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Premier modèle 100 % électrique tout court, d’ailleurs ! Toyota se lance enfin dans le tout électrique, avec une nouvelle gamme dédiée « Beyond Zero ». Mais la grande expérience HEV du constructeur suffit-elle à faire un bon BEV ? Notre essai du SUV électrique Toyota bZ4X.
Toyota et l’électrification, c’est une histoire qui ne date pas d’hier. Leader de l’hybridation depuis l’arrivée de la Prius en 1997, cela fait 25 ans que la marque sait ce qu’elle fait. Sauf qu’aujourd’hui, la tendance est au tout électrique. Une tendance en accord avec le projet Beyond Zero porté par la marque. Concrètement, celui-ci vise à réduire de 100 % les émissions de CO2 de tous ses véhicules neufs d’ici 2035. Et ça tombe bien, c’est justement de là que le SUV Toyota bZ4X tire son nom. Direction Copenhague.
Félicitations, madame, ce sont des jumeaux ! Enfin, presque. Lecteurs assidus d’AP, vous aurez immédiatement identifié le clone du Subaru Solterra. Le premier SUV électrique de Toyota en reprend la plastique extérieure à 99 %, exception faite de quelques petits détails. Du plastique précisément, il y en a, et peut-être un peu trop à notre goût. La faute à des arches de roues pour le moins présentes, surtout sur les ailes avant, qui se prolongent jusqu’au bouclier. Certes, l’appréciation esthétique reste une affaire purement subjective, mais on craint tout de même que cela vieillisse mal. Le Toyota bZ4X se distingue tout de même par quelques subtilités. À commencer par la face avant et son approche plus premium, plus Lexus. Un aspect porté essentiellement par des surfaces épurées, et des « caches » partiels sur la partie supérieure des feux. De quoi affiner le regard du SUV, et le rendre un peu plus « sportif ».
L’arrière est quant à lui beaucoup moins différenciant, si ce n’est pour l’absence du décroché des feux. Là encore, la signature lumineuse est plus minimaliste, plus élégante. Sans surprise, le profil est en revanche identique sur les deux modèles. Notre Toyota bZ4X AWD chausse du 20 pouces (également disponible en 18 selon la finition), pour le côté esthétique. Les attributs « baroudeurs » sont au rendez-vous, et le bZ4X bénéficie d’une conception extérieure soignée. Au-delà de l’aspect plastique quelque peu déséquilibré (subjectif là encore), les assemblages en eux-mêmes sont toujours sérieux. Côté dimensions, le SUV affiche 4,69 m de long pour 1,86 m de large et 1,65 m de haut. Soit 9 cm plus long que son aîné RAV4. Enfin, pour ceux qui se demandent encore ce qui se cache derrière son nom torturé : bZ4X. « bZ » pour Beyond Zero, « 4 » pour le positionnement (volume), « X » pour l’identité de SUV baroudeur.
À l’intérieur, le Toyota bZ4X nous accueille dans un habitacle aux ambitions high-tech, voire quelque peu futuristes. En témoignent le combiné d’instrumentation flottant, placé loin devant nous, et l’écran tactile central de 12,3 pouces de notre modèle. En termes de fonctionnalités, la promesse est plutôt respectée, notamment grâce à la dalle fluide, quoiqu’un peu vide. L’interface n’est en effet pas des plus joyeuse et colorée, mais c’est un détail. Les commandes tactiles de la console centrale sont complètes, réactives, et pourtant vous le savez désormais, j’aime les boutons physiques. Le combiné d’instrumentation, malgré son intégration prometteuse, est partiellement caché par le volant à moins de vraiment baisser celui-ci. Un peu dommage, d’autant plus que l’écran en lui-même reste de taille modeste malgré l’espace disponible autour. Un constat valable pour le système d’infotainment aussi : les bordures sont importantes, au détriment de la surface d’affichage.
Un point d’autant plus crucial côté combiné, puisqu’il impose un volant pour le moins chargé en boutons. Des boutons qui impliquent trop d’actions pour naviguer entre les différentes fenêtres et informations essentielles. Alors oui, j’aime les boutons, mais il ne faut pas abuser ! Le Toyota bZ4X a encore des efforts à faire côté qualité perçue. En effet, l’intérieur fait appel à bien trop de types et teintes de plastiques différents. Brillant pour la console et les contre-portes, tantôt clair, tantôt foncé entre tableau de bord et colonne de direction… Sans oublier le revêtement tissu de la planche de bord, pas très chic. Alors oui, il faut se différencier de l’ambiance premium réservée à Lexus, mais quand même. Cerise sur le gâteau (ou pas, du coup) : pas de boîte à gants. Et l’espace sous la console flottante, certes généreux, ne suffit pas à remplacer une bonne vieille boîte à gants.
Vous l’aurez compris, le Toyota bZ4X est pris entre matériaux datés et ambitions high-tech perfectibles. Heureusement, il fait ce que l’on attend de lui sur la route. Le SUV électrique AWD repose, comme son nom l’indique, sur deux moteurs de 109 ch chacun. Placés à l’avant et à l’arrière, ils développent une puissance cumulée de 218 ch et 337 Nm de couple. La vitesse est limitée à 160 km/h (idem en traction 204 ch), le 0 à 100 demande 6,8 s. Le bZ4X est suffisamment réactif en ville et en dehors, au quotidien comme pour emmener la famille en vacances. Jantes de 20 pouces obligent, l’amortissement est un peu ferme, mais moins que ce que l’on craignait. Nul doute que les jantes en 18 amélioreront la filtration des irrégularités, en plus de maximiser l’autonomie. Les suspensions sont suffisamment maîtrisées pour éviter aux 2 065 kg du SUV un comportement hasardeux.
Les sièges procurent un accueil et un maintien latéral très corrects, en plus d’être chauffants et ventilés à l’avant. À l’arrière, les occupants bénéficient d’un espace aux jambes très généreux en plus d’un plancher (presque) plat. Le tunnel, toutefois très bas, est compensé par des tapis assez épais créant l’illusion d’un plancher plat. C’est confortable, logeable, et on a droit à des sièges chauffants à l’arrière. Le Toyota bZ4X pêche tout de même fatalement côté coffre, avec un volume de chargement atteignant seulement 442 l. Une valeur qui tombe à 441 l avec le caisson de basses JBL de notre modèle d’essai ! Un peu dommage. Pour rappel, de son côté, le RAV-4 affiche jusqu’à 580 l. Dans l’ensemble, le SUV reste tout de même agréable à conduire, avec une direction informative et une liaison au sol très respectable.
À lire aussiNissan Leaf : ces 5 technologies qui vont vous surprendreLe Toyota bZ4X AWD, comme le modèle deux roues motrices, s’appuie sur une batterie de 71,4 kWh. Le tout avec chargeur embarqué de 6,6 kW et recharge rapide jusqu’à 150 kW. De quoi passer respectivement de 0 à 100 % en 10 h 50, et de 0 à 80 % en 30 minutes. Toyota promet 411 km d’autonomie pour notre modèle, et jusqu’à 513 km en traction et 18 pouces. Dans notre cas, on parle donc d’une consommation théorique de 17,4 kWh/100 km. En conditions réelles, nous avons plutôt mesuré environ 20 kWh/100 km. Une valeur qui grimpe facilement à 23,5 kWh sur autoroute. Soit une autonomie réelle d’approximativement 340 km. Une chose est sûre, des essais de consommation et d’autonomie plus approfondis des deux versions s’imposent prochainement. On regrette également le mode « lever de pied » et sa récupération d’énergie particulièrement timide. Des palettes au volant auraient été les bienvenues pour une meilleure gestion.
Pour résumer, le Toyota bZ4X pose donc les bases du véhicule électrique chez le constructeur. Moins efficient qu’annoncé, le SUV n’est pas encore à l’électrique ce que la Prius, entre autres, est à l’hybride. Par chance, la future version haut de gamme « Prime » devrait améliorer les choses. Ceci grâce à un pack « Autonomie » permettant de repasser en 18 pouces, mais aussi d’accueillir un toit solaire. Un équipement qui permettrait de récupérer 1 800 km d’autonomie par an en moyenne, en région ensoleillée. Autre particularité : notre modèle Origin Exclusive sera remplacé au mois de novembre par cette finition Prime. Le chargeur passera de 6,6 kW à 11 kW. Du reste, le bZ4X reste un bon SUV familial qui répondra aux attentes des amateurs de Toyota. Ceci grâce à son comportement et ses performances plus que correctes au quotidien. Côté tarifs, encore un peu de patience, Toyota nous confirme ça très bientôt…
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