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Né il y a 10 ans, le constructeur chinois Xpeng arrive sur notre marché avec deux SUV 100 % électriques dont le haut de gamme baptisé G9 Performance délivre 551 ch. Un très sérieux concurrent de Tesla.
À mi-chemin entre un Tesla Model Y et un Model X, le Xpeng G9 Performance affiche 4,89 m de long et présente un design très épuré visant à soigner son aérodynamique (CX 0,272). La version de pointe dite Performance arbore un logo spécifique sur le hayon et repose sur des jantes de 21 pouces, mais présente le même design et le même niveau d’équipement ultra-complet que les modèles Autonomie Standard (batterie LFP de 78,4 kWh) et Autonomie Étendue (batterie NMC de 98 kWh). Hayon électrique, éclairage à LED, accès main-libre et toit vitré panoramique figurent donc dans la dotation de base. La clef peut être doublée par l’application pour smartphone qui permet aussi de faire bouger le véhicule à distance, ce qui peut s’avérer pratique sur les places de parking très étroites.
Sur le plan mécanique, le Xpeng G9 Performance hérite de la même batterie de 98 kWh (93 kWh nets utiles) et du même moteur arrière (type synchrone à aimants permanents) de 313 ch que le modèle Autonomie Étendue. Il comprend cependant un second moteur à induction de 175 ch à l’avant pour atteindre 551 ch et 717 Nm cumulés aux quatre roues motrices.
Côté pratique, le Xpeng G9 propose un grand coffre arrière de 660 litres pouvant atteindre 1575 litres une fois les dossiers rabattus électriquement. À cela s’ajoute un coffre à l’avant (Frunk) de 71 litres qui ne peut cependant s’ouvrir que manuellement comme un capot à l’ancienne.
Le Xpeng G9 fait sans doute figure de nouvelle référence en matière de confort aux places arrière, grâce à un grand espace aux jambes et une immense garde au toit. La largeur aux coudes généreuse et l’absence de tunnel central sont aussi de bon augure pour loger trois adultes. À cela s’ajoute une banquette très confortable avec une assise assez haute, des dossiers de banquette inclinables sur 10 % et une fonction chauffante.
Notre modèle d’essai intégrait en outre l’option Premium (39 990 €) comprenant un recouvrement en vrai cuir Nappa (au lieu du simili) et des réglages électriques avec une fonction massage et même un support de cuisse ajustable. On regrettera juste que l’accoudoir central durcisse le dossier du milieu et qu’il n’y ait pas de troisième prise ISOFIX. Mais le confort à l’arrière reste exceptionnel, ce qui explique sans doute pourquoi de nombreux taxis norvégiens roulent en G9.
À lire aussiGrosse promo chez Tesla : le Model Y est à un prix incroyable jusqu’au 31 aoûtTrès bien fabriqué, le Xpeng G9 se pare d’une belle peinture et profite de portes sans montants avec fermeture assistée (Soft Close). Les ajustages réguliers et précis des panneaux de carrosserie, les joints épais et le mobilier d’excellente qualité, n’ont rien à envier aux meilleures productions germaniques. Le constructeur chinois donne même une belle leçon d’informatique aux constructeurs historiques grâce à un processeur puissant (Snapdragon) qui assure une splendide fluidité d’affichage sur les deux écrans tactiles multimédia. Le système d’exploitation maison intègre un système de navigation avec planificateur et préchauffage de la batterie pour optimiser la puissance de charge en courant continu. Apple CarPlay et Android Auto devraient figurer au menu de la prochaine mise à jour à distance. Il est déjà possible de consulter YouTube, Instagram ou TikTok en roulant… du moins sur l’écran du passager doté d’un filtre opaque pour ne pas attirer l’œil du conducteur dont l’attention est déjà perturbée par l’écran central regroupant la plupart des commandes. Cela dit, les menus tombent sous le sens et un troisième écran devant le volant affiche les informations essentielles comme la vitesse, l’éclairage ou l’autonomie restante.
On trouve aussi des commodos classiques pour l’usage des clignotants, des essuie-glaces ou de l’éclairage. Le G9 n’oublie pas les aspects pratiques avec des rangements nombreux, deux chargeurs à induction ventilés et des prises de branchements à foison. Les sièges avant Premium assurent un très haut niveau de confort et le passager peut s’incliner complètement et étendre son support de cuisses comme en Business Class. Une application maquillage avec un grand miroir de courtoisie à l’éclairage variable ravira les plus coquets. Bref, dans ce G9, c’est comme dans un Tesla Model Y, mais en beaucoup plus cossu
Armé de suspensions pneumatiques, le Xpeng G9 Performance propose un mode de conduite tout terrain surélevant la garde au sol de 5 cm et optimisant la répartition du couple aux quatre roues. Les jantes de 19 pouces chaussées de Michelin Pilot Sport EV ne se prêtent toutefois pas au franchissement sur sol meuble et la fermeté reste de mise. Dans la ville, en mode Eco, le confort s’adoucit bien que quelques trépidations se fassent sentir sur les plaques d’égouts. Un peu décevant pour des suspensions pneumatiques. La direction douce et légère donne un sentiment de maniabilité à ce SUV familial dont le diamètre de braquage de 11,8 m reste raisonnable au regard du gabarit. Les nombreuses caméras et les larges rétroviseurs facilitent bien les manœuvres, tandis que la visibilité dans le rétro central reste bonne par mauvais temps grâce à un grand essuie-glace arrière. En mode Standard, l’accélération devient plus franche sans générer d’à-coups.
Le freinage fait aussi preuve de progressivité sans pour autant manquer de mordant en cas d’urgence. Le freinage régénératif s’ajuste sur plusieurs modes, mais ne s’accompagne pas de palettes au volant et nécessite donc de passer par l’écran. Pénible ! Réglée sur le niveau « Xpedal » le plus puissant, la régénération s’avère moins marquée que sur une Tesla. Appréciable en ville, pour ne pas secouer les occupants, moins à plus vive allure où l’on souhaiterait davantage de réactivité.
En mode Sport, le G9 Performance se rabaisse tel un guépard (-5 cm par rapport au mode standard) avant d’envoyer les Watts dans un silence absolu. Pied au plancher, la tête vient se plaquer sur l’appui-tête. Xpeng annonce 3,9 s sur le 0 à 100 km/h et 200 km/h de pointe soit de quoi laisser sur place la plupart des sportives thermiques. Au premier virage, la fusée de 2340 kg suit sa ligne sans trop pencher grâce à de solides appuis et une excellente adhérence. Le freinage se fait puissant tant qu’on ne le sollicite pas trop fort et longtemps. La direction se montre assez précise avec un point milieu bien claveté et un rappel naturel. Les suspensions raffermies et rabaissées en mode Sport travaillent bien à haute vitesse, mais peuvent générer quelques sautillements à faible allure.
Sur voie rapide, le Xpeng G9 Performance brille par son insonorisation exceptionnelle sans nécessiter de vitrage latéral acoustique. Avec le pack Premium intégrant l’ensemble Dynaudio, la musique est d’or, le silence d’argent. Les aides à la conduite de série fonctionnent avec des caméras comme chez Tesla et s’enclenchent de la même manière avec le commodo du levier de vitesse. L’aide au maintien de voie fait preuve d’efficacité et ne se déconnecte pas à outrance comme chez le constructeur américain. Le régulateur de vitesse actif fonctionne parfaitement lui aussi, mais seulement jusqu’à 130 km/h. Nous avons toutefois été agréablement surpris de constater que les alertes de sécurité étaient moins envahissantes que sur d’autres voitures électriques chinoises. Un raccourci sur l’écran permet d’ailleurs de couper l’alerte de vitesse rapidement. L’alerte d’attention du conducteur reste un peu pénible, mais ne sonne pas trop fort ni longtemps.
Côté consommation, nous avons enregistré une moyenne de 23 kWh/100 km par temps clément (20°), mais sans nous priver, ce qui apparaît raisonnable pour un grand SUV de luxe aux performances foudroyantes et du poids pachydermique. Xpeng annonce 21,3 kWh/100 km en usage mixte ce qui est finalement assez proche de la réalité. Comptez dès lors 400 km d’autonomie moyenne, soit 450 km en ville et 350 km sur autoroute à « un bon 130 km/h ». Si cela peut sembler un poil court pour les gros rouleurs, le Xpeng G9 Performance se rattrape par sa vitesse de recharge éclair pouvant atteindre 300 kW en courant continu (DC) grâce à sa tension de 800 V (comme chez Porsche, Kia et Hyundai). De quoi passer de 10 à 80 % de batterie en 20 min seulement. Un vrai point fort qui compense la relative gourmandise de l’engin. Notons que les Xpeng disposent toutes du système V2L pour brancher des objets extérieurs à raison de 3 kW.
Parlons maintenant d’argent. À 73 990 €, ce Xpeng G9 Performance est beaucoup plus cher qu’un Tesla Model Y Performance facturé 57 990 €. La référence américaine reste plus rapide, moins gourmande et plus spacieuse. La finition plus léchée et le surplus de confort offert par le nouveau rival chinois méritent d’être salués, mais ne justifient pas la différence de prix. Le G9 Propulsion de 78 kWh (brut) qui démarre à 59 990 € semble lui aussi audacieux en placement tarifaire pour une nouvelle marque dont le réseau reste à faire. Mais Xpeng a des arguments pour bousculer les marques Premium germaniques en mal d’électrique et propose une garantie 5 ans ou 120 000 km sur toute sa gamme.
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