéressant pour les transporteurs. Moins bruyant que les moteurs diesel, il permet d’envisager les livraisons nocturnes sans connaitre les limites d’autonomie et les contraintes économiques des camions électriques encore trop chers à l’achat. D’un point de vue écologique, il permet une réduction significative des polluants locaux et notamment des particules fines (- 97%). Côté CO2, si le gaz naturel classique ne diminue que d’environ 10 % les émissions, le potentiel est bien plus élevé en cas d’utilisation de biogaz.

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Quid des voitures particulières ?

S’il existe une vingtaine de modèles GNV commercialisé en Europe, les constructeurs ont largement déserté le marché français faute de stations et de primes à l’acquisition. Leader européen du marché, l’italien Fiat est l’un des rares constructeurs présent dans l’hexagone avec une gamme aujourd’hui constituée de 9 modèles.

Côté prix, comptez à partir de 14.740 € TTC pour la petite Panda et 17.262 € TTC pour l’utilitaire Fiorino.

En termes d’autonomie, tous les modèles de Fiat sont « bi-carburation » et peuvent rouler à l’essence et au GNV. En GNV, l’autonomie oscille entre 300 et 400 km selon les modèles tandis que le réservoir essence ajoute 600 à 700 km supplémentaires.

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Entre véhicules particuliers et utilitaires légers, la gamme GNV Fiat comprend 9 modèles en France

Des stations publiques encore rares

Si la France se place aujourd’hui loin derrière certains pays comme l’Italie ou l’Allemagne, avec seulement une quarantaine de stations publiques en activité, l’adoption l’an dernier de la Directive européenne sur les carburants alternatifs, obligeant chaque état membre à établir une feuille de route pour chaque carburant alternatif d’ici à novembre 2016, associée à l’essor des véhicules lourds pourrait contribuer à accélérer la construction d’un véritable réseau.

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Objectif : 300 stations d’ici 2020

En France, l’Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules (AFGNV) vient de lancer un groupe de travail sur le sujet. Si les plans de déploiement devront être validés par le gouvernement, le premier objectif est de parvenir à déployer quelques 300 stations GNV publiques d’ici à 2020. Si ces stations seront en premier lieu destinées à accompagner la transition énergétique des bus et des camions vers le gaz naturel, elles permettront aussi de servir les véhicules légers pour accompagner progressivement leur développement.

Alors que la France compte actuellement 13000 véhicules GNV en circulation, dont 10000 véhicules légers, ce réseau étendu permettrait de parvenir à une flotte de 40.000 véhicules à l’horizon 2020.

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Les belles perspectives du bioGNV

Alors que le GNV apporte déjà un bilan écologique favorable vis à vis du diesel, le développement du bio-GNV est présenté comme une étape indispensable pour l’essor de la filière. Produit à partir de la méthanisation de déchets organiques, ce gaz renouvelable afficherait, selon l’ADEME et GrDF, un bilan carbone 80 % inférieur à celui des carburants classiques.

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Le comparatif d’émissions du « puits à la roue » permet de mieux comprendre les perspectives offertes par le biométhane sur le bilan carbone des véhicules GNV

Et si beaucoup reste encore à faire pour développer le biogaz, son usage est d’ores et déjà réalité dans certains territoires comme à Lille où l’intégralité des bus circulent avec du bio-GNV. Certaines stations publiques françaises opérées par GNVert, une filiale du groupe Engie, offrent également la possibilité de ravitailler en bio-GNV (100% biométhane) ou en éco-GNV (30% biométhane). Les professionnels s’y mettent également. Chez Carrefour, 200 camions biométhane seront progressivement mis en place d’ici 2017.

Les exemples sont également nombreux à l’échelle européenne ! En Suède, l’intégralité des stations du pays distribue du biométhane tandis qu’en Angleterre, un bus inauguré il y a un an à l’aéroport de Bristol fonctionne avec du biogaz produit à partir de déjections humaines. Pas très glamour mais efficace !

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En Angleterre, le Bio-Bus utilise du biogaz produit à partir… de déjections humaines…

Un soutien politique nécessaire

Comme toutes les filières alternatives, le gaz carburant a besoin de soutien politique pour assurer son développement. Au-delà des éventuelles aides à l’acquisition qui permettraient de réduire le surcoût des camions GNV (environ 30.000 € de plus qu’un diesel) pour les transporteurs, la filière a aussi besoin de visibilité fiscale pour débloquer ses investissements. Surtout, il faut donner au GNV un cadre national qui permettrait d’accélérer la mobilisation des territoires.

Quant aux véhicules particuliers, si le fait d’ouvrir le bonus écologique à la voiture GNV permettrait à la fois de redynamiser les ventes et d’inciter certains constructeurs à réinvestir le marché français, l’actuel manque de stations resterait encore un frein majeur pour un grand nombre de conducteurs.

Et pour ceux qui souhaitent suivre plus régulièrement l’actualité du véhicule GNV, je vous invite à consulter www.gaz-mobilite.fr, un site dédié à la filière que j’édite depuis un peu plus d’un an.

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