Eramet inaugure son usine d’extraction de lithium dans la province de Salta, en Argentine. Une prouesse technologique à 4 000 m d’altitude.

Avec l’ouverture de son usine en Argentine, l’entreprise française Eramet devient la première société européenne à produire du carbonate de lithium de qualité batterie à l’échelle industrielle. Pour Christel Bories, PDG du groupe, le démarrage de l’usine Centenario va permettre à Eramet « de devenir un acteur mondial de premier plan dans la production durable de lithium, un métal essentiel pour les batteries des véhicules électriques ».

Située à 4 000 m d’altitude, sur les hauts plateaux des Andes, ce site est une véritable prouesse technologique. Le début de la production est prévu pour novembre 2024. L’entreprise précise qu’une montée en puissance est prévue pour la mi-2025. À pleine capacité, l’usine Centenario « Phase 1 » produira 24 000 tonnes par an de carbonate de lithium de qualité batterie. Soit l’équivalent des besoins de 600 000 véhicules électriques par an.

L’un des plus grands gisements de lithium au monde

C’est simple, ce gisement de lithium est considéré comme « l’un des plus importants du monde », à la fois en volume et en qualité de concentration. Une deuxième usine verra le jour en 2027 avec une capacité de 30 000 tonnes par an de carbonate de lithium. Eramet prévoit d’expédier sa production par camion vers un port chilien, et souhaite « contribuer à la chaine de valeur européenne des batteries ».

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Eramet revendique le statut particulier de son usine. Selon la firme française, il ne s’agit ni d’une mine ni d’un des salars traditionnels que l’on trouve dans le triangle du lithium en Amérique latine. Avec la mise en place d’un nouveau procédé dit DLE, (d’extraction directe du lithium), la société vise « une meilleure efficacité de récupération, une rapidité accrue », et une « moindre pression sur les écosystèmes ».

L’usine a été inaugurée en présence de Gustavo Saenz, gouverneur de la région de Salta, Diana Mondino, ministre des Affaires étrangères de la République d’Argentine, Luis Lucero, secrétaire fédéral aux Mines de la République d’Argentine et Benjamin Gallezot, délégué interministériel aux Métaux et Minéraux Stratégiques français. En tout, jusqu’à 1 600 personnes travailleront simultanément sur le site.