Pour sa deuxième génération, le C3 Aircross évolue en profondeur. En se focalisant sur l’essentiel, il s’inspire du Duster et affiche, comme le Dacia, des prix canons. Même avec son inédite version 100 % électrique, affichée dès 27.400 € ! Nous avons pu le découvrir en avant-première. Voici nos impressions à son bord.

Depuis quelques jours, vous pouvez voir dans les concessions Citroën la nouvelle génération de la C3, déclinée en électrique ë-C3. Voici sa version XXL, le ë-C3 Aircross. C’est la deuxième génération du SUV urbain de la marque aux chevrons, la première datant de 2017. Et le nouveau venu est donc lui-aussi proposé en 100 % électrique, avec le même argument choc que la citadine : un prix défiant toute concurrence.

La nouvelle famille C3 inaugure le changement de positionnement de Citroën, qui devient une marque plus accessible. Le patron ne s’en cache plus, la cible est Dacia. Citroën s’est grandement inspiré du roumain, avec des véhicules moins chers tournés vers l’essentiel. Ce C3 Aircross compte ainsi rivaliser avec le Duster.

La tête au carré

Pour ceux qui pensent que ce n’est pas la même catégorie, détrompez-vous. A l’occasion de cette nouvelle génération, le C3 Aircross grandit fortement. Il a pris 23 centimètres en longueur, ce qui donne maintenant 4,39 m. La hauteur culmine à 1,66 m. Citroën a beau dire que c’est un modèle du segment B, celui des véhicules urbains, on est vraiment dans des dimensions de modèles compacts. Une C4 est plus courte de quelques centimètres !

Outre la taille, le C3 Aircross change de silhouette. Capot haut et plat, toit rectiligne, hayon bien droit : le modèle prend des airs d’armoire sur roues, une tendance à la mode chez les SUV. Selon les designers, cela donne un air plus baroudeur et plus robuste.

Cette silhouette cubique s’accorde bien avec les nouvelles lignes anguleuses inaugurées par la C3 et annoncées fin 2022 par le concept Oli. La proue reprend les optiques en crochet de la citadine, avec une signature lumineuse en trois parties. Le nouveau logo ovale est posé fièrement face à la route, sur un bandeau dont le motif évoque les chevrons.

On retrouve d’ailleurs ce motif sur les passages de roues. Les ailes bien marquées donnent du muscle à la silhouette. Au niveau de l’arrière, on a des traits semblables à ceux de l’avant, soit des feux en crochets reliés par un bandeau noir.

Le C3 Aircross propose des silhouettes bicolores, avec un toit peint en noir ou en blanc. On retrouve, comme sur la C3, de petites baguettes colorées (deux dans le bouclier avant, deux sur les custodes), que l’on peut changer à sa guise. La taille maximale des jantes est de 17 pouces, ce qui semble maintenant petit sur un véhicule de cette catégorie et peut donner un petit aspect roulettes, d’autant que les pneus sont épais. Cela a toutefois l’avantage de favoriser le confort.

Habitabilité royale

A l’intérieur, Citroën a fait une grosse économie. La planche de bord est entièrement reprise à celle de la C3. Elle a une architecture horizontale, sur deux niveaux : les éléments techniques sont alignés sur l’étage supérieur, tandis que le niveau inférieur sert de décoration, avec un habillage tissu qui apporte une touche chaleureuse et plus qualitative… surtout au milieu d’un ensemble de plastiques durs, une des concessions pour tirer le prix vers le bas.

Il n’y a en revanche pas de retard technologique, avec au centre un large écran tactile de 10,25 pouces. Sur la version de base, Citroën propose un système calqué sur Dacia : un support permet de fixer son smartphone, et celui-ci se commande depuis les touches au volant.

Pour l’instrumentation, comme dans la C3, celle-ci est numérique et placée en hauteur, à la base du pare-brise. Un système bien vu pour mieux garder les yeux sur la route. La taille du volant est réduite pour que les infos restent bien en vue.

Si le C3 Aircross joue la carte des prix agressifs, pas question de jouer avec un aspect crucial des Citroën : le confort. On trouve ainsi des sièges moelleux à souhait. Il y a également en série les suspensions à butées hydrauliques progressives, qui aident à bien filtrer les irrégularités de la chaussée. On espère que l’insonorisation n’a en revanche pas été trop allégée.

On l’a dit, le C3 Aircross grandit. Grâce à un empattement étiré à 2,67 mètres, il propose une excellente habitabilité. C’est royal pour les jambes, mais aussi la tête. Et on retrouve à l’arrière le moelleux des sièges avant. Les occupants apprécieront la bonne visibilité vers l’extérieur.

Le coffre profite aussi de la taille importante. Il annonce 460 litres. La modularité est simple, autre aspect économique de la formule. On a une banquette avec des dossiers qui se rabattent en 60/40. Le plancher n’est pas parfaitement plat.

A noter qu’une des grandes nouveautés de ce modèle est qu’il est proposé avec 7 places, un élément inédit pour un SUV urbain. Mais cette configuration 7 places n’existe pas avec le modèle électrique.

Une fiche technique de citadine !

La plate-forme est donc celle de la C3, il s’agit de la base Smart Car, une version simplifiée de la base des 208 ou 2008. La surprise est que la fiche technique de ce C3 Aircross électrique est la même que celle de la C3. On retrouve donc son moteur de 113 ch et sa batterie LFP de 44 kWh. Citroën annonce une autonomie de 300 km en cycle mixte WLTP.

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Autant c’est bien pour la C3, autant là, cela refroidit. En conditions réelles, on devrait être plus proche des 250 km (d’autant que la silhouette ne favorise en rien l’aéro). C’est certes suffisant pour les trajets du quotidien, mais franchement limité pour s’aventurer le week-end. Or, on est quand même en présence d’un véhicule familial qui semble en mesure d’être le premier véhicule du foyer.

Pour recharger, on a une recharge courant alternatif jusqu’à 11 kW et une recharge courant continu jusqu’à 100 kW. S’il y a un planificateur d’itinéraire, il faut faire sans pompe à chaleur.

Heureusement, Citroën annonce l’arrivée par la suite d’un modèle avec une plus grosse batterie, qui aura une autonomie d’environ 400 km, ce qui est déjà plus acceptable.

Dès 27.400 €

Après, si la petite autonomie vous suffit, ce C3 Aircross sera intéressant car il sera une très bonne affaire. Citroën frappe en effet fort avec un prix d’attaque de 27.400 €, hors bonus. C’est tout bonnement le SUV électrique le moins cher du marché, alors qu’un MG ZS EV commence à 33.990 € avec 320 km d’autonomie. Et preuve que ce C3 Aircross casse vraiment les prix, un Berlingo électrique avec 345 km d’autonomie est à 36.850 €.

Le bon point est que le prix très agressif ne se fait pas au détriment d’un équipement dépouillé, puisqu’il y a en série la clim (manuelle) et les radars de recul. A vous de voir donc si ce prix canon fait oublier une autonomie juste pour les longs trajets.

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