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Mesures anti voitures électriques chinoises : déjà efficaces ?

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Les ventes et importations de voitures électriques made in China sont en baisse en France et en Europe. Des mesures ont été mises en place pour leur mettre des bâtons dans les roues.

Selon Dataforce, qui a rassemblé les données de 16 principaux pays européens, les ventes de voitures électriques produites en Chine ont plongé de 45 % entre juin et juillet. Faut-il y voir un effet de la mise en place de droits de douane renforcés sur ces véhicules ? D’une certaine manière, oui.

Pour rappel, depuis le 5 juillet, une surtaxe provisoire est appliquée sur les voitures électriques made in China qui débarquent en Europe. Une mesure décidée par le Vieux Continent, qui dit avoir les preuves que les constructeurs chinois sont généreusement aidés par Pékin, pouvant ainsi plus facilement casser les prix chez nous. L’Europe y voit donc une concurrence déloyale et a actionné ce levier fiscal pour protéger son industrie automobile.

Reste que si la mesure ne plait pas du tout aux autorités chinoises, le pays ayant déposé plainte contre l’OMC, il est encore tôt pour vraiment juger son efficacité. La chute des ventes entre juin et juillet peut bien être liée à ce contexte, mais surtout parce que des marques avaient anticipé la mesure en remplissant les stocks en juin, avant donc la hausse des droits de douane.

D’ailleurs, les ventes des marques chinoises en Europe en juillet n’ont pas été mauvaises, au contraire. Toujours selon Dataforce, leur part de marché chez les voitures électriques a même été de 8,5 % en juillet 2024, contre 7,4 % en juillet 2023. MG a progressé de 20 % d’une année sur l’autre, les immatriculations de BYD ont triplé. Mais là aussi, on peut penser au déstockage de véhicules arrivés avant juillet.

On note quand même que pour l’instant, ces constructeurs ont maintenu les mêmes prix de vente chez nous, ce qui assure une stabilité. Cela pourrait cependant changer dans les semaines à venir. Début juillet, MG expliquait ainsi ne pas revoir ses prix parce qu’il a justement fait du stock.

Le nouveau bonus anti Chine a montré son efficacité

Ce qui laisse planer le doute sur une hausse des prix une fois le stock écoulé et invite encore à la prudence sur les effets de ces nouvelles hausses de taxe, que les firmes chinoises semblent prêtes à assimiler en restant moins chères, tant elles ont pris de l’avance en cassant les prix. Les perdants pourraient même être ailleurs.

Il ne faut pas oublier que la mesure touche l’ensemble des voitures électriques made in China, pas uniquement celles des constructeurs chinois. Tesla est ainsi impacté pour sa Model 3, il a d’ailleurs revu à la hausse ses prix de 1.500 € en juillet.

Pour ces firmes, le plus dur à encaisser est plutôt la perte du bonus écologique en France. Depuis fin 2023, pour avoir le bonus, il faut avoir un éco-score suffisant. Ce qui se résume surtout à être produit en Europe, une manière assumée de viser les modèles made in China. Dans l’Hexagone, la MG4 a vu ses ventes reculer de 33 % entre janvier et juillet, avec même une chute qui s’accélère au fil des mois (- 75 % en juillet). La Tesla Model 3 a plongé de 12 % depuis le début de l’année (et – 48 % le mois dernier). La perte du bonus a aussi fauché en plein vol la Dacia Spring.

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Résultat, selon des chiffres dévoilés par Les Échos, au cours du premier semestre 2024, les importations des « produits de la construction automobile » depuis la Chine ont reculé de 38 % sur un an, à 990 millions d’euros. Sur la période janvier à mai, le nombre de voitures venues de l’Empire du Milieu a été divisé par deux. Preuve d’une réelle efficacité de l’éco-score !

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