Alpine dévoile sa première sportive 100 % électrique, l’A290. Elle vous dit quelque chose ? Normal, elle est étroitement dérivée de la nouvelle R5 ! Alpine a revu en partie le design et gonflé la puissance jusqu’à 220 ch.

Voici une petite révolution. Parce que c’est la toute première Alpine 100 % électrique… et parce que c’est loin d’être la dernière ! Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, a en effet de grandes ambitions pour la marque de Jean Rédélé. Il en a fait l’unique label sportif du groupe (supprimant donc Renault Sport) et lui a promis une gamme complète.

Alpine va donc passer d’une offre monoproduit de niche (l’A110) à un constructeur plus généraliste, avec sept véhicules d’ici la fin de la décennie, de la petite citadine au grand SUV, sans oublier heureusement des coupés et cabriolets (dont une suite à l’A110 et un retour de l’A310). Et désormais, tous les lancements se feront avec de l’électrique ou de l’hydrogène.

Moins de dix ans après sa renaissance, Alpine prend donc déjà un nouveau départ, symbolisé par cette A290. Avec ce modèle, le constructeur investit le segment des bombinettes. Une bonne nouvelle pour les amateurs de ce type de véhicules, qui vont ainsi retrouver une telle offre dans le groupe Renault, autrefois spécialiste du genre.

Sport et chic

Reste qu’Alpine a fait simple. L’A290 n’est pas un modèle inédit, c’est la version sportive de la R5. Le constructeur a repris la base technique de la 5, ainsi que sa structure. La silhouette générale est donc la même. Le bon point est que la 5 a du départ une silhouette musclée.

Et le caractère sportif a été accentué sur l’Alpine, avec des voies encore plus larges de 6 centimètres, et bien sûr des bas de caisse et jupes latérales plus prononcés. Les modifications font d’ailleurs un peu grandir la voiture, qui atteint 3,99 m, 7 cm de plus que la R5 classique.

La différence la plus visible se trouve au niveau de la partie avant, avec un élément important du design Alpine : les quatre phares. Ceux-ci adoptent une signature lumineuse en croix, un clin d’oeil à l’univers des rallyes (avec les scotch apposés sur les projecteurs). L’A290 profite bien sûr d’un bouclier spécifique, avec des ouïes élargies.

Au niveau du profil, on note les nervures inédites sur la portière arrière, l’A290 restant une 5 portes. La forme fait un clin d’oeil à l’A110. A l’arrière, on peut voir un discret becquet sur le hayon. Point d’immense aileron, car Alpine ne voulait pas nuire à l’aérodynamique et réduire l’autonomie. Evidemment, pas d’échappement bien en vue, mais un diffuseur.

Le modèle inaugure la nouvelle teinte officielle d’Alpine, un bleu bien sûr, nommé Bleu Vision. Le reste du nuancier intègre du noir, du blanc et un gris mat. La voiture est montée sur des jantes de 19 pouces, avec deux design : le premier inspiré par l’A310 et le second évoquant le flocon de neige, un gimmick que l’on retrouve à d’autres endroits. L’A290 a le droit à des pneus conçus spécialement pour elle par Michelin. La monte de base promet le bon équilibre entre tenue de route et autonomie. Il y a ensuite un pneu plus adapté à l’usage sportif et un pneu hiver.

Des clins d’oeil à la F1

A l’intérieur, la formule est la même qu’à l’extérieur. On retrouve la base de la 5. L’A290 va ainsi reprendre l’architecture de la planche de bord, avec les aérateurs ou l’ensemble de deux écrans regroupés dans un cadre. L’Alpine a tout de même le droit a plusieurs éléments bien à elle.

Le premier est le volant. Joli et agréable en mains, il intègre des boutons spécifiques, inspirés du monde de la F1. A gauche, on a celui qui gère le niveau du freinage régénératif. A droite, celui qui sélectionne le mode de conduite. Sur la branche droite, on a un bouton rouge marqué OV, pour overtake. En appuyant dessus, on a pendant quelques secondes le maximum de puissance et de couple.

Entre le conducteur et le passager, la console centrale a été revue. Surélevée, elle est inspirée par celle de l’A110, avec des touches R, N et D pour la transmission. Les passagers avant sont calés dans des sièges plus enveloppants.

L’Alpine va aussi se distinguer de la R5 par ses habillages spécifiques, qui jouent à la fois la carte du sport mais aussi du luxe. Sur les modèles GT Premium et GTS, on a ainsi un revêtement en cuir Nappa sur les sièges, la planche de bord et les portes. La teinte bleu profond domine.

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Pour en revenir aux écrans, les graphismes sont propres à l’Alpine, avec des éléments de design typiques de la marque : un fond bleu, des silhouettes de montagne et des formes triangulaires. Pas sûr que ces dernières rendent les compteurs bien lisibles. L’écran central reprend les services connectés de Google, comme la navigation Maps. L’A290 gagne des fonctions de télémétrie, avec par exemple la possibilité de se chronométrer sur circuit. Un coach virtuel va aussi vous aider à progresser en pilotage et vous lancer des défis.

Comme on l’a dit, l’A290 est une 5 portes. Un plus pour la polyvalence. mais comme dans la R5, l’habitabilité arrière n’est pas bonne, on se sent à l’étroit. Le coffre a un bon volume de 326 litres, mais la soute n’est pas pratique d’usage avec un seuil haut perché.

De 0 à 100 km/h en 6,4 s

Passons à la préparation technique. Quand on parle d’une Alpine, on s’attend à un modèle agile et léger. On peut donc avoir peur quand on voit arriver une voiture électrique ! Pas de miracle, l’A290 est plus lourde que la moyenne des citadines, avec 1.479 kg. Mais Alpine a tenu à nous rassurer lors de la présentation du véhicule.

Déjà, le constructeur a mis en avant les avantages que peut avoir la voiture électrique. La batterie intégrée au châssis participe à la rigidité et abaisse le centre de gravité. Le moteur plus compact et plus léger enlève du poids sur l’avant. L’agilité serait donc au rendez-vous, d’autant que la voiture reprend le train-arrière multibras de la R5 et profite de ses porte-à-faux raccourcis. Les ingénieurs promettent de belles sensations sur les routes sinueuses, avec selon eux un train avant incisif et un arrière suffisamment mobile. Le freinage est signé Brembo, il reprend les étriers avant de l’A110.

Pour la motorisation, il y a deux niveaux de puissance. L’offre de base annonce 180 ch. On grimpe ensuite à 220 ch (c’est le même moteur que la Megane). Avec cette puissance, on passe de 0 à 100 km/h en 6,4 secondes. Une fonction Launch Control aide à y arriver. Le constructeur promet que la voiture ne perd pas de souffle (du moins quasiment pas) au fur et à mesure que la batterie se décharge.

380 km d’autonomie

Alpine insiste sur un aspect : l’A290 est une vraie voiture de sport qui reste facile à maitriser. Un élément important alors que les voitures électriques peuvent être “piégeuses”, en donnant tout le couple instantanément. Les mécanos ont voulu créer une progressivité pour l’accélération et la distribution du couple, ce qui permet d’ailleurs d’avoir des sensations plus proches du thermique. Mais rien ne vient simuler un passage de vitesse.

Autre élément de travail important pour une sportive électrique : la sonorité. Via un système mis au point avec le spécialiste Devialet, l’A290 propose à bord un retour sonore lié à la sollicitation du moteur. La marque a toutefois veillé à garder une forme d’authenticité, avec un bruit virtuel imaginé sur la base du son réel du bloc électrique.

L’Alpine A290 reprend la plate-forme AmpR Small de la R5 et sa plus grande batterie, de 52 kWh. La marque annonce une autonomie en cycle mixte d’environ 380 km. La voiture aura en série un chargeur embarqué AC 11 kW bidirectionnel. La recharge DC pourra avoir en pic 100 kW.

Dès 38.000 €

Dévoilée en avant-première aux 24 Heures du Mans, l’A290 sera dans les concessions Alpine d’ici la fin d’année 2024. Les commandes doivent ouvrir cet été. Quatre versions sont au menu. La base est la GT, avec 180 ch. Celle-ci peut ensuite être complétée avec deux offres : la GT Premium, qui ajoute des équipements de look et de confort, et la GT Performance, qui ajoute des éléments techniques sportifs (les 220 ch, des pneus Michelin Pilot Sport 5…). Le haut de la gamme est la GTS, qui combine le tout (le meilleur du sport et du luxe).

Il y aura aussi une série limitée de lancement, la Première Edition. 1955 exemplaires sont prévus, avec trois livrées, dont une nommée Beta qui s’inspire de la présentation du show-car dévoilé il y a un an, avec un capot en partie noir.

Le constructeur annonce un prix de départ hors bonus de 38.000 €. Plutôt raisonnable quand on sait qu’une R5 haut de gamme est à 35.490 €. Pour 2.500 € de plus, on a le kit carrosserie, la préparation mécanique et plus de puissance.