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Conduire une voiture électrique induit-il des comportements plus vertueux ? Si ce n’est pas inhérent à tous les conducteurs, certaines contraintes, comme l’autonomie, pourraient le laisser penser. Mais ce ne sont pas les seules.
Quand on pense à l’électromobilité, on a tendance à naturellement imaginer des voitures non polluantes à l’usage, silencieuses (le bruit est pour certains la pire des pollutions) conduites de façon apaisée et respectueuse du Code de la route par des personnes responsables, et même écoresponsables.
Bref, une certaine idée de la vertu automobile, qui devrait normalement mettre tous les anti-bagnoles et autres écolos de leur côté, n’est-ce pas ?
Coucou, on se réveille. Dans la vraie vie, cela ne se passe pas exactement comme cela, et ce joli tableau idéal est régulièrement entaillé de quelques coups de canif.
D’une part parce que tous les conducteurs électriques ne sont pas des saints, comme le montrent certaines statistiques, voire certains rapports de police. Ensuite, parce que défendre l’électromobilité c’est s’assurer de recevoir très rapidement l’opprobre des antitout (écolos et pro-mazout, curieusement réunis dans un même mouvement) qui auront tôt fait de vous accuser de piller les ressources de la planète, fut-ce à grands coups d’arguments un peu boiteux qui ressemblent parfois à un véritable inventaire de fake news.
Il n’empêche. Que ce soit du fait des contraintes (on pense bien sûr à l’autonomie) ou des caractéristiques, rouler électrique peut aussi induire quelques comportements spécifiques, qui laisseraient même penser qu’une nouvelle « éthique » introduite par l’électromobilité est en train de naître. La preuve en cinq commandements.
« Le silence qui suit une œuvre de Mozart est aussi de Mozart ». Vous avez compris le principe. Si le son d’un beau V6/8/10/12 pourra toujours manquer aux puristes des symphonies mécaniques, voir une Tesla ou même une Spring évoluer dans un total silence a quelque chose d’assez fascinant, et le confort que cela induit pour les occupants, a fortiori sur longues distances, n’est plus à démontrer. Certes il reste les bruits aérodynamiques et de roulement, mais je signerais tout de suite pour une ville 100 % électrique, ce qui aurait pour effet de probablement réduire les nuisances sonores liées à la mobilité au moins de moitié. Un bon début, non ?
Chapitre directement lié au précédent. Puisque l’électromobiliste est silencieux, il se doit aussi d’être attentif aux piétons qui risquent de ne pas l’entendre. Bien sûr il y a l’AVAS, mais rappelons que celui-ci est seulement obligatoire pour les voitures produites après le 1er juillet 2019, et que par conséquent nombre de véhicules n’en sont pas dotés, comme par exemple toutes les Tesla antérieures à cette date. Cela suppose donc un comportement en ville particulièrement précautionneux vis-à-vis des bipèdes qui peuvent se jeter à tout moment sous votre frunk. Or on sait que le respect entre usagers n’est pas le fort du nomade urbain. Si l’électrique peut juste un peu améliorer la situation, on est preneurs.
Alors bien sûr, avec l’autonomie grandissante des voitures électriques, et des constructeurs qui se tirent la bourre pour proposer à qui mieux mieux des rayons d’action de plus en plus larges permettant de « faire au moins 500 kilomètres sans recharger » (haha, la bonne blague sur autoroute en hiver), dans les faits, la range anxiety nous conduit à rejoindre frénétiquement la première borne venue sur notre itinéraire, au cas où. De fait, en raison de cette contrainte, l’électromobiliste observera plus facilement ce conseil de faire une pause toutes les deux heures. Les producteurs de café se frottent les mains.
Sur certains modèles de voitures électriques, la pédale de frein pourrait presque être proposée en option, tant le freinage régénératif est puissant, à tel point qu’avec un peu d’habitude et sauf cas d’urgence, on ne se sert pratiquement plus jamais du frein mécanique. C’est le principe du « One-Pedal Driving », assez impressionnant au début. Ce qui a pour effet là encore d’engendrer deux conséquences vertueuses. D’une part la voiture émet moins de microparticules liées à l’usure des plaquettes et des disques de frein, d’autre part, pour les mêmes raisons, les jantes ne se salissent plus (ou beaucoup moins), et doivent donc être nettoyées moins souvent. Hop, économie d’eau et de détergent. Amusez-vous à regarder les jantes bâton couleur alu brossé d’une Tesla, elles sont toujours nickel, quel que soit le kilométrage ou l’état de la voiture.
Le nombre encore relativement restreint de bornes de recharge a appris une autre vertu à l’électromobiliste : dégager son véhicule dès qu’il a récupéré l’énergie suffisante pour se rendre à sa prochaine étape, normalement dans une paire d’heures (voir chapitre 3 ci-dessus). Ce comportement devrait être automatique et systématique : enlever sa voiture dès qu’elle a une charge suffisante. Je vous vois venir : ce n’est pas toujours le cas, loin de là. J’ai par exemple des envies de meurtre quand le possesseur de ce SUV hybride occupe une place avec borne de recharge dans mon parking pendant 5 jours d’affilée, surtout quand je vois au final que l’engin… n’est même pas branché. Mais comme nous sommes d’un naturel bienveillant, l’optimisme reprend le dessus et nous laisse espérer que ce genre de comportement va progressivement disparaître, et que les électromobilistes et autres hybridomobilistes vont apprendre à occuper les bornes juste pour recharger, et non pas pour stationner. Hum…
Et vous, vous voyez d’autres comportements vertueux nés avec la voiture électrique ?
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